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Histoire France, 1545. Arrêt Parlement Provence. Affaire de Mérindol, massacre des Vaudois

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Chronologie de l’Histoire
L’Histoire de France année après année. Chronologie évoquant personnages historiques, événements célèbres, faits mémorables, lieux importants
Histoire de France : année 1545
(Règne de François Ier depuis le 1er janvier 1515)
Publié / Mis à jour le vendredi 9 avril 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Exécution de Cabrières et de Mérindol, villes huguenotes, où le prétexte de la religion fit commettre les plus horribles cruautés par les troupes du roi. Les protestants français n’avaient point été à l’abri de la persécution ; elle n’était pas continuée avec violence, ou d’une manière uniforme, mais avec des alternatives d’acharnement et d’indolence. Les victimes pendant les années 1541 et 1542 n’étaient pas nombreuses, mais chaque supplice présentait des circonstances remarquables d’atrocité de la part des juges, de constance et de foi de la part des martyrs. Après la paix de Crépy, François voulut qu’un acte plus éclatant encore annonçât à l’Europe son zèle pour la foi, et sa résolution de détruire quiconque ne se soumettrait pas aux enseignements de l’Église.

Il existait en Provence, dans un district montueux, entre Aix et le comtat Venaissin, une colonie de Vaudois, sortis originairement du Dauphiné et du marquisat de Saluces ; ils occupaient deux villes et une trentaine de villages, et on assurait que s’ils étaient attaqués ils pourraient mettre quinze mille hommes sous les armes ; mais ils avaient en général vécu plus exempts de persécution que leurs frères des hautes Alpes. Les seigneurs de qui ils tenaient leurs terres à cens les protégeaient, parce qu’ils avaient, par leur industrie, changé en un fertile jardin tout le district qu’ils occupaient.

Leur prospérité même avait excité la jalousie de leurs voisins ; ils avaient été dénoncés au Parlement de Provence comme hérétiques, et celui-ci avait rendu, le 8 novembre 1540, un effroyable arrêt, lequel portait « qu’en punition de leurs erreurs tous leurs villages seraient rasés, les forêts coupées, les arbres fruitiers arrachés, les chefs et principaux révoltés exécutés à mort, et leurs femmes et enfans réduits en esclavage ». Mais cet arrêt ayant été rendu par contumace contre des absents qui n’avaient point été entendus en leur défense, l’exécution en avait été suspendue sur les instances des princes protestants alliés du roi ; puis des lettres de grâce avaient été expédiées le 8 février 1541 aux habitants de Mérindol et de Cabrières, et à tous ceux qui avoient été accusés en Provence pour cause de religion.

Après la paix de Crépy-en-Valois (1544), le roi, n’ayant plus de ménagement à garder avec les princes leurs protecteurs, écrivit, le 1er janvier 1545, au Parlement de Provence « de mettre à exécution l’arrêt rendu quatre ans auparavant contre les Vaudois, malgré ses lettres de grâce, et de faire en sorte que le pays fût entièrement dépeuplé de tels séducteurs ». Les Vaudois de Provence avaient déjà beaucoup souffert, mais ils n’avoient jamais résisté ; paisibles et timides, ils avaient cherché seulement à demeurer ignorés de leurs voisins ; ils n’avaient point eu avec eux de querelles, ils ne croyaient point avoir provoqué leur ressentiment.

Un secret profond enveloppa la révocation de leurs lettres de grâce et les préparatifs de l’expédition destinée à les égorger. Une petite armée fut conduite par les barons d’Oppède et de La Garde, dont le premier était président du tribunal qui les avait condamnés ; le second était un aventurier employé par François Ier. Elle partit d’Aix le 13 avril 1545 , passa la Durance et entra par le Pertuis dans le pays qu’habitaient les Vaudois.

Dans les trois premiers villages qu’elle atteignit le lendemain, les habitants, n’ayant pas le moindre soupçon des desseins formés contre eux par le gouvernement auquel ils étaient soumis, furent tous égorgés et leur maisons furent brûlées. L’armée, voyant qu’elle ne rencontrait aucune résistance, se partagea le jour suivant en petites troupes pour détruire tout le pays à la fois. Cependant la terreur la devançait, et désormais elle trouvait vides tous les villages où elle entrait ; mais les fuyards ne pouvaient éviter leur sort : chargés de leurs enfants en bas âge, ou de leurs effets les plus précieux, ils succombaient les uns après les autres à la fatigue ; les plus faibles, les vieillards, les femmes, les enfants, restaient sur la route ; à mesure que les soldats les atteignaient, ils les égorgeaient après en avoir fait le jouet, ou de leur atroce cruauté, ou de leur impudicité.

Tout le pays fut ainsi détruit du 14 au 19 avril ; et pour atteindre aussi ceux qui erraient encore dans les bois ou dans les montagnes, le Parlement d’Aix et le gouvernement pontifical d’Avignon firent proclamer, le 24 avril, par toute la province : « que nul n’osât donner retraite, aide, secours, ni fournir argent ni vivres à aucun Vaudois, sous peine de la vie ». Après cette effroyable boucherie, François Ier ne fut point encore désaltéré du sang de ses sujets. Au mois d’août 1545, il envoya dans les diverses provinces des conseillers du Parlement de Paris, comme commissaires pour la poursuite et la punition des hérétiques. Il n’y eut pas de provinces, il y eut à peine des villes où l’on ne vît des arrestations et des supplices.

L’affaire de Mérindol fut recherchée depuis : les accusés que l’on avait mis en prison, entre autre le premier président d’Oppède et le baron de la Garde, trouvèrent le moyen de se justifier, et, en 1552 et 1553, ils furent élargis. Le seul Guérin, avocat du roi au parlement d’Aix, impliqué dans cette affaire, mais accusé de bien d’autres crimes, fut décapité en 1554.

L’amiral d’Annebaut fait une descente en Angleterre sans aucun succès.

Siège de Boulogne, que le maréchal de Biais ne put reprendre. Mort du duc d’Orléans.

 
 
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