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Bouchons de radiateurs des automobiles

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Inventions, Découvertes
Inventions et découvertes dans les domaines des sciences et des arts. Origine des travaux de recherche ou des trouvailles fortuites.
Bouchons de radiateurs des automobiles
(Source : Le Progrès)
Publié / Mis à jour le mardi 1er mars 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Bouchons de radiateurs, mascottes : autant d’objets emblématiques destinés à orner le haut du radiateur des automobiles quand celui-ci était apparent. Malgré l’interdiction depuis 1956, la tradition continue.

Le radiateur d’une automobile fait partie de son système de refroidissement. Très rapidement, les constructeurs l’ont placé au bout du capot pour faciliter les échanges de température.

Classiquement, le radiateur était muni d’un bouchon à partir duquel on versait de l’eau pour remplir le radiateur. Quelques constructeurs ont commencé à placer un thermomètre en haut du bouchon afin de pouvoir surveiller la température et éviter une surchauffe. Les marques les plus prestigieuses en ont profité pour ajouter un élément décoratif.

Très vite, une mode
Peu avant la première guerre mondiale, la mode des mascottes fixées sur les bouchons de radiateur a débuté. Elle prit vraiment de l’ampleur après la guerre, au moment de ce que l’on a appelé les années folles.

Dans les années Trente, Panhard et Levassor avait une production de voitures de luxe ornées de mascottes comme cette femme ailée du sculpteur Hongrois Zoltan Kovats
Dans les années Trente, Panhard et Levassor avait une production
de voitures de luxe ornées de mascottes comme cette femme ailée
du sculpteur Hongrois Zoltan Kovats. © Crédit photo Bernard Jouvin

Pendant ces années, de 1920 à 1930, des milliers de mascottes aux formes réalistes ou stylisées ont été réalisées ; en bronze doré, en verre, elles sont présentes dans tous les pays qui possèdent une industrie automobile, notamment la Belgique, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne.

Apanage du prestige
Première mascotte connue, le Spirit of Ecstasy apparaît en 1911 et symbolise depuis la marque Rolls Royce. Le dessin provient du sculpteur Charles Sykes qui puisa son inspiration dans la victoire de Samothrace. La Grèce et la Rome antiques ont beaucoup inspiré les créateurs.

La mythologie égyptienne et la féminité sont aussi célébrées. En dehors des marques de prestige, un art populaire se développe, mêlant humour et, parfois, mauvais goût ; on trouve pêle-mêle des grenouilles, cochons, sangliers, écureuils, un clown ou encore Bécassine.

Des mascottes célèbres
Parmi les mascottes les plus connues, on peut citer la cigogne Hispano Suiza ; c’est un hommage au capitaine Guynemer dont l’avion, au moteur Hispano, était orné d’une cigogne.

En 1926, Ettore Bugatti a choisi un éléphant qui danse pour ses Bugatti « Royale » ; un hommage à son frère sculpteur Rembrandt Bugatti. N’oublions pas la cocotte en papier stylisée des automobiles Voisin ou encore le pélican de la marque américaine Packard.

La cigogne d'Hispano Suiza, en hommage à Charles Guynemer, meilleur aviateur Français de la première guerre mondiale
La cigogne d’Hispano Suiza, en hommage à Charles Guynemer,
meilleur aviateur Français de la première guerre mondiale. © Crédit photo Bernard Jouvin

De nombreux sculpteurs de renom furent mandatés pour la réalisation de mascottes, notamment François Bazin, Casimir Brau, Maurice Guiraud-Rivière. D’autres mascottes ont été réalisées en verre translucide coulé signées par Lalique, Sabino, Hermès ou Lancel.

Une disparition rapide
Dès les années 1935, les constructeurs adoptent des lignes arrondies (le streamline) et le radiateur se trouve derrière une calandre aérodynamique. Exit le bouchon de radiateur et sa mascotte ; place aux ornements de capots comme le lion de Peugeot sur les 203 et 403. Les mascottes sont même interdites en 1956 car trop dangereuses en raison de leur saillie sur le capot.

La tradition perdure toutefois chez deux constructeurs : Mercedes et Rolls Royce dont les mascottes peuvent s’escamoter en cas de choc. Chez Rolls, un système permet de rétracter la statuette lors d’un stationnement.

Bernard Jouvin
Le Progrès

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