2 janvier 1825 : reconnaissance des républiques d’Amérique par l'Angleterre.

Ce grand acte politique par lequel le gouvernement anglais ouvrit l’année, était annoncé depuis près de deux ans et vivement sollicité par le commerce. Dans le conseil il trouva une forte opposition : M. Peel, ministre de l’intérieur, M. Robinson, chancelier de l’échiquier, le duc de Wellington, lord Westmoreland, et le lord chancelier Eldori le combattirent ; mais le génie de l’homme d’état dont l’Europe déplore aujourd’hui la perte en assura le succès. Lord Liverpool finit même par ramener M. Peel et le duc de Wellington à l’opinion de M. Canning.

La reconnaissance des diverses colonies espagnoles comme états indépendants, quoique déjà virtuellement consacrée dans des traités négociés, sinon conclus, avec Colombie, le Mexique et Buénos-Ayres (voy. 2 février 1825), produisit en Angleterre une sensation profonde ; elle agrandit la sphère de l’industrie, et fit pressentir l’adoption d’un nouveau système de politique générale. L’Espagne lança contre cet acte des protestations qui restèrent sans effet, et quelques mois après la France le confirma, s’il est possible, en reconnaissant l’indépendance de l’île d’Haïti. (voy. 17 Avril 1825.) Alors l’émancipation du Nouveau-Monde sembla un point convenu entre les deux premières puissances de l’Europe ; cependant la France n’a pas encore suivi l’exemple de l’Angleterre à l’égard des colonies espagnoles.