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Exposition Momies, corps préservés, corps éternels

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Patrimoine : Expos, Fêtes
Richesses du patrimoine de France : manifestations historiques, patrimoniales, gastronomiques. Expositions et fêtes : Histoire, patrimoine et gastronomie
Momies, corps préservés, corps éternels
(Source : Muséum de Toulouse)
Publié / Mis à jour le mardi 24 janvier 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 
 
 
Qu’il s’agisse de momies artificielles, témoins de rites funéraires anciens, ou de momies naturelles formées par l’action du gel, du sel, de la tourbe ou même de l’ambre, l’exposition s’intéresse à la conservation des corps, qu’ils soient humains ou animaux, se penche également sur les techniques de conservation contemporaines et pose les questions éthiques et déontologiques liées à la conservation des restes humains

Temps suspendus, temps éternels, temps corrupteurs ou préservateurs... Le rapport à la course du temps est en filigrane tout au long du parcours de l’exposition. Il fait écho à nos questionnements sur notre nature et plus largement sur la vie. Pour autant, le fil conducteur de l’exposition n’est pas chronologique mais plutôt narratif, et s’organise en quatre grandes zones

La mort en question
Memento Mori ! (souviens-toi que tu vas mourir !). Le visiteur est accueilli par cette formule latine qui exprime la vanité de la vie terrestre, nous rappelle la futilité de la vie et notre condition mortelle. Elle donne immédiatement le ton : la mort est la fin inéluctable de tout être vivant et la décomposition des corps efface le plus souvent les traces des existences passées. Si nous ne sommes pas tous égaux face à la vie, nous le serons inéluctablement dans la mort. Mais la mort participe aussi au cycle de la vie en fournissant les éléments nutritifs essentiels à nombre d’espèces animales ou végétales. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme...

Salle de l'exposition, momies naturelles
Salle de l’exposition, momies naturelles. © Crédit photo : Patrice Nin, Muséum de Toulouse

Cet espace aborde donc les grands aspects biologiques de la mort. Mais il s’intéresse aussi à son côté culturel. Très tôt, les hommes ont commencé à honorer leurs défunts. Les rituels associés aux funérailles témoignent du respect apporté au défunt, tout comme les sépultures, qui assurent leur dernière demeure physique et visent le plus souvent à cacher ou faire disparaître les restes humains. Préserver la mémoire des disparus permet aussi d’instaurer une continuité entre le passé, le présent et les générations futures. Parallèlement, le sentiment que tout ne s’éteint pas lors du trépas physique émerge dans de nombreuses civilisations, ouvrant la voie à un au-delà relativisant quelque peu la perspective funeste de la vie.

Les momies artificielles
La momification est indissociablement liée aux rites funéraires des Égyptiens de l’Antiquité. Mais la pratique visant à préserver les corps de la décomposition se retrouve, selon différentes techniques opératoires, dans de nombreuses cultures et civilisations anciennes. Des premières tentatives chez les Chinchorro il y a plus de 7 000 ans aux momies andines du Pérou, des momies guanches des Canaries en passant par les corps préservés de Papouasie Nouvelle-Guinée, la volonté de conserver une certaine intégrité physique des disparus est plus répandue qu’on pourrait le penser.

Cette volonté commune s’inscrit dans le développement de techniques d’embaumement et de modes opératoires particuliers, fondés sur une observation et une compréhension rigoureuses des conditions environnant la dépouille dans sa dernière demeure. Le maintien volontaire de l’intégrité partielle, voire totale, des restes humains (et quelquefois d’animaux) se décline ainsi sur toute notre planète.

Cet espace aborde la diversité des croyances, des techniques mises en œuvre et l’avancée des connaissances que nous procure aujourd’hui l’étude des momies. Qu’il s’agisse de corps embaumés destinés à atteindre une certaine éternité dans l’au-delà, de corps reliques rappelant l’importance d’un personnage disparu ou encore de corps trophées assurant un statut social particulier à ses détenteurs, la conservation physique des disparus témoigne d’une vision symbolique du monde.

En parcourant de grands ensembles culturels, géographiques et temporels, les visiteurs découvriront les spécificités et les points communs entre les peuples pour qui la momification revêtait un caractère sacré et fédérateur, les peuples pour qui la mort faisait intimement partie de la vie...

