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12 janvier 1582 : mort de Ferdinand Alvarez de Tolède, duc d'Allé

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12 janvier 1582 : mort de Ferdinand Alvarez de Tolède, duc d’Allé
Publié / Mis à jour le jeudi 19 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Schiller a bien caractérisé ce personnage tristement célèbre, en disant qu’il remplissait auprès du fanatisme les fonctions de valet de bourreau. Dans tout le cours de sa vie, rien d’humain ne se manifesta en lui ; on est tenté de le ranger parmi ces causes de destruction insensibles et aveugles, destinées à produire quelque grand changement sur la face du globe. Avec le sang des dix- huit mille martyrs dont en six ans il inonda la Hollande, il se flattait d’avoir consolidé le despotisme : ce sang fit tout-à-coup germer la liberté.

Nous esquisserons ailleurs le tableau du proconsulat terrible auquel les Provinces-Unies durent leurs malheurs et leur indépendance (voy. 16 Février, 6 Juin 1568&nbsp, 23 Janvier 1579) ; voici seulement quelques traits qui peignent le farouche général de Charles-Quint et de Philippe II.

Né en 1508 de l’une des plus illustres familles d’Espagne, formé par son grand-père au métier des armes et à la politique, le jeune d’Albe combattit à Pavie, et suivit l’empereur dans plusieurs autres expéditions. Mais ses talents se développèrent tard ; son incapacité passa même longtemps pour si bien établie, qu’un Espagnol osait lui adresser une lettre avec cette snscription : A monseigneur le duc d’Albe, général du roi en temps de paix et grand-maître de Sa Majesté en temps de guerre.

En 1547, il répondit à cette épigramme par la victoire de Mulberg, qu’il remporta sur l’électeur de Saxe. (voy. 24 Avril.) Dans le conseil, il opina pour que l’électeur prisonnier fût livré à la mort, et il supplia vivement Charles-Quint de ne pas commuer la peine.

Dans la guerre des Pays-Bas, Frédéric de Tolède, fils du duc d’Albe, chargé d’observer le prince d’Orange, envoya demander à son père la permission d’attaquer les rebelles ; mais le duc, inflexible sur les principes d’une discipline austère, lui fit répondre qu’il lui pardonnait à cause de son inexpérience, en ajoutant « qu’il se gardât bien de le presser davantage ; car il en coûterait la vie à celui qui se chargerait d’un tel message. »

Dès le commencement de son administration guerrière et politique, le duc d’Albe avait fait élever à Anvers une citadelle flanquée de cinq bastions, dont quatre portaient son nom et ses qualités ; il donna au cinquième le nom de l’ingénieur, sans faire aucune mention du roi d’Espagne. Quand la citadelle fut achevée, il y fit placer sa propre statue en bronze, décorée d’une fastueuse inscription. Il était représenté avec un air menaçant, le bras droit étendu vers la ville ; à ses pieds étaient la noblesse et le peuple, qui, prosternés, semblaient lui demander grâce. Les deux statues allégoriques avaient des écuelles pendues aux oreilles et des besaces au col, pour rappeler le nom de gueux que l’on avait donné aux mécontens : elles étaient entourées de serpents, de couleuvres, et d’autres symboles désignant tous les vices que les Espagnols reprochaient aux vaincus.

Quoique le pape eût envoyé au duc d’Albe l’estoc et le chapeau béni, distinction jusqu’alors réservée aux rois, pour le récompenser de ses pieux massacres, Philippe sentit enfin la nécessité d’essayer dans les Pays-Bas un autre régime ; il rappela le duc, qui lui-même ne demandait qu’à revenir. Le premier acte de son successeur, Louis de Requesens, fut d’abattre la statue et l’inscription.

Exilé dans son château d’Uzéda pour avoir marié l’un de ses fils contre la volonté du roi, le duc n’en sortit qu’au bout de deux ans et alla conquérir le Portugal. (voy. 12 Septembre 1580 ; 15 Avril 1581.) Lors de la prise de Lisbonne, il s’empara des trésors renfermés dans cette capitale, et permit aux soldats d’en saccager les faubourgs. Philippe indigné Voulait qu’on fît une enquête sur la conduite de son général, accusé d’avoir détourné des sommes cousidérables : « Je n’en dois compte qu’au roi, dit le duc d’Albc ; et s’il me le demande, je ferai entrer dans ce compte des royaumes conserves, des victoires signalées, des sièges difficiles et soixante ans de service. » Au fond, toute cette jactance castillane semble prouver que le général n’était pas plus intègre qu’humain.

D’Albe mourut peu de temps après son dernier triomphe. On assure que durant soixante ans de guerre contre diffèrents ennemis, jamais il n’avait été battu, ni surpris, ni prévenu ; il excellait dans les opérations lentes et savantes. Quand on le pressait d’attaquer, il répétait sa maxime favorite : « De tous les événemens, le plus incertain c’est la victoire. »

II avait été envoyé en France pour épouser, au nom du roi son maître, Elisabeth, fille de Henri II. Ce prince lui demandant s’il était vrai que pendant la bataille de Mulberg on avait vu un phénomène dans le ciel, le duc répondit en riant : « Sire, j’étais si occupé de ce qui se passait sur la terre, que je n’ai pas remarque ce qui se passait au ciel. »

Un repentir tardif vint, dit-on, assaillir le vieux général ; ses dix-huit mille victimes entourèrent son lit de mort, et dans les terreurs de son agonie il demanda pardon de tout le sang qu’il avait versé.

 
 
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