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Légendes, croyances, superstitions : excommunication au Moyen Age

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Légendes, Superstitions
Légendes, superstitions, croyances populaires, rites singuliers, faits insolites et mystérieux, récits légendaires émaillant l’Histoire de France
Excommunication au Moyen Age
(D’après un article paru en 1835)
Publié / Mis à jour le dimanche 24 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

L’excommunication est dans l’Eglise catholique l’anathème, la peine ou censure ecclésiastique, par laquelle on retranche les hérétiques de la société des fidèles, ou les pécheurs les plus obstinés de la communion de l’Eglise et de l’usage des sacrements. Cette peine se retrouve en usage dans toutes les religions de l’Antiquité. Dans le paganisme, on défendait à ceux qu’on excommuniait d’assister aux sacrifices, d’entrer dans les temples ; on les livrait aux démons et aux Euménides avec des imprécations terribles : c’est ce qu’on appelait sacris interdicere, diris devovere, execrari.

On lit dans les Commentaires de César, que la plus rigoureuse punition qu’infligeassent les druides chez les Gaulois, c’était d’interdire la communion de leurs mystères à ceux qui ne voulaient pas reconnaître leur jugement. Chez les anciens Hébreux, l’excommunication était très usitée ; elle est encore reconnue par les juifs ; les protestants ne l’admettent pas.

Dans les premiers temps de l’Eglise catholique, on distinguait l’excommunication médicinale et l’excommunication mortelle ; on usait de la première envers les pénitents que l’on séparait de la communion, jusqu’à ce qu’ils eussent satisfait à la pénitence qui leur avait été imposée ; la seconde était portée contre les hérétiques, contre les pécheurs impénitents et rebelles à l’Eglise. Dans la suite, l’excommunication ne s’entendit plus que de cette dernière.

Le premier effet de l’excommunication était de séparer l’excommunié du corps de l’Eglise et de ne plus le laisser participer à la communion des fidèles. Les suites de cette séparation étaient que l’excommunié ne pouvait ni recevoir ni administrer les sacrements, ni être élu à aucune dignité ecclésiastique, ni même recevoir après sa mort la sépulture religieuse ; il était défendu aux fidèles de conserver aucun commerce avec les excommuniés.

Mais une autre conséquence plus grave que l’excommunication, fut celle portée dans le Moyen Age contre les rois, qui privait le souverain de ses états et déliait ses sujets de tout serment de fidélité et d’obéissance. Cela s’appelait mettre le royaume en interdit. Les plus célèbres exemples d’excommunication contre les rois, furent celles de Grégoire VII contre Henri IV, empereur d’Allemagne ; d’Innocent IV contre Frédéric II, également empereur d’Allemagne ; de Boniface VIII contre Philippe-le-Bel ; de Jules II contre Louis XII ; de Sixte V contre Henri III ; de Grégoire XIII contre Henri IV.

Les effets de l’excommunication contre le pouvoir temporel des rois ont été énergiquement repoussés en France par les parlements, et par la déclaration de l’Eglise gallicane, en 1682.


Dans le Moyen Age, les excommunications étaient multipliées ; l’Eglise les employait souvent pour combattre la violence des petits seigneurs, et défendre son temporel ; les monastères, dans leurs querelles, s’excommuniaient réciproquement. La forme de l’excommunication était très simple dans les premiers siècles de l’Eglise. Les évêques dénoncaient aux fidèles les noms des excommuniés, et leur interdisaient tout commerce avec eux. Les cérémonies effrayantes qui accompagnent la fulmination (gravure ci-contre) paraissent ne pas remonter au-delà du IXe siècle. Douze prêtres tenaient chacun une torche à la main, qu’ils jetainet à terre et foulaient aux pieds ; on enlevait tous les vases et ornements de l’autel ; on couchait la croix par terre ; après que l’évêque avait prononcé l’excommunication, on sonnait une cloche, et l’évêque et les prêtres proféraient des anathèmes et des malédictions.

S’il arrivait qu’un excommunié entrât dans une église, on devait faire cesser l’office ; et si l’excommunié refusait de sortir, le prêtre devait abandonner l’autel ; cependant s’il avait commencé le Canon de la messe, il fallait qu’il continuât de la sacrifice jusqu’à la communion inclusivement, après laquelle il se retirait dans la sacristie pour y réciter le reste des prières.

L’absolution de l’excommunication était accompagnée de cérémonies. Lorsqu’on s’était assuré des dispositions du pénitent, l’évêque, à la porte de l’église, accompagné de douze prêtres en surplis, six à sa droite et six à sa gauche, lui demandait s’il voulait subir la pénitence ordonnée par les Canons, pour les crimes qu’il avait commis ; il confessait sa faute, implorait pénitence, et promettait de ne plus retomber dans le désordre. Ensuite l’évêque assis, et couvert de la mitre, récitait les septs psaumes avec les prêtres, et donnait de temps en temps des coups de verge ou de baguette à l’excommunié ; puis prononçait la formule d’absolution.

Aujourd’hui l’excommunication n’est plus employée que très rarement par l’Eglise catholique ; la plus célèbre de ce siècle, est celle de Pie VII contre Napoléon, quand il fit enlever le pape de Rome pour le retenir à Savonne, puis à Fontainebleau.

 
 
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