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Alain Blanchart. Portrait, biographie, vie et oeuvre du héros du siège de Rouen

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Personnages : biographies
Vie, oeuvre, biographies de personnages ayant marqué l’Histoire de France (écrivains, hommes politiques, inventeurs, scientifiques...)
Blanchart (Alain)
(D’après un article paru en 1878)
Publié / Mis à jour le mercredi 13 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Alain Blanchart est trop ignoré : il fut aussi héroïque à Rouen en 1418, que l’avait été en 1347, à Calais, Eustache de Saint-Pierre, si souvent célébré par l’histoire et les arts.

Henri V, roi d’Angleterre, vint assiéger la ville de Rouen, au mois de juin 1418, avec toute une armée et beaucoup d’artillerie. Rouen avait une garnison de quatre mille soldats et une milice bourgeoise de quinze mille hommes, tous résolus à se bien défendre. Henri V, après plusieurs attaques vaillamment repoussées, jugea que le mieux était de réduire la ville par la famine. Il se borna à l’investir et à bien établir ses troupes dans des camps solidement fortifiés.

Les Rouennais avaient d’abord espéré que le roi de France viendrait à leur secours. Mais ce roi était le pauvre Charles VI, privé de la raison ; la guerre civile désolait la France ; les Bourguignons et les Armagnacs se déchiraient entre eux ; Paris, soulevé contre ces derniers, était tout entier à ses vengeances et les exterminait dans son enceinte. Un vieux prêtre, envoyé de Rouen à Charles VI, parut un instant émouvoir la pitié des seigneurs ; mais ceux-ci, au lieu de mettre en marche une armée, ne firent rien que d’entamer de loin des négociations dont Henri V ne fit que rire.

Cependant trois mois s’étaient écoulés ; on n’avait plus de vivres : il fut résolu que dix mille hommes sortiraient et tenteraient de se faire jour jusqu’à la tente du roi d’Angleterre. Mais il y eut trahison. Il fallait traverser la Seine sur un pont de bois : deux mille homme étaient déjà sur l’autre rive, lorsque le pont d’écroula, entraînant avec ses débris tous les soldats qui passaient en ce moment. On crut que le pont avait été scié par trahison, et on soupçonna Gui le Bouteiller, gouverneur de Rouen, d’avoir été gagné à prix d’argent pour commettre ce crime.

La ville fut consternée. Après plusieurs autres mois, la misère, la famine, obligèrent à faire sortir douze mille pauvres familles dont un grand nombre périrent dans les fossés ; les autres habitants n’en mouraient pas moins par milliers. On envoya une nouvelle députation au roi, et on obtint de lui la promesse que quinze jours après il enverrait défendre la ville. Au quinzième jour, on vit venir seulement un message du duc de Bourgogne. Il déclara que le roi dégageait la ville de Rouen de son serment de fidélité, et qu’elle pouvait traiter avec les Anglais. Les Rouennais, consternés, épuisés, envoyèrent demander à Henri V ses conditions. Il n’en accorda qu’une : il fallait se rendre à discrétion. On savait que cette réponse signifiait simplement : massacre général, cruautés horribles, pillage, incendie.

Les principaux citoyens de Rouen réunis proposèrent un parti héroïque. On abattrait un pan de mur, et tous les habitants, armés ou non, avec femmes et enfants, se rueraient au dehors, à la grâce de Dieu ! Henri V, averti à temps, s’inquiéta du carnage que feraient dans son camp tant d’hommes exaspérés ; car, bien que plus de cinquante mille personnes fussent mortes à Rouen pendant le siège, on estime que la population était encore très considérable.

Il revint donc sur sa première réponse, et demanda une rançon de trois cent mille écus d’or, moyennant quoi il laisserait la vie sauve aux habitants, sept individus exceptés : Robert Deliret, vicaire général de l’archevêché de Rouen ; le bailli d’Houdetot ; le maire Jean Segneult ; Alain Blanchart, chef des arquebusiers, et trois autres bourgeois. On se résigna. Henri V fit enlever des fossés et des rues les cadavres qui les infectaient, puis entra solennellement, au son des cloches et des trompettes. Le supplice des sept Rouennais désignés par lui comme victimes expiatoires devait avoir lieu ce jour même. Six d’entre eux étaient riches : ils firent proposer au roi une forte rançon ; le roi accepta.

Alain Blanchart était-il trop pauvre et trop abandonné de ses concitoyens pour racheter sa vie ? On le suppose. On rapporte qu’il prononça ces fières paroles : « Je n’ai pas d’or ; mais si j’en avais, je ne voudrais pas racheter les Anglais de leur déshonneur. » On le conduisit solennellement à l’échafaud, dressé sur le marché de Rouen. Henri V n’imita point Edouard III ; il n’eut pas la générosité de lui faire grâce. Eustache de Saint-Pierre, épargné, fut comblé, dit-on, de richesses par le roi vainqueur : Alain Blanchart eut la tête tranchée.

 
 
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