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Histoire France, 1515. Bataille de Marignan, conquête du Milanais. François Ier fait chevalier par Bayard

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Chronologie de l’Histoire
L’Histoire de France année après année. Chronologie évoquant personnages historiques, événements célèbres, faits mémorables, lieux importants
Histoire de France : année 1515
(Règne de François Ier depuis le 1er janvier 1515)
Publié / Mis à jour le vendredi 9 avril 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

L’Alliance de la France et de l’Angleterre est confirmée pour la vie des deux rois. L’archiduc Charles, devenu majeur, fait avec le roi un Traité d’alliance perpétuelle, sans en consulter ni l’empereur ni Ferdinand : Claude qui lui avait été promise, ayant épousé François Ier, le mariage de Renée, fille puînée de Louis XII, est arrêté avec ce prince, sans intention de la part du roi de France, dit Guichardin, d’accomplir ce mariage qui eût rendu l’archiduc trop puissant ; car, lorsque la duchesse Anne épousa Louis XII, les Bretons, qui souhaitaient avoir un prince particulier, avaient stipulé que, si l’aîné des enfants de cette princesse devenait roi de France, son puîné aurait le duché de Bretagne ; et le cas était arrivé, puisque l’aînée était reine de France.

François Ier rentre en Italie, où il n’avait d’alliés que les Vénitiens : il fallait pour cela qu’il passât par la Savoie ; mais les ducs attachés alors à nos rois, qui dans leur dernière minorité y avaient disposé du gouvernement, privés d’ailleurs de commerce, d’argent et de forces, et ne possédant encore ni le Montferrat, ni le marquisat de Saluces, et n’ayant aucune place fortifiée, auraient eu peine à nous disputer le passage des Alpes, à moins qu’ils n’eussent été appuyés comme ils le furent depuis. Il établit, avant de partir, madame d’Angoulême, sa mère, régente du royaume : il tente de nouveau la conquête du Milanais, qui n’était défendu que par les Suisses.

Bataille de Marignan, qui dura deux jours, le 13 et le 14 septembre, gagnée contre les Suisses par François Ier, qui y fit des prodiges de valeur. On négocia d’abord avec les Suisses, et François Ier s’efforça par tous les moyens de les faire rentrer dans son alliance. Mais une seconde armée de ces montagnards venait de descendre en Italie, demandant impatiemment la guerre et le pillage, et le cardinal de Sion, en s’appuyant sur ces nouveaux venus, eut bientôt ramené les autres sous la bannière de Sforza. « Prenez vos piques, leur criait-il ; battez vos tambours, et marchons sans perdre de temps pour assouvir notre haine sur ces Français et nous abreuver de leur sang », écrit Guicciardini dans son Histoire d’Italie.

A ce cri de guerre, les Suisses, au nombre de trente-cinq mille, s’ébranlent et sortent de Milan, pour aller au-devant du roi de France, dont les quartiers touchaient presque aux murs de cette capitale. C’était une mauvaise position que celle des troupes françaises en avant de Marignan, à San-Donato et Sainte-Brigitte ; mais on ne s’attendait pas à y être attaqué. Aussi les Suisses, arrivés au déclin de ce jour du 13 septembre, commencèrent par tout renverser devant eux.

Ni les coups d’une batterie dirigée par le fameux Pietro Navarro, passé au service de France, ni les charges impétueuses de la gendarmerie ne les arrêtèrent ; et, après quatre heures de combat, à la lumière de la lune, tout ce que purent gagner les Français fut de se replier sur une meilleure position, et de relever leurs batteries, en attendant le jour. C’est alors que, selon le langage de Martin du Bellay, « coucha le roi toute la nuist, armé de toutes ses pièces, hormis son habillement de teste, sur l’affust d’un canon. Et demanda à boire, ledit seigneur, ajoute Fleuranges dans ses Mémoires, car il étoit fort altéré ; et y eut un piéton qui lui alla querir de l’eau qui étoit toute pleine de sang... »

Le lendemain, dès la pointe du jour, les Suisses revinrent à la charge avec plus de fureur que la veille ; mais les Français étaient mieux préparés à les recevoir, et ce fut en vain qu’ils assaillirent chacune des entrées du camp l’une après l’autre. Tous leurs efforts pour s’emparer de l’artillerie qui éclaircissait leurs rangs étaient inutiles ; la cavalerie ne cessait de charger sur leurs flancs, et déjà ils commençaient à chanceler, lorsque retentit le cri de guerre des Vénitiens : Saint Marc ! saint Marc ! et que parut l’Alviane avec une faible avant-garde, qui fut prise pour toute son armée.

Les Suisses n’osèrent pas l’attendre, et se replièrent en bon ordre vers Milan. Plus de douze mille d’entre eux, mais aussi plus de six mille Français, étaient couchés sur le champ de bataille. Ainsi finit la fameuse journée de Marignan, ce combat de géants, comme l’appelait le vieux maréchal de Trivulce, qui avait assisté à dix-huit batailles rangées et estimait qu’à l’exception de Marignan, elles étaient des jeux d’enfants. Cette victoire rend le roi maître du Milanais : Maximilien Sforza lui en fait la cession, et se retire eu France, où il mourut de même que son père Ludovic. Le roi s’était fait armer chevalier par Bayard. Les Génois se déclarent pour le roi.

On lit dans les Mémoires de Bayard que « le soir du vendredi, auquel finit la bataille à l’honneur du roi de France, fut joie démenée parmi le camp, et en parla-t-on en plusieurs manières, et s’en trouva de mieux fesans les uns que les autres. Mais sur tous fut trouvé que le bon chevalier [Bayard], par toutes les deux journées, s’étoit montré tel qu’il avoit accoutumé en autres lieux où il étoit en pareil cas. Le roi le voulut grandement honorer, car il prit l’ordre de chevalerie de sa main. Il avoit bien raison, car de meilleure ne l’eût sçu faire ». François Ier conféra à son tour le même honneur au brave Fleuranges.

Le pape, effrayé des succès du roi, fait sa paix avec lui ; il voit ce prince à Bologne, et là furent jetés les fondements du concordat, qui fut confirmé l’année suivante au concile de Latran. Le roi rentre en France, et laisse le connétable de Bourbon lieutenant général du Milanais. Il établit un parlement à Milan, à l’instar de celui de Paris : Jean de Selve en fut premier président. Le roi regagne une partie des Suisses. Henri VIII, excité par le cardinal de Wolsey, ennemi de François Ier, engage l’empereur Maximilien à entrer en Italie. Ce prince y fit en effet quelque tentative l’année suivante, mais sans aucun succès.

Décret du sénat de Venise, qui déclare François Ier et tous les princes de la maison de Valois nobles vénitiens. Ce fut à l’occasion de la guerre d’Italie que commença à s’introduire la vénalité des charges, plutôt par le fait que par le droit, car nous ne connaissons point de loi à ce sujet de ce temps-là ; et même longtemps depuis François Ier on faisait encore serment au parlement de n’avoir pas acheté son office, ce qui fut sagement aboli en 1597 par arrêt du parlement.

Erection du comté d’Angoulême en duché-pairie, le ressort réservé au parlement de Paris.

 
 
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