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Découverte des vestiges médiévaux du château royal de Villers-Cotterêts (Aisne)

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L’Histoire fait l’Actu
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Vestiges médiévaux (Découverte des)
du château royal de
Villers-Cotterêts (Aisne)
(Source : France 3 Hauts-de-France)
Publié / Mis à jour le mardi 2 mars 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
L’ancienne demeure de François Ier subit une vaste campagne de rénovation avant d’ouvrir au public en 2022. Des fouilles préventives ont permis aux archéologues d’en connaître un peu plus sur l’histoire du château et de sa première vie au Moyen Âge.

L’aventure du château de Villers-Cotterêts, est une grande aventure s’enthousiasme Delphine Christophe du Centre des Monuments Nationaux (CMN). Ce mercredi 24 février, le CMN et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) présentaient les découvertes des fouilles archéologiques menées au château royal de Villers-Cotterêts en 2020.

Unique édifice royal de la Renaissance en Picardie, il n’a pourtant jamais été ouvert au public, si ce n’est à certains résidents lorsqu’il servait d’EPHAD, jusqu’en 2015. Présenté comme un « lieu symbolique de la langue française » — puisque François Ier y signe l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, qui rend obligatoire l’usage de la langue française dans les actes de l’administration et de la justice, à la place du latin —, l’édifice doit devenir en 2022 la Cité de la francophonie. Un projet initié en 2017 par Emmanuel Macron et piloté par le Centre des Monuments Historiques.

Trois secteurs ont été fouillés par les archéologues entre mai et août 2020 : la cour du jeu de paume du XVIe siècle, l'arrière du château côté jardins et un sondage en escalier à l'est
Trois secteurs ont été fouillés par les archéologues entre mai
et août 2020 : la cour du jeu de paume du XVIe siècle, l’arrière du château côté jardins
et un sondage en escalier à l’est. © Crédit photo : Denis Gliksman, Inrap

Depuis 1528, François Ier s’est accaparé la gloire du lieu, mais sous les pierres qui constituent le château du XVIe siècle, se cache l’histoire d’une autre époque : un château médiéval, dont ni le plan, ni l’évolution au cours du Moyen-âge n’étaient connus.

Sous les pavés du roi... Les traces
« Exceptionnelle », c’est le mot que choisit Bénédicte Guillot, archéologue de l’Inrap. « Car c’est très rare de pouvoir fouiller l’ensemble d’un château ». Grâce aux vestiges découverts lors des fouilles préventives — obligatoires sur tous les chantiers en France —, les archéologues pourront dessiner un plan plus précis de l’édifice et étudier la vie au château entre le XIIe et XIVe siècle. Et pour Dominique Garcia, président de l’Inrap, « Villers-Cotterêts connaît une deuxième renaissance ».

À première vue, les spectateurs novices en archéologie, ne seraient pas aussi émerveillés que les professionnels. Pas de nouvelle pièce ou de tombeau caché, mais des traces des constructions de l’époque, notamment un grand bâtiment dont la fonction reste inconnue et deux grands fossés de protection. « Malheureusement, François Ier a beaucoup arasé » explique Bénédicte Guillot. Mais elle nuance, le château médiéval n’a pas été « totalement détruit ». Pour les détails, il faudra cependant attendre les études de bâti et des déchets de l’époque.

Partie nord du château, côté jardins : les archéologues ont mis au jour des maçonneries appartenant au premier château médiéval
Partie nord du château, côté jardins : les archéologues ont mis au jour des maçonneries
appartenant au premier château médiéval. © Crédit photo : Denis Gliksman, Inrap

À l’arrière du logis royal, apparaissent tout de même les vestiges d’une tour carrée du château médiéval, ainsi que des aménagements du XVIIIe siècle, comme le perron et la terrasse ouvrant sur les jardins, aujourd’hui disparus. Enfin, de nombreuses latrines, véritables "trésors" pour archéologues permettront d’analyser les matières et objets retrouvés sur place.

Un jeu de paume qui épate
Si l’une des principales problématiques des chercheurs concerne le château médiéval, l’élément caractéristique du XVIe siècle qui a pu être étudié est le jeu de paume. À l’époque, François Ier transforme totalement le château et prévoit d’aménager une cour centrale pour s’adonner à ce nouveau jeu à la mode, à l’origine de l’expression « épater la galerie » (les spectateurs pouvaient apprécier les parties très compétitives depuis les galeries périphériques).

À Villers-Cotterêts, l’emplacement du terrain, au cœur du logis royal, interpelle : « Souvent, ils sont plutôt placés en péripétie », explique Aurélie Raffin de l’Inrap. Depuis leurs appartements, les rois et reines du château avaient vue directement sur le jeu. Autre énigme pour les archéologues : la position du tambour, une irrégularité dans la maçonnerie rendant la partie plus imprévisible. Dans l’édifice axonais, il est situé du côté de la galerie (Est) en position centrale et non pas sur un mur « aveugle » dans l’angle.

Vue prise par drone de la fouille archéologique du jeu de paume. Sa taille est un peu plus petite que 2 terrains de tennis
Vue prise par drone de la fouille archéologique du jeu de paume. Sa taille
est un peu plus petite que 2 terrains de tennis. © Crédit photo : Denis Gliksman, Inrap

Le château a connu des transformations jusqu’au XIXe siècle comme le montre la photo ci-dessus, avec les vestiges des fondations d’un bâtiment identifié comme étant un manège entourant un puits. Selon les équipes de fouilles, « ce dernier comprenait un mécanisme qui permettait de remonter l’eau du puits grâce à la force de traction animale ». Les archéologues ont également mis au jour le radier de pierre, initialement couvert par un dallage de terre cuite que l’on appelle le « carreau ». Décidément, le jeu de paume est source d’expression, puisque c’est de là que vient « rester sur le carreau ».

Actuellement, 180 personnes travaillent sur le chantier du château de Villers-Cotterêts. Dans les mois à venir, ce nombre pourrait tripler. L’ouverture du prochain laboratoire de la francophonie est prévue en mars 2022. « C’est un calendrier ambitieux » commente Delphine Christophe, mais pour le moment, pas question de repousser la date.

Pauline Blanc
France 3 Hauts-de-France

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