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Travaux agricoles mois de juillet. Astuces, préceptes ruraux. Agriculture, soin des champs, bêtes, rivières, forêts

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Savoir : Jardin
Préceptes de l’économie rurale selon nos ancêtres. Agriculture, pêche, forêt, etc. Les travaux agricoles propres à chaque saison
Travaux, préceptes ruraux de juillet
(D’après De Re rustica de Palladius Rutilius, écrit vers le IVe siècle avant J.-C.)
Publié / Mis à jour le vendredi 22 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Du binage des terres, de la récolte du froment, de l’extirpation des ronces et de la fougère, des arbres à couvrir de terre
Vers les calendes de juillet, binez les terres qui ont reçu le premier labour au mois d’avril. Achevez à présent la moisson du froment dans les pays tempérés. Au décours de la lune, vous ferez bien d’arracher des terrains incultes les arbres et les broussailles, dont vous couperez et brûlerez les racines. Maintenant entourez d’un amas de terre les arbres qui s’élèvent au milieu des champs moissonnés, afin de les garantir de la trop grande ardeur du soleil. Un ouvrier enterre ainsi, dans un jour, vingt arbres des plus grands. Il faut aussi, à cette époque, le matin et le soir, quand la chaleur est moins grande, fouir les jeunes vignes, retourner le gazon et briser les mottes. Il est également à propos d’extirper, dans ce mois-ci, ou avant les jours de la canicule, la fougère et le caret.

Raifort sauvage. Planche extraite de Phytanthoza iconographia paru en 1737-1745

Raifort sauvage. Planche extraite
de Phytanthoza iconographia
paru en 1737-1745

Des jardins
On sème aussi, à cette époque, la ciboule dans les endroits frais et entrecoupés d’eaux vives, le raifort et l’arroche, si on peut les arroser, le basilic, la mauve, la poirée, la laitue et les poireaux qui demandent de l’eau. On sèmera encore, ce mois-ci, les navets dans un lieu où l’eau abonde, et les raves dans un terrain meuble et léger sans être compact. Ils se plaisent dans un champ plat et humide ; mais le navet est meilleur quand il vient dans un lieu sec, incliné et sablonneux. La qualité du terrain transforme l’une de ces graines en l’autre.

Changez, en effet, les raves de sol : au bout de deux ans vous aurez des navets ; faites-en de même aux navets, vous aurez des raves. Les uns et les autres veulent un terrain travaillé, fumé et remué, ce qui sera également profitable aux grains que l’on y sèmera la même année. Quatre setiers de raves et cinq de navets suffisent pour ensemencer un arpent. S’ils sont trop pressés, on en arrache quelques-uns pour que les autres prennent de la force. Pour faire grossir les raves, on les déterre, on enlève toutes les feuilles, et l’on coupe la tige à l’épaisseur d’un demi-doigt. Ensuite on les replante dans des fossés bien préparés en les espaçant de huit doigts, on les recouvre de terre et on les foule : alors elles deviennent énormes.

Des vergers
On peut aussi écussonner, ce mois-ci ; des poiriers ou des pommiers greffés à cette époque dans un sol humide réussissent bien. Enlevez encore maintenant les fruits gâtés dont l’abondance excessive charge les arbres tardifs, afin que la sève se reporte sur les bons fruits. Je me souviens d’avoir planté, ce mois-ci, une bouture de citronnier dans un terrain frais et entrecoupé d’eaux vives : entretenue par un arrosage journalier, sa belle venue et son rapport ont comblé mes vœux. On peut à présent enter le figuier en bourgeons, et greffer le citronnier dans un sol humide. Vers le milieu du mois, on fouira le pied des palmiers. Maintenant les amandes sont bonnes à cueillir dans les climats tempérés.

De la reproduction du grand et du menu bétail
C’est à présent surtout qu’il faut faire couvrir les vaches. Comme elles portent dix mois, elles se trouveront alors en état de vêler dans la belle saison ; et l’on sait qu’après s’être engraissées au printemps, elles manifestent leur ardeur pour les ébats de l’amour. Columelle dit que quinze vaches peuvent suffire à un taureau, el qu’il faut prendre garde qu’un excès d’embonpoint ne les empêche de concevoir. Si le pays abonde en fourrage, on pourra faire couvrir les vaches tous les ans ; mais si on en manque, elles ne doivent être saillies que tous les deux ans, surtout si l’on a coutume de les employer à quelque travail.

Choisissez des béliers très blancs et dont la laine soit mœlleuse pour les faire saillir ce mois-ci. A la blancheur du corps ils doivent joindre la netteté de la langue : si elle a des taches noires, elles se transmettront à leurs produits. Un bélier blanc donne souvent un agneau d’une autre couleur ; mais jamais, comme le dit Columelle, d’un bélier noir il ne peut naître un agneau blanc. Choisissez un bélier grand et de haute taille, qui ait le ventre allongé et couvert de laine blanche, la queue très longue, la toison épaisse, le front large, les testicules gros ; qu’il soit âgé de trois ans, quoiqu’il puisse saillir fructueusement jusqu’à huit. Faites couvrir vos brebis à l’âge de deux ans ; elles peuvent porter jusqu’à cinq, mais s’arrêtent à la septième année. Elles auront le corps bien développé, la toison pendante et mœlleuse, le ventre fourni de laine et très spacieux.

Ayez soin que le troupeau se rassasie de fourrage, et menez-le paître loin des buissons, qui en diminuent la laine et lui déchirent le corps. Faites couvrir les brebis au mois de juillet, afin que leurs petits se fortifient avant l’hiver. Voulez-vous obtenir un grand nombre de mâles, Aristote conseille de choisir un temps sec, et de faire paître le bétail contre le vent du nord. Désirez-vous beaucoup de femelles, recherchez le vent du midi pour accoupler les brebis pendant qu’elles paissent dans sa direction, et réparez par de nouveaux rejetons la perte des brebis mortes ou malades. Vendez en automne celles qui sont débiles, de peur que la froide saison ne les emporte. Quelques-uns, deux mois avant l’époque de l’accouplement, empêchent les béliers de saillir, afin que le délai du plaisir attise leur ardeur. D’autres les laissent à leur gré s’approcher des brebis pour en obtenir des produits durant toute l’année.

Scille maritime

Scille maritime

De l’extirpation du chiendent
Ce mois-ci, lorsque le soleil occupe le signe du Cancer et que la sixième lune est dans le Capricorne, si l’on arrache le chiendent, d’après les auteurs grecs, les racines ne reprennent point. Il meurt, disent-ils, si on l’extirpe avec des houes de cuivre teintes de sang de bouc, rougies au feu et refroidies, non dans l’eau, mais dans le sang du même animal.

Du vin de scille
Ce mois-ci, on obtient du vin de scille de la manière suivante : Faites sécher à l’ombre, vers le lever de la canicule, de la scille récoltée dans des terrains montagneux ou voisins de la mer. Mettez-en une livre dans une amphore de vin, après en avoir retranché les parties superflues et jeté les feuilles dont l’extrémité de cette plante est couverte. D’autres suspendent à un fil ces feuilles mêmes et les infusent dans du vin. Ils les en retirent quarante jours après, sans qu’elles aient trempé dans la lie. Cette espèce de vin guérit la toux, dégage le ventre, expulse les flegmes, soulage les maux de rate, éclaircit la vue et facilite la digestion.

N.B. : la scille maritime possède effectivement des propriétés médicinales connues de temps immémoriaux. Bien après Palladius, Dioscoride et Pline (Ier siècle ap. J.-C.) la prescrivent aussi. Ayant la réputation d’être un excellent tonicardiaque et diurétique, elle entrait autrefois dans la confection de vin et de vinaigre scillitique. En macération, elle était utilisée comme fluidifiant et expectorant lors d’infections respiratoires (bronchites). C’est une espèce protégée en France depuis 1982.

De l’hydromel
Dans les premiers jours de la canicule, puisez de l’eau pure à une fontaine ; le lendemain, mettez dans trois setiers de cette eau un setier de miel non écumé, partagez avec soin ce mélange dans des chaudières où l’on cuit le sapa, et faites-le agiter constamment, pendant cinq heures par des enfants impubères, tandis que vous remuerez vous-même les vases ; ensuite laissez-le exposé à l’air durant quarante jours et quarante nuits.

Du vinaigre de scille
Dépouillez une scille blanche et crue de toutes ses parties dures et externes ; hachez-en le cœur, et plongez-en une livre et six onces dans douze setiers de vinaigre concentré. Bouchez le vase, et laissez-le exposé durant quarante jours au soleil. Ensuite jetez la scille, passez soigneusement ce vinaigre, et versez-le dans un vase bien poissé. Voici comment on fait un autre vinaigre digestif et salutaire : mettez dans un vase huit drachmes (1 drachme correspond à 6,25 g) de scille et trente setiers (1 setier correspond à 0,4757 litre) de vinaigre avec une once de poivre (au temps de l’Empire romain, l’once valait 27,264 g) et un peu de menthe et de cannelle, et faites usage de cette composition quelque temps après.

De la moutarde
Réduisez en poudre un setier et demi de graine de moutarde ; mettez-y cinq livres de miel, une livre d’huile d’Espagne et un setier de fort vinaigre ; quand le tout sera bien broyé, vous pourrez en faire usage.

 
 
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