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La guerre du feu aura-t-elle lieu en Ile-de-France ? Interdiction feux de cheminée en Ile-de-France

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L’Histoire fait l’Actu
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La guerre du feu aura-t-elle
lieu en Ile-de-France ?
(Source : La Dépêche)
Publié / Mis à jour le lundi 8 décembre 2014, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Adieu les confidences au coin du feu, adieu la bûche tournée et retournée avec des pinces, adieu les flammes qui se reflétaient dans les yeux. Les feux de cheminée seront dès le 1er janvier interdits en Ile-de-France.

Cette interdiction, concernant Paris et 435 communes de la région capitale, écrite noir sur blanc dans un arrêté du préfet d’Ile-de-France dans le cadre du plan de protection de l’atmosphère (PPA), passe mal.

« L’invention du feu est primordiale dans l’histoire de l’homme. Fixer ainsi la date de la fin du feu alors que l’on ne connaît pas précisément celle du premier feu est présomptueux, comme s’il s’agissait d’une volonté de s’inscrire dans l’histoire de l’homme », analyse pour l’AFP Pierre Patrolin, auteur d’un roman La montée des cendres (éditions POL) dans lequel il narre l’épopée au cœur de Paris d’un homme qui entretient coûte que coûte une flamme dans sa cheminée en l’alimentant avec le bois qu’il trouve dans les rues. Près de 200 pages pour décrire cette flamme.

La symbolique de cette interdiction est forte : « Le premier usage du feu a été pour se protéger des bêtes sauvages », souligne Pierre Patrolin. Le feu utilitaire, pour cuisiner, se chauffer... Le feu que l’on protège, pour lequel on se bat, le feu comme source de vie, décrit dans le film de Jean-Jacques Annaud, La guerre du feu.

Le romancier voit dans l’interdiction des feux de cheminée « une peur informelle et mal exprimée de la fumée, du nuage, l’idée qu’il faut purifier à tout prix au détriment de ce qui nous constitue ».

« Du bien à l’âme »
« Regarder le feu dans une cheminée fait du bien à l’âme », confie Gérard, un sexagénaire qui goûte ce petit plaisir que peu de parisiens s’offrent en définitive. « Sur les 135.000 cheminées à foyer ouvert à Paris, 10% sont utilisées, et encore, souligne auprès de l’AFP Thierry Pujo, des Ramoneurs de Paris, elles ne servent que 6 à 7 fois par an ». « Ce sont des feux d’agrément. On ne se chauffe pas avec à Paris. Les belles flambées sont réservées aux fêtes de famille, à Noël, aux réunions entre amis, ou aux rendez-vous romantiques ».

Alors pour le ramoneur, la décision est tout simplement « idiote ». « C’est de l’écologie à 2 balles. Il vaudrait mieux interdire le diesel ». Le président de la filière bois, France Bois forêt, Laurent Denormandie, relève, auprès de l’AFP, que « les gens font l’autruche ». « Ils sont très peu au courant de l’interdiction. Ils la jugent invraisemblable », poursuit-il.

Bataille de chiffres
M. Denormandie critique la décision d’interdiction, prise à l’initiative des « élus écologistes de la région ». Il conteste les taux d’émission de particules fines attribués à la combustion du bois dans les foyers ouverts par les services régionaux de l’environnement et de l’énergie (DRIEE). Pour lui, cette combustion représente 5% des émissions de particules fines, quand la circulation automobile en est responsable de 40%. Faux, se défend Julien Assoun, chef du service énergie climat véhicules de la DRIEE. En Ile-de-France, il y a « 100.000 cheminées (à foyer ouvert), responsables de 25% des émissions de particules fines, soit autant que les voitures », assure M. Assoun.

Selon lui, « l’émission en particules fines d’un feu de cheminée durant quelques heures équivaut à celle d’une voiture classique roulant pendant plusieurs milliers de kilomètres ».

L’association de consommateurs Que Choisir s’est jointe aux critiques en jugeant que « la DRIEE s’est lourdement trompée ». L’association s’appuie sur des études de Airparif (station installée en bord de périphérique et ne concernant donc pas toute la région IDF) selon lesquelles « 39% des émissions de particules fines proviennent de la circulation automobile et 4% du chauffage au bois ».

Argument sanitaire
« On est en train de dire que le bois est dangereux et dans le même temps Ségolène Royal (ministre de l’Ecologie) veut développer la biomasse bois. Comprenne qui pourra », ajoute M. Denormandie. Il insiste sur le fait que l’on n’a pas, selon lui, « fait de bilan énergétique » de la consommation de bois, énergie renouvelable, qui avec les forêts évite le rejet de « milliers de tonnes de CO2 ».

La production forestière en Ile-de-France représente, selon France Bois Forêt, un « chiffre d’affaires d’environ 60 millions d’euros », « 1.500 emplois directs » et « 3.000 emplois indirects ». Le volume consommé en Ile-de-France de bûches de bois atteint quelque 2 millions de m3 sur une récolte totale nationale de près de 7 millions de m3 en 2013. M. Denormandie fait valoir que beaucoup d’artisans auront des difficulté à se reconvertir. Il craint aussi que cela « remette en cause l’avenir du peuplement des forêts » d’IDF.

A la DRIEE, on défend la mesure d’un point de vue « sanitaire » : « Il s’agit d’inciter les gens à s’équiper d’inserts performants qui réduiraient de 90% les émissions de particules fines, avec un même confort, et un rendement en chaleur plus élevé ». Certes, mais sans la magie et l’esthétique d’un âtre ouvert. Quand on rétorque qu’un insert est cher (3 à 6.000 euros), la DRIEE répond : « incitation fiscale, crédit d’impôt développement durable ».

Reste une interrogation : que risquent les contrevenants ? « On privilégie la pédagogie », répond M. Assoun, mais, ajoute-t-il « on ne s’interdit pas de verbaliser quand on constatera une infraction, qui sera passible d’une amende de plusieurs centaines d’euros ».

Comme il n’est pas prévu de police des cheminées pour l’instant, certains professionnels craignent que la verbalisation se fasse sur la base de la délation. Une certitude, à partir du 1er janvier, gare aux conduits de cheminées mal entretenus, à la braise fatale, car alors les compagnies d’assurance ne prendront plus en charge des incendies qui en seraient la conséquence. « Résistance ! », clame le romancier, qui s’amuse d’une interdiction des bûches « juste au moment où tous coupent la bûche de Noël ».

AFP

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