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27 décembre 1718 : arrêt du Conseil qui défend de faire des paiements en argent au-dessus de six cents livres

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27 décembre 1718 : arrêt du Conseil qui
défend de faire des paiements en
argent au-dessus de 600 livres
Publié / Mis à jour le mercredi 26 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Cet arrêt fut le plus funeste de tous ceux qui furent rendus dans le temps du fameux système de Law ; mais il est nécessaire de prendre les choses de plus haut.

Lorsque Philippe, duc d’Orléans, eut été nommé régent du royaume, il trouva les finances dans le plus grand désordre, et l’Etat presque ruiné. Par un Mémoire qu’il rendit public, la dette nationale, à la mort du roi, montait à deux milliards soixante-deux millions en capital, portant quatre-vingt dix millions d’intérêt. Le maréchal de Noailles assure dans ses Mémoires, qu’au lieu de onze cent millions d’espèces que l’on devait avoir, il eût été difficile d’en trouver six cents, tant l’exportation avait été énorme, et tant le commerce en avait souffert.

L’an 1716, le roi donna un édit, portant établissement d’une banque générale par tout le royaume, sous le nom du sieur Law et compagnie. Il était libre à toute personne de porter son argent à la banque, qui devait donner en échange des billets payables à vue ; Le commerce du Mississipi, du Sénégal et des Indes, devint la base du système de Law.

L’an 1718, le 4 décembre, la banque générale est déclarée banque royale, et Law en est nommé directeur ; le 27 du même mois, sort un arrêt du conseil, qui défend de faire des paiements en argent au-dessus de six cents livres, ce qui rendit nécessaires les billets de la banque royale, et obligea d’en créer une multitude innombrable.

Cet arrêt fut l’époque et la cause d’une révolution étonnante dans les mœurs de la nation. L’intérêt étouffa la voix de la nature et de l’équité ; on se sacrifia mutuellement comme dans un naufrage ou un incendie : le frère fut trahi par le frère, et le père par le fils, l’homme secourable fut écrasé par celui dont il avait prévenu la ruine, et périt par son propre bienfait.

Le tableau de cet affreux désordre est parfaitement tracé dans les Lettres persanes de Montesquieu.

Lettre CXXXVIII

« J’ai vu tout un peuple chez qui la générosité, la probité, la candeur et la bonne foi ont passé de tous les temps pour les qualités naturelles, devenir tout à coup le dernier des peuples ; le mal se communiquer et n’épargner pas même les membres les plus sains ; les hommes les plus vertueux faire des choses indignes, et violer les premiers principes de la justice, sur ce vain prétexte qu’on la leur avait violée. Ils appelaient des lois odieuses en garantie des actions les plus lâches, et nommaient nécessité, l’injustice et la perfidie.

« J’ai vu la foi des contrats bannie, les plus saintes conventions anéanties, toutes les lois des familles renversées. J’ai vu des débiteurs avares, fiers d’une insolente pauvreté, instruments indignes de la fureur des lois et de la rigueur des temps, feindre un paiement au lieu de le faire, et porter le couteau dans le sein de leurs bienfaiteurs.

« J’en ai vu d’autres plus indignes encore, acheter presque pour rien, ou plutôt ramasser de terre des feuilles de chêne, pour les mettre à la place de la substance des veuves et des orphelins.

« J’ai vu naître soudain dans tous les cœurs une soif insatiable des richesses. J’ai vu se former en un moment une vaste et détestable conjuration de s’enrichir, non par un honnête travail et une généreuse industrie, mais par la ruine du prince, de l’Etat et des citoyens.

« J’ai vu un honnête citoyen, dans ce temps malheureux, ne se coucher qu’en disant : J’ai ruiné une famille aujourd’hui ; j’en ruinerai une autre demain. Je vais, disait un autre, en entrant chez un officier public, assassiner tous ceux à qui j’ai de l’obligation. Un autre disait : Je vois que j’accommode mes affaires ; il est vrai, que lorsque j’allai, il y a trois jours, faire un certain paiement, je laissai toute une famille fondre en larmes ; que je dissipai la dot de deux honnêtes filles ; que j’ôtai l’éducation à un petit garçon : le père en mourut de douleur, la mère périt de tristesse ; mais je n’ai fait que ce qui est permis par la loi. »

 
 
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