Plus de six millénaires d'occupation humaine à Saint-Avé (Morbihan)

La fouille en cours couvre pratiquement cinq hectares et offre l’opportunité d’étudier l’évolution d’un territoire sur plusieurs millénaires. Pour les périodes les plus anciennes, les archéologues ont mis en évidence des traces d’occupations néolithiques datées entre 4500 et 2500 av. J.-C.

Parmi les découvertes, on compte notamment des fosses de chasse et de nombreux foyers. Les traces visibles au sol indiquent aussi la présence de probables maisons construites en terre et en bois. Le mobilier archéologique mis au jour (céramique, outils en pierre) témoigne quant à lui d’activités domestiques.

Objets en bronze issus du dépôt. © Crédit photo : Stéphane Blanchet, Inrap

Un village de l’âge du Bronze et un dépôt métallique
Pour l’âge du Bronze, les vestiges sont particulièrement denses. Les éléments de datation disponibles indiquent que le site a été occupé entre 1000 et 800 av. J.-C. À ce stade de la fouille, cette occupation est matérialisée par la présence d’au moins six maisons toutes construites suivant le même plan circulaire et regroupées sur un espace restreint. Des greniers, des meules en pierre, des céramiques indiquent que nous sommes en présence d’un village tourné vers des activités agropastorales.

L’élément le plus remarquable de cette occupation est constitué d’un dépôt d’objets en bronze découvert à l’intérieur d’un bâtiment, près d’un probable four. Un second four est identifié à l’extérieur. Si des dépôts métalliques de l’âge du Bronze sont régulièrement mis au jour, il est en revanche exceptionnel de les retrouver au sein de constructions. Par ailleurs, les premières observations suggèrent la présence d’un atelier de bronzier, ce qui serait totalement inédit pour le nord de la France.

Évocation d’un village du Bronze final. © Crédit photo : Laurent Juhel, Inrap

Des traces d’occupation de l’Antiquité et du haut Moyen Âge
Au cours de la période antique (vers le I^er siècle ap. J.-C.), la mise en place d’un système parcellaire marque une nouvelle phase d’occupation et de mise en valeur du secteur. Les indices d’habitat restent cependant diffus et il est probable que ces derniers se développent en périphérie de l’actuelle zone de fouille. Durant le haut Moyen Âge (entre le VIII^e et le X^e siècle ap. J.-C.), le secteur est toujours exploité, comme en témoignent plusieurs séchoirs à céréales destinés au traitement de récoltes avant leur stockage.

D’ores et déjà la qualité des vestiges mis au jour, ainsi qu’une certaine continuité d’occupation, montrent que le territoire étudié est apprécié depuis longtemps, tant pour ses qualités agronomiques que pour son implantation topographique et géographique.

Inrap
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