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Quand Orléans transformait le sucre

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Quand Orléans transformait le sucre
(Source : La République du Centre)
Publié / Mis à jour le vendredi 10 avril 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
S’il est souvent fait référence au vinaigre, plus rares sont les Orléanais à maîtriser l’histoire des raffineries de sucre. Séance de rattrapage. Nous sommes en 1653.

Elles transformaient la moscouade en beaux pains blancs. Des pains de sucre produits à Orléans. À la fin du XVIIIe siècle, 32 raffineries, précisément, étaient, dans la cité, implantées. Une industrie florissante dont assez peu d’Orléanais ont aujourd’hui connaissance.

Le développement du raffinage à Orléans débute en 1653, lorsqu’une famille hollandaise, les Vandebergue, s’installe et crée la première raffinerie. Le sucre de canne brut arrive des Caraïbes au port de Nantes. Il est ensuite acheminé par la Loire.

Le raffinage se développe progressivement. De 3 raffineries en 1698, à 32 en 1793. La commercialisation se fait dans toute la moitié nord de la France et parfois même à l’export. « Il s’agit d’une véritable industrie qui nécessite des capitaux importants pour financer de vastes bâtiments et des installations techniques.

C’est une industrie moderne pour l’époque. Les raffineries les plus importantes emploient entre 50 et 60 personnes », explique Bernard Raguenet de Saint-Albin, descendant d’une famille de raffineurs qui posséda le château de Reyville à Saint-Cyr-en-Val pendant plus d’un siècle. En effet, Pierre-Clément Raguenet, originaire de Melun, arrive au début du XVIIIe siècle à Orléans et crée sa raffinerie. Son fils en hérite. « En un demi-siècle, ils se constituent une fortune très importante. »

Résidence d’été
Mais qui sont ces raffineurs justement ? Les archives municipales citent quelques noms : Rime, Crignon de Bonvalet, Allard, Robert des Francs... Selon l’Olivetain Bernard Raguenet de Saint-Albin, « certains raffineurs sont issus de la noblesse, d’autres sont roturiers, tous ont en commun d’être riches ». Il insiste : « Mais il ne s’agit pas de castes. Les raffineurs ne sont même pas constitués en corporation. Ils appartiennent juste à un même groupe social. »

Vue de la Loire et d'Orléans : port de Recouvrance. Estampe de Charles Pensée (1850)

Vue de la Loire et d’Orléans : port de Recouvrance. Estampe de Charles Pensée (1850)

Pas question, non plus d’employer le terme de « négriers » : « Ce mot désigne à la fois les bateaux utilisés pour la traite et les personnes qui se livraient à ce trafic. Les raffineurs orléanais sont, ce que l’on appellerait aujourd’hui, des industriels. S’il n’est pas impossible que certains aient pris des parts dans des opérations de traite, ce n’était en rien une règle générale. »

Si Bernard Raguenet de Saint-Albin admet qu’il y a bien un lien entre l’implantation de riches raffineurs dans l’Orléanais et la présence de nombreux châteaux à Saint-Cyr-en-Val, notamment, il parle aussi « d’un phénomène plus général » : « Les familles riches achetaient ou faisaient construire une résidence d’été à proximité de la ville, dans un cadre agréable. »

La betterave après la canne
Pour en revenir à l’industrie, la perte des colonies et le blocus anglais compliquent l’approvisionnement en matière première. Le port de Nantes est progressivement abandonné au profit de celui du Havre d’où les marchandises sont orientées à Paris et non à Orléans. Pour contourner cette pénurie de matière première, un substitut à la canne à sucre est cherché. Plusieurs végétaux sont envisagés, mais c’est finalement la betterave à sucre qui sera favorisée.

Concurrence oblige, la fin de l’industrie devient doucement irrémédiable. En 1830, on dénombre 12 raffineries, contre 4 en 1840 et 1 en 1850.

Blandine Lamorisse
La République du Centre

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