Salle de l'exposition, culture inca
Salle de l’exposition, culture inca. © Crédit photo : Patrice Nin, Muséum de Toulouse

Les momies naturelles
Les facteurs environnementaux et climatiques participent grandement à la décomposition des corps. Une fois morts, les organismes vivants connaissent habituellement un processus de destruction irréversible au cours duquel les parties putrescibles (ou parties molles) disparaissent. Mais dans des contextes très particuliers, les processus d’altération sont fortement ralentis, voire stoppés. Il en résulte des découvertes archéologiques exceptionnelles à même d’éclairer les modes de vie des hommes du passé ou les caractéristiques d’espèces aujourd’hui disparues.

Que ce soit par l’action du froid, de la sécheresse, du manque d’oxygène, de la salinité ou de l’acidité des milieux, le passé nous est révélé. Mais l’équilibre précaire de ces conditions peut être mis à mal par les changements climatiques actuels. Tout changement ou variation entraînerait inéluctablement la reprise des processus de décomposition des cadavres. Le réchauffement généralisé représente ainsi, avec le recul des glaciers ou la fonte du pergélisol, une opportunité de nouvelles découvertes, mais en même temps, une mise en péril de ces témoignages figés dans le temps.

Cet espace aborde la manière dont certaines conditions naturelles peuvent permettre la conservation des corps dans des milieux très différents. On découvre comment des restes humains et animaux ont été momifiés par l’action du vent, de la chaleur et du sable, mais aussi comment certains ont été pris dans le pergélisol, dans la tourbe, dans le sel, et même, pour les insectes et les tout petits mammifères, dans l’ambre fossilifère.

Les momies scientifiques
Les techniques de préservation des cadavres se sont grandement améliorées à l’aune des avancées médicales et scientifiques. L’utilisation de substances chimiques comme le formol a été décisive dans l’approfondissement de la connaissance de l’anatomie humaine et animale.

Grâce à l’efficacité des traitements modernes, les corps peuvent aujourd’hui être parfaitement conservés. L’embaumement, ou thanatopraxie, permet de limiter provisoirement la décomposition naturelle des corps et de les présenter avec l’apparence de la vie pour les funérailles. Il constitue une discipline importante dans le processus de deuil.

Momie d'enfant et cercueil. Égypte, Antinoé, époque Ptolémaïque (310 à 30 avant J.-C.)
Momie d’enfant et cercueil. Égypte, Antinoé, époque Ptolémaïque (310 à 30 avant J.-C.).
© Crédit photo : Patrice Nin, Muséum de Toulouse

Même si l’espérance de vie humaine a considérablement augmenté, nos cellules sont inéluctablement programmées pour mourir un jour. Des tentatives voient le jour pour ralentir les effets du vieillissement, pour mettre en biostase les corps et les organes ou pour dupliquer le vivant à l’envie grâce au clonage. Pourrions-nous aller encore plus loin et nous jouer du temps ? Rendre immortels les corps, préserver cellules et tissus, réactiver la vie ne sont plus les paradigmes d’une science-fiction bon marché mais peut-être les enjeux d’une recherche scientifique à venir pour créer les « momies » du futur...

Cet espace aborde l’évolution des techniques de conservation utilisées par les préparateurs anatomiques, les équipes de conservation muséale ou les thanatopracteurs. La conservation des corps dans un cadre scientifique a permis de faire avancer nos connaissances sur le monde qui nous entoure. Des écorchés de Fragonard aux inclusions, en passant par les plastinations, les procédés employés divergent mais répondent à une volonté de transmission et de pédagogie. En préservant des spécimens fragiles dans des solutions à base de formol, puis d’alcool, les musées sont devenus les conservatoires garantissant la mémoire du vivant.

Les « momies » modernes ouvrent aujourd’hui la voie à des questions éthiques et déontologiques qui se posent dès lors dans le fait de conserver ou présenter des restes humains dans des contextes pédagogiques, scientifiques, voire « artistiques ».

Renseignements pratiques
Exposition Momies, corps préservés, corps éternels
Muséum de Toulouse — 35 allée Jules Guesde — 31000 TOULOUSE
Jusqu’au 2 juillet 2023
Site Internet : https://www.museum.toulouse.fr

 
 
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