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Rivalité de deux médecins. Anecdotes historiques

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Anecdotes insolites
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Rivalité de deux médecins au Xe siècle
(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1841)
Publié / Mis à jour le jeudi 15 mars 2018, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
La chronique latine du moine Richer, composée vers l’an 990, et publiée pour la première fois en 1839, renferme, entre autres faits intéressants, une anecdote sur la rivalité de deux médecins

Cette anecdote est bien propre à nous faire connaître les mœurs du Xe siècle, sur lesquelles nous avons si peu de documents. Il est entendu que nous laissons au chroniqueur la responsabilité entière de ses détails scientifiques.

Deux médecins du roi Louis IV, l’un nommé Deroldus, depuis évêque d’Amiens, l’autre que Richer ne nomme pas, mais qui était de Salerne, se prirent un jour à discuter. La discussion dégénéra bientôt en violente querelle. Après avoir fait assaut de savoir, les deux rivaux passèrent des paroles aux actes, c’est-à-dire que le Salernitain, confus de n’avoir pas su expliquer les noms grecs donnés à quelques branches de la médecine, ne put supporter cet affront, et résolut de s’en venger sur son adversaire.

Préparation d'une recette médicale au Moyen Age

Préparation d’une recette médicale au Moyen Age

Il saisit la première occasion qui se présenta. Un jour qu’il se trouvait à table chez le roi avec son antagoniste, il oignit de poison l’ongle de son grand doigt, et le plongea dans la poivrade où l’un et l’autre y trempaient leurs morceaux.

À peine Deroldus eut-il goûté de cette sauce qu’il se sentit malade, et se douta bien qu’il était empoisonné ; mais, grâce à la thériaque dont il fit usage, il fut complètement rétabli au bout de trois jours. Alors, la première fois qu’il vint se remettre à table avec le Salernitain, il cacha du poison entre son index et son petit doigt, et le répandit sur les mets destinés à son confrère.

Celui-ci, empoisonné à son tour recourut en vain à toutes les ressources de son art : il fut obligé, pour échapper à la mort, d’implorer le secours de son ennemi. Deroldus, fléchi par les prières du roi, le guérit, mais imparfaitement et à dessein ; de sorte que, le mal s’étant rejeté sur un de ses pieds, le malheureux Salernitain dut subir l’amputation, qui lui fut faite par des chirurgiens.

 
 
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