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Avion sans pilote : une invention française de 1917, ancêtre du drone

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Inventions, Découvertes
Inventions et découvertes dans les domaines des sciences et des arts. Origine des travaux de recherche ou des trouvailles fortuites.
Avion sans pilote : ancêtre du drone
et invention française de 1917
(Source : Science et Vie)
Publié / Mis à jour le mercredi 24 janvier 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Le 2 juillet 1917, le capitaine Max Boucher fait voler le premier drone de l’histoire sur la base militaire d’Avord : un Voisin 150 HP. C’est le début de l’épopée des « avions sans pilote », qui s’imposent aujourd’hui de l’armée aux loisirs.

La pluie tombe, par fines averses, sur le camp militaire d’Avord, dans le Cher. Pas de quoi décourager le capitaine Max Boucher, commandant de l’Ecole d’aviation, qui enclenche, ce 2 juillet 1917, à 16 h 15, les moteurs de son Voisin 150 HP. L’ avion aux ailes tronquées roule sur 150 m puis décolle. Il vire progressivement à droite, parcourt plus de 500 m en s’élevant jusqu’à 50 m du sol. Ses 2 litres de carburant ne lui permettent pas d’aller plus loin. Il atterrit sans s’écraser, en touchant de l’aile droite.

En 1917, faire décoller un plus lourd que l’air n’a plus rien d’exceptionnel. L’exploit, ici, est autre : aucun humain n’est à bord. C’est l’appareil lui-même qui assure sa propre stabilité. Une prouesse ! De quoi impressionner le général Ferrié : car ce qui est précieux dans un avion militaire n’est pas l’avion — que l’on peut construire en séries — mais le pilote, qui exige des années de formation, et engendre des risques.

L'aéroplane Détable de Max Boucher parcourt 1 km sans pilote le 2 juillet 1917 sur la base d'Avord

L’aéroplane Détable de Max Boucher parcourt 1 km sans pilote le 2 juillet 1917 sur la base d’Avord

Un an avant, l’ingénieur Archibald Low lançait, en Grande-Bretagne, un concept d’avions-cibles, pilotés à distance par télégraphie sans fil (TSF), pour former les pilotes au tir sans risquer d’abattre par erreur l’avion qui remorque la cible. Tandis qu’aux Etats-Unis, une autre équipe d’ingénieurs travaille sur un projet similaire : le Hewitt-Sperry Automatic Airplane.

Une évolution cruciale : l’invention du gyroscope
La technologie est prête depuis qu’en 1894, Octave Détable, un passionné d’aviation, a imaginé une voilure, constituée de cônes divergents, qui assure d’elle-même la stabilité de l’appareil. Aux Etats-Unis, avant 1900, Samuel Pierpont Langley expérimente un aéroplane sans pilote à vapeur et dirige par ondes radios un prototype de bateau. Mais diriger un avion et lui assurer un vol stable est loin d’être simple. Jusqu’à ce que l’ingénieur américain Elmer Ambrose Sperry invente, en 1909, le gyroscope.

Octave Détable (à gauche) et Max Boucher (à droite)

Octave Détable (à gauche) et Max Boucher (à droite)

Toutes ces avancées ont convaincu Max Boucher. En 1912, il a proposé à Détable de concevoir un avion sans pilote. Leur premier essai, en 1914, échoue : le moteur de 30 CV est trop faible. Ils étaient prêts à tenter l’aventure avec un moteur plus gros, quand la guerre contre l’Allemagne éclate. Mobilisé, le capitaine Boucher ronge son frein : « Si nous avions 500 avions du type Détable, la guerre serait finie dans six mois », répétait-il !

Quand il a été désigné, en 1915, pour réorganiser l’école d’Avord, il a donc installé sur deux Voisin les stabilisateurs de Détable. Et prouvé, ce 2 juillet 1917, qu’un avion sans pilote était techniquement possible.

Rapport sur l'essai du 2 juillet 1917 de l'avion sans pilote

Rapport sur l’essai du 2 juillet 1917 de l’avion sans pilote

Le mot drone apparaît en Angleterre en 1935
En 1924, tout est à peu près au point... sauf que les crédits sont coupés. Le projet s’arrête. La raison n’est pas que financière : les interférences électromagnétiques de la TSF rendent l’avion sans pilote très vulnérable au combat. Outre-Manche, l’aviation britannique garde néanmoins l’idée d’avions-cibles radioguidés pour entraîner ses pilotes. Le mot drone y apparaît en 1935.

L’avion-cible automatisé DH.82 Tiger Moth, baptisé Queen Bee (Reine des abeilles) a en effet un vol lent, pataud et si bruyant qu’il évoque celui du faux-bourdon (le mâle de l’abeille) ! Soit drone en anglais. Un terme que l’US Navy reprendra en 1941 pour ses avions-cibles Target Drone Denny...

Emmanuel Monnier et Fiorenza Gracci
Science et Vie

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