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Animal : bestiaire de verre de la fin du XIXe siècle à nos jours au musée du verre de Conches

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Patrimoine : Expos, Fêtes
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Animal : bestiaire de verre
de la fin du XIXe siècle à nos jours
au musée du verre de Conches
(Source : Musée du verre de Conches)
Publié / Mis à jour le jeudi 12 septembre 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Connu comme l’une des plus anciennes sources d’inspiration de l’humanité, l’animal, qui n’a jamais cessé de fournir des modèles à notre imaginaire et à nos créations, apparaît dans les arts verriers de manière différente selon les époques et les styles. L’exposition consiste en une sélection de soixante oeuvres produites par des manufactures et des artistes ayant marqué l’histoire de l’art du verre de la fin du XIXe siècle à nos jours.

Le motif animalier est présenté dans cette exposition du musée du verre de Conche de manière à former un fabuleux bestiaire du verre.

Le réalisme des motifs animaliers en verre de la fin du siècle
La représentation de l’animal dans la verrerie d’art de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale fut d’abord marquée par l’engouement pour l’esthétique japonaise qui participa au renouvellement du répertoire artistique de l’éclectisme de l’époque.

En France, la diffusion des estampes d’Hokusai et d’Hiroshige fournit alors de nouveaux motifs animaliers, comme ceux de la carpe et du papillon qui furent souvent reproduits de manière réaliste dans les créations en cristal de la manufacture Baccarat, dans les vases en verre émaillé d’Emile Gallé et d’Auguste Jean, ou encore dans ceux commandés par des marchands-éditeurs comme les Frères Pannier et Eugène Rousseau, en particulier lors de l’Exposition universelle de 1878 et au cours des années suivantes.

Animal : bestiaire de verre de la fin du XIXe siècle à nos jours

Animal : bestiaire de verre de la fin du XIXe siècle à nos jours

L’influence du japonisme fut par ailleurs si importante qu’elle laissa également son empreinte dans la verrerie Art nouveau produite autour de 1900, à la fois par les verriers parisiens tels qu’Ernest Léveillé, Alphonse-Georges Reyen et Eugène Michel, tous anciens collaborateurs d’Eugène Rousseau, et par ceux qui exerçaient leurs activités dans l’est de la France comme les frères Daum, Désiré Christian et par la suite Paul Nicolas, regroupés autour de la figure tutélaire d’Emile Gallé.

Réalisées généralement en verre multicouche, les verreries imaginées par ces artistes, qui puisaient dans la nature leurs sources d’inspiration, étaient régulièrement décorées de motifs animaliers gravés et émaillés, parmi lesquels figuraient le plus souvent des représentations de poissons, de papillons et de libellules, traitées de manière réaliste.

Ce réalisme du début du XXe siècle inspira également les premiers praticiens de la pâte de verre que furent Georges Despret, Albert Dammouse, François Décorchemont, Amalric Walter et Gabriel Argy-Rousseau, qui abordèrent le sujet animalier de manière à décorer leurs coupes, leurs vases et même leurs abat-jour de papillons, d’insectes et de reptiles. Au-delà des nouveaux effets de matière obtenus, cette pâte de verre leur permit également de traiter ces motifs en relief.

Les motifs animaliers stylisés de l’entre-deux-guerres
Si quelques rares verriers continuèrent après la Première Guerre mondiale à réaliser des oeuvres empreintes d’un certain réalisme, la majorité d’entre eux assimilèrent au contraire les nouveaux préceptes artistiques de la modernité, marqués dans les arts décoratifs par des ornements stylisés et des formes simplifiées et géométriques. Cette évolution artistique toucha aussi bien les manufactures de verre que les artistes-artisans.

En effet, les manufactures françaises utilisaient volontiers le verre moulé-pressé pour réaliser de petites sculptures animalières comme la mascotte Libellule de Lalique ; la gravure à l’acide pour dégager des motifs animaliers extrêmement simplifiés tels qu’ils apparaissent sur les vases Biches de Daum et Poissons de Schneider ; ou encore le verre soufflé dans des armatures en fer forgé pour constituer des lampes comme celles produites en forme d’animal par les frères Muller.

Durant cette époque de l’Entre-deux-guerres émergent aussi quelques verriers qui développent une production de pièces uniques, où le motif animalier apparaît ponctuellement. Parmi ceux-là figurent entre autres Jean Sala, Auguste Heiligenstein, Aristide Colotte et Maurice Marinot, dont le flacon Oiseau, réalisé en verre incolore et gravé de quelques simples traits pour représenter le volatile, correspond parfaitement au goût de l’époque pour les motifs stylisés. Dans les ateliers de verre de Murano, à Venise, se développent également, à partir des années 1930, une production de petits animaux travaillés généralement à la canne.

Les motifs animaliers dans les vases et les sculptures des années 1950
Après la Seconde Guerre mondiale, le cristal revient à la mode et tend à supplanter l’usage du verre dans la création. En France, à l’exception de quelques cristalleries comme Baccarat qui n’avaient jamais cessé d’employer le cristal, plusieurs autres manufactures délaissent en effet le verre pour le cristal. Daum et Schneider adaptent le travail du verre à la canne au cristal incolore (sans le souffler mais en l’étirant et en le modelant à chaud) pour créer diverses formes de coupes, vases et sculptures animalières, à la fois massives et transparentes. Parallèlement, d’autres cristalleries, telles que Baccarat et Lalique, produisent le même genre d’objets d’art en cristal moulé-pressé, dont de beaux exemplaires de sculptures en forme de coq.

En Suède, les manufactures d’Orrefors et de Kosta réalisent également des vases en cristal incolore ou légèrement teintés dans la masse, décorés de motifs tels que des poissons et des hippocampes, dont les modèles sont imaginés par des artistes et des designers associés aux verreries.

Au cours de cette époque, le verrier de Conches, François Décorchemont, continue à créer des objets d’art en pâte de cristal en parallèle à sa production de vitraux. Ses objets ou ses sculptures, décorés dans certains cas de motifs animaliers, apparaissent également plus massifs que ceux qu’il réalisait précédemment.

Le motif animalier dans la sculpture de verre contemporaine
La production semi-industrielle des cristalleries françaises des années 1950 engendra parallèlement une réaction inverse qui visa à rétablir un artisanat de qualité, produit dans un premier temps au sein de petites verreries artisanales, puis dans des ateliers personnels. Si le motif animalier ne correspondait pas à la préoccupation première des artistes-artisans de ce Renouveau du verre des années 1970-1980, qui recherchaient plutôt des effets de matière et de texture, en revanche, il intéressa davantage les sculpteurs de verre contemporains qui émergeaient à cette époque.

Il est probable que l’évolution des moyens techniques puisse en partie expliquer cela. En effet, depuis une quarantaine d’années, le nombre de verriers, disposant personnellement ou accédant plus facilement à des fours adaptés à la fusion, à la fonte, à la transformation et à la recuisson du verre, est plus important qu’auparavant.

Mais cette facilité d’accès aux moyens techniques a également permis aux artistes, qu’ils soient verriers ou non, de créer des sculptures qui expriment davantage leurs sentiments personnels tels que leurs craintes, leurs souvenirs, leurs fantasmes, leurs désirs ou encore leurs opinions, plutôt que de réaliser des objets d’art. Dans ce contexte métaphorique, les représentations animalières symbolisent bien souvent des idées et des concepts.

Renseignements pratiques
Exposition Animal. Bestiaire de verre de la fin du XIXe siècle à nos jours
Musée du verre — Route de Sainte-Marguerite — 27190 Conches-en-Ouches
Jusqu’au 22 septembre 2019
Site Internet : http://www.museeduverre.fr
Tél. : 02 32 30 90 41

Musée du verre de Conches


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