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13 février 1715 : démolition de la première pompe de la Samaritaine

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13 février 1715 : démolition de la
première pompe de la Samaritaine
(D’après « Histoire physique, civile et morale de Paris depuis les premiers temps historiques » (Tome 1), paru en 1853)
Publié / Mis à jour le mercredi 12 février 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Sa destination était de fournir de l’eau au Louvre, aux Tuileries et à différents quartiers de la capitale

Les eaux fournies par les aqueducs du Pré-Saint-Gervais et de Belleville ne pouvaient suffire aux fontaines de Paris, sans cesse épuisées par de nouvelles concessions, ni aux besoins toujours croissants du palais du Louvre et des Tuileries ; besoins que le réservoir de la fontaine du Trahoir ne pouvait entièrement satisfaire. On pensa à procurer de l’eau à ces deux palais par un moyen nouveau.

Un Flamand, nommé Jean Lintlaër, proposa d’élever, par le jeu d’une pompe, les eaux de la Seine dans un réservoir construit à une hauteur suffisante, pour être, de là, conduites dans les bâtiments du Louvre et des Tuileries. Cette proposition fut admise par Henri IV. Le mécanicien flamand s’occupa à établir près et au-dessous de la seconde arche du Pont-Neuf, du côté du nord, les pilotis de sa pompe.

Le Pont-Neuf et la pompe de la Samaritaine, vus du quai de la Mégisserie, par Jean-Baptiste Raguenet (1777)

Le Pont-Neuf et la pompe de la Samaritaine,
vus du quai de la Mégisserie, par Jean-Baptiste Raguenet (1777)

En 1603, le prévôt des marchands y mit opposition, motivée sur la gêne que l’établissement de cette machine apporterait à la navigation. C’est à ce sujet que Henri IV, le 23 août 1603, écrivit à Sully la lettre suivante : « Sur ce que j’ai entendu que le prévôt des marchands et eschevins de ma bonne ville de Paris font quelque résistance à Lintlaër, Flamand, de poser le moulin servant à son artifice en la deuxième arche du côté du Louvre, sur ce qu’ils prétendent que cela empêcherait la navigation, je vous prie les envoyer quérir et leur parler de ma part, leur remontrant en cela ce qui est de mes droits ; car, à ce que j’entends, ils les veulent usurper, attendu que ledit pont est fait de mes deniers et non des leurs, etc. » (Œconomies royales de Sully, tome III, édition de 1663).

On pouvait avantageusement opposer à cette raison des raisons meilleures ; mais le prévôt des marchands ne pouvait les faire valoir, il fut obligé de céder au vœu du roi. Les travaux de cette pompe furent continués, et achevés en 1608.

La pompe devint un objet de curiosité pour les Parisiens. Elle était la première qui fût établie dans cette ville. Le bâtiment, supporté par des pilotis, et dont l’étage inférieur se trouvait au niveau du trottoir du Pont-Neuf, était fort simple, dans sa construction primitive. Cependant la façade du côté du Pont-Neuf offrait une décoration qui lui donna un nouvel intérêt : on y voyait un groupe de figures en bronze doré, représentant Jésus-Christ et la Samaritaine auprès du puits de Jacob. Entre ces deux figures, tombait d’une vaste coquille une nappe d’eau, reçue dans un bassin pareillement doré ; au-dessous était cette inscription :

FONS HORTORUM
PUTEUS AQUARUM VIVENTIUM.

Ces paroles de l’Écriture recevaient une application heureuse, parce que les eaux élevées par cette mécanique alimentaient les jets du jardin des Tuileries. On y voyait aussi un cadran et une horloge. Ces divers objets flattaient les yeux des passants : leurs oreilles étaient encore réjouies par le son d’un carillon, qui, dans l’origine, jouait différents airs à chaque heure du jour.

Ce carillon et un jaquemart, qui accompagnait l’horloge et sonnait les heures, n’existaient déjà plus sous Louis XIV, comme on le voit par une pièce de vers intitulée : Complainte de la Samaritaine sur la perte de son jaquemart et sur le débris de la musique de ses cloches, par le rimeur d’Assoucy. Il est parlé, dans plusieurs autres écrits du XVIIe siècle, de la Samaritaine, de son jaquemart, qui depuis longtemps avait disparu, et de son carillon, qui dans les derniers temps ne se faisaient entendre qu’aux grandes solennités.

Cette machine hydraulique était sujette à se déranger et exigeait de fréquentes réparations. Dans les années 1712, 1714 et 1715, elle fut presque entièrement renouvelée : on commença en effet la démolition du bâtiment et de la pompe le 13 février 1715, et la reconstruction à neuf fut achevée au mois d’août suivant. Les Français, qui plaisantent sur tout, firent alors des couplets sur cette fontaine reconstruite avec plus de magnificence que de goût.

En 1772, cette pompe-fontaine fut de nouveau reconstruite, et le groupe de figures redoré. Ce bâtiment avait le titre de gouvernement. Le roi nommait et appointait richement l’inutile gouverneur de la Samaritaine. La Révolution en fit justice. Les nouveaux moyens employés pour alimenter les fontaines et bassins des palais et jardin des Tuileries rendaient cette machine moins nécessaire : elle menaçait ruine ; ses produits ne valaient pas les frais de son entretien ni de sa restauration : en 1813, elle fut entièrement démolie.

 
 
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