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Histoire faune et flore : le dronte ou dodo

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Faune, Flore
Arbres célèbres, vertus des plantes, croyances liées aux animaux. Faune et flore vues par nos ancêtres. Balade au coeur des règnes animal et végétal
Dronte (Le)
(D’après un article paru en 1834)
Publié / Mis à jour le vendredi 15 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

La terre que nous habitons a été plusieurs fois travaillée d’horribles convulsions, qui en ont chacune modifié plus ou moins la surface, tantôt élