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28 septembre 1725 : mort de Pierre Ier, surnommé le Grand, empereur de Russie

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28 septembre 1725 : mort de Pierre Ier, surnommé le Grand, empereur de Russie
Publié / Mis à jour le lundi 23 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Pierre Ier, né à Moscou le 11 juillet 1672, était le troisième fils du czar ou tsar Alexis Michaëlowitz et de Natalie Narischkin. Il n’avait que dix ans lorsque son frère aîné, Fédor, vint à mourir sans laisser d’héritier et sans avoir disposé du trône. Les grands voulaient en écarter Iwan, second fils d’Alexis, parce qu’ils prévoyaient que sous ce faible prince la princesse Sophie sa sœur régnerait souverainement ; mais Sophie, appuyée des strélitz, annula leur décision : l’un de ces soldats féroces levait déjà son glaive sur le jeune Pierre, lorsqu’un corps de cavalerie les mit en fuite. Vingt ans plus tard, Pierre reconnut parmi des matelots l’homme qui avait voulu l’égorger ; il lui accorda sa grâce, mais le bannit de sa capitale.

Après plusieurs jours de sanglantes orgies, un arrangement bizarre termina la querelle des grands et des soldats. On convint que les deux frères régneraient ensemble, et que leur sœur participerait également au pouvoir. La Russie eut donc en apparence trois souverains : les actes publics, les monnaies, les médailles portaient leur triple effigie ; mais en réalité la princesse Sophie gouvernait seule.

Pierre, abandonné aux soins aveugles de sa mère, n’eut pour toute éducation que la société d’étrangers corrompus, dans laquelle il puisa cependant les grandes idées qu’il brûlait de mettre en pratique. Guidé par le Genevois Lefort, Pierre organisait, sous le nom de Potiechnie, la première compagnie vêtue et formée à l’allemande que l’on ait vue eu ce pays. Sophie, qui croyait son frère occupé de jeux futiles, s’aperçut trop tard de ses projets ambitieux ; elle voulut encore une fois recourir, aux strélitz, mais ce fut en vain ; Pierre les frappa de terreur par la seule fermeté de sa contenance. Les chefs de la conspiration furent mis à mort. Sophie alla finir ses jours dans un monastère ; Iwan se démit de son titre. A compter de ce moment (1689), Pierre fut le maître absolu du vaste empire de Russie.

L’étonnante nouveauté, la sauvage splendeur de ce règne, qui dura trente-six ans et qui fixa les regards de toute l’Europe, en ont rendu les moindres détails tellement populaires, que l’historien pourrait s’épargner la peine de les rappeler : néanmoins les principaux faits seront traités à leur date. Nous parlerons de ces voyages à jamais célèbres par leur but et par leur influence (voy. 26 Aout 1697, 17 février et 25 Juin 1698, 7 Mai 1717). Nous raconterons la terrible destruction d’une milice rebelle (voy. 4 Septembre 1698), et cette autre exécution plus affreuse encore, dans laquelle un père fut accusé d’avoir versé le sang de son propre fils (voy. 25 Juin 1718). Nous assisterons à la fondation de Saint-Pétersbourg (voy. 27 Mai 1708), à la victoire de Pultawa (voy. 8 Juillet 1709), aux revers du Pruth (voy. 8 Juillet 1712) ; enfin nous suivrons le gigantesque héritier des Rourik et des Waladimir dans tous les développements de ses projets et de sa puissance.

Le czar Pierre abolit en 1703 la dignité de patriarche ; en 1710, il reçut de la bouche de l’ambassadeur d’Angleterre le titre d’empereur, qu’il prit lui-même en 1721 et qu’il transmit à ses successeurs. Sa mort fut, comme on sait, le résultat de son intempérance et de ses débauches ; il disait à Lefort un mot plein de vérité : J’ai réformé ma nation, et je n’ai pu me réformer moi- même.

En renonçant à la seconde de ces gloires, Pierre se croyait du moins certain de la première : des philosophes, des écrivains illustres la lui ont contestée. Rousseau s’exprime ainsi dans le Contrat social : « Les Russes ne seront jamais policés, parce qu’ils l’ont été trop tôt. Pierre avait le génie imitatif ; il n’avait pas le vrai génie, celui qui crée et fait tout de rien. Quelques-unes des choses qu’il fit étaient bien, la plupart étaient déplacées. Il a vu que son > peuple était barbare, il n’a point vu qu’il n’était point mûr pour la police ; il l’a voulu civiliser, quand il ne fallait que l’aguerrir. Il a d’abord voulu faire des Allemands, des Anglais, quand il fallait commencer par faire des Russes ; il a empêché ses sujets de jamais devenir ce qu’ils pourraient être, en leur persuadant qu’ils étaient ce qu’ils ne sont point. »

Lorsqu’on veut juger le czar Pierre, il faut toujours se souvenir que c’est lui qui a mis la Russie dans l’Europe, et qu’il est injuste d’exiger d’un barbare sans éducation et sans mœurs le discernement et les lumières d’un philosophe de Paris et de Londres. Ce barbare a reconnu les bienfaits immenses de la civilisation, il s’en est montré avide pour son peuple, pour lui-même, et cela seul justifierait son titre de Grand ; qu’ensuite il se soit trompé sur les moyens d’importer la civilisation dans sa patrie, c’est ce qui devait arriver ; qu’il ait totalement échoué, c’est ce qu’on ne saurait admettre : l’histoire prouve le contraire. La Russie a fait plus de progrès pendant la vie de Pierre le Grand, que pendant tous les siècles qui avaient précédé cette époque mémorable. — X.

 
 
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