Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 27 avril DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

21 décembre 1365 : mort de Jean Boccace

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Décembre > 21 décembre > 21 décembre 1365 : mort de Jean (...)
Éphéméride, événements
Les événements du 21 décembre. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
21 décembre 1365 : mort
de Jean Boccace
Publié / Mis à jour le jeudi 20 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

La famille de cet homme illustre était originaire de Certaldo, village situé à vingt milles de Florence : son père, négociant établi dans cette ville, fit un voyage à Paris : il y contracta une liaison, dont le fruit illégitime fut le grand écrivain, auteur de Décaméron, l’une des plus brillantes gloire de l’Italie.

Jean Boccace

Jean Boccace

Amené de bonne heure à Florence, Boccace y commença ses études, et manifesta un goût décidé pour la poésie : vainement son père essaya-t-il de lui en inspirer pour le commerce. A Paris, à Naples, où il l’envoya successivement, comme à Florence, le jeune homme ne s’occupa que de littérature et de science, ne fréquenta que des littérateurs et des savants.

A Naples, où il resta huit années, régnait le roi Robert, protecteur des lettres : ce roi avait une fille naturelle, dont Boccace devint l’amant heureux, et qu’il célébra dans ses ouvrages, sous le nom de Fiammetta. Plus tard, la reine Jeanne Ire ayant succédé à Robert, Boccace se vit accueilli par elle, et ce fut pour complaire à cette princesse autant qu’à sa chère Fiammetta, qu’il écrivit le Décaméron ou le recueil de Cent Nouvelles.

Boccace avait connu Pétrarque, au moment où ce dernier se rendait de Naples à Rome pour ceindre la couronne de laurier. La mort de son père le laissa libre de suivre ses penchants, et il se fixa à Florence, où désormais le plaisir, et quelques missions honorables furent les seules distractions de ses études chéries. Choisi pour aller à Padoue porter à Pétrarque la nouvelle de son rappel et de la restitution des biens de son père, jadis banni de Florence, une amitié durable se forma entre les deux écrivains. Boccace trouva dans Pétrarque un modèle, un bienfaiteur, un conseil.

Les troubles survenus à Florence l’engagèrent à se retirer à Certaldo, où il possédait un petit bien de campagne ; jusqu’alors il n’avait écrit que des ouvrages légers en langue vulgaire : il entreprit en latin des ouvrages d’érudition et d’histoire. Il savait assez bien le grec : pendant trois ans, il avait entretenu chez lui Léonce Pilate de Thessalonique pour lui enseigner cette langue, lui expliquer l’Iliade et l’Odyssée, et même les lui traduire en latin tout entières. Il avait dissipé sa modeste fortune à faire venir de Grèce des copies de ces deux poèmes, à rassembler des manuscrits grecs et latins. Il contribua puissamment à faire substituer l’étude de l’antiquité aux sciences scolastiques.

Deux fois il quitta sa retraite pour aller en qualité d’ambassadeur de la république de Florence auprès du pape Urbain V. Revenu à Certaldo, il souffrit d’une longue et affreuse maladie, qui le laissa dans un état de langueur et de faiblesse. Il en sortit pour se livrer à un travail difficile mais glorieux. Les Florentins, qui avaient persécuté le Dante vivant, voulurent l’indemniser, le venger après sa mort ; par un décret du sénat, ils instituèrent une chaire publique, destinée à l’explication de la divine comédie : Boccace admirateur passionné du poète, Boccace, qui savait tout son ouvrage par cœur, qui l’avait copié plusieurs fois de sa main, fut promu à cette chaire : sans consulter ses forces, il se disposait à la remplir, lorsque la nouvelle de la mort de Pétrarque le frappa d’un coup, dont il ne put revenir (18 juillet 1374) : il ne lui survécut qu’un an et quelques mois, s’affaiblissant de jour en jour : enfin il s’éteignit à Certaldo, et l’on grava sur sa tombe une épitaphe composée par lui-même, dans laquelle, rappelant ses travaux, il insiste principalement sur son goût pour la poésie (studium fuit alma poesis).

« Il était, en effet, né poète, dit Ginguené, et il le fut dans tous ses ouvrages d’imagination, du moins par l’invention, si ce n’est par le style. Tout ce qu’il a écrit en vers est médiocre ; plusieurs de ses ouvrages italiens en prose le sont aussi ; il n’est supérieur et inimitable que dans ses nouvelles, dont il faisait cependant lui-même peu de cas : il eut, comme son maître Pétrarque, l’erreur de croire que ses ouvrages sérieux, écrits en latin, seraient la source de sa gloire, et il ne la dut qu’à un simple recueil de contes, comme Pétrarque à ses poésies d’amour. Tout ce qu’il a écrit en latin porte un caractère de précipitation indigeste, qui, à la vérité, vient moins de la négligence de l’auteur que du peu de secours qu’on trouvait alors pour ces sortes d’ouvrages.

« Il s’était cependant flatté, dans sa jeunesse, d’obtenir par ses vers, le second rang en poésie ; son admiration pour le Dante ne lui permettait pas d’aspirer au premier, et il ne connaissait pas alors les poésies italiennes de Pétrarque. Dès qu’il put les connaître, il perdit toute espérance, et jeta au feu la plus grande partie de ses vers lyriques, sonnets, canzoni, et autres pièces amoureuses. Ce qu’on en a publié depuis, est tout ce qui échappa, malgré lui, à cet acte de sévérité. Le fruit le plus heureux de ce mouvement de dépit, fut d’engager Boccace à écrire avec plus de soin en prose, à donner à sa langue une perfection, un nombre, une harmonie et des tours élégants qui lui manquaient encore. »

La postérité sait à peine les titres des ouvrages de Boccace : sa généalogie des Dieux, ses hommes et femmes célèbres, ses romans, ses églogues, sont éclipsés par le Décaméron, qui restera comme monument littéraire, après avoir longtemps servi de source d’amusement et d’intérêt. Son commentaire du Dante s’arrête au dix-septième livre de l’Enfer : la mort ne lui a pas permis de l’achever.

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !