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Mulets de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) : un patrimoine vivant menacé

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Patrimoine : Savoir-faire
Richesses du patrimoine de France : savoir-faire, métiers rares et artisanaux, métiers d’art, activités pittoresques et/ou insolites
Mulets de Seyne-les-Alpes :
un patrimoine vivant menacé
(Source : France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur)
Publié / Mis à jour le mardi 11 octobre 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Longtemps utilisé au XXe siècle pour transporter des charges lourdes ou pour des travaux agricoles, il a connu un déclin avec l’arrivée de la motorisation

On dit de lui qu’il n’a pas bon caractère et qu’il est robuste : le mulet est un animal hybride, issu du croisement d’un âne et d’une jument. Il est de taille intermédiaire et possède une robe marron ou noire. L’espèce ne compte plus que quelques individus et pourrait bientôt disparaître.

Au cours du XXe siècle le mulet était largement présent dans le village des Alpes de Haute-Provence. « Il représente vraiment une page historique de notre territoire, une part importante de notre économie locale. Dans l’entre deux guerres, on avait 800 naissances de muletons », témoigne Michel Rey, président de l’association de la Maison du mulet à Seyne.

Le concours mulassier fête sa 100e édition en 2022
Le concours mulassier fête sa 100e édition en 2022. © Crédit photo : Maison du mulet

À l’époque, ces animaux hybrides servaient dans les travaux agricoles et dans le port de charges lourdes en montagne. Deux raisons expliquent la spécialisation du village dans l’élevage de mules et ce savoir-faire. « Dans la région on produisait beaucoup de foin et on avait des pâturages disponibles pour nourrir les animaux en hiver, raconte Michel Rey. Mais c’est surtout la situation très enclavée de notre village au XIXe qui explique qu’on avait besoin des mules ».

Depuis cinq ans, les mulets de Seyne-les-Alpes ont considérablement diminué. Cette année, seulement deux muletons sont nés. « Avec la fermeture de la station de monte en 2017, qui permettait les inséminations artificielles de juments pour donner des mulets, nous n’avons quasiment plus d’individus », déplore Michel Rey.

Le nombre d’éleveurs se compte désormais sur les doigts de la main. Le mulet de Seyne-les- Alpes pourrait même disparaître d’ici quelques années. Maintenir des individus n’est pas si simple comme le mulet est stérile. La reproduction nécessite un âne et une jument. « On cherche activement un âne pour pouvoir faire des saillies naturelles mais ce n’est pas évident », explique Michel Rey.

Pour lui, même si la demande de mules a chuté, il y a toujours une niche économique. « Les quelques muletons qui naissent trouvent encore preneur pour le maraîchage, le débardage, la viticulture, la randonnée et même l’armée s’intéresse à eux depuis quelques années », argumente le président de l’association de la Maison du mulet.

Selon lui, même si l’avenir est incertain pour les mulets de Seyne, tout espoir n’est pas perdu. « On va continuer à faire connaître cette espèce avec notre lieu d’exposition et nos concours mulassiers. Il faut qu’on réussisse à sensibiliser les gens pour maintenir une petite production. »

Emmanuelle Vors, paysanne, fait partie de la poignée d’éleveurs qu’il reste. Aujourd’hui elle a quatre mules. Elle en élève depuis son arrivée dans le village de Seyne en 2000. « Une fois qu’on est tombé dedans on ne peut plus s’arrêter. J’aime leur intelligence au travail, ils sont de véritables partenaires au quotidien », atteste t-elle. C’est aussi l’aspect patrimonial et l’histoire autour de cet animal qui l’ont poussée à continuer d’en avoir.

D’autres ont tout de même décidé de se lancer dans l’aventure, comme la jeune Laura Schappler, propriétaire d’un mulet depuis 5 ans. Ils représentent un véritable espoir pour la poursuite de l’espèce. À 27 ans, cette passionnée a envie de « donner un second souffle » à l’histoire des mulets de Seyne. Son objectif, comme celui d’Emmanuelle Vors est de réussir à trouver un âne qui pourra se reproduire avec leurs juments. Des projets plein la tête, Laura termine : « Un jour je sais que je produirai et que je vendrai des mulets. Et j’espère même qu’on réussira à décrocher un label pour que l’espèce soit reconnue. »

Marie Joan
France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur

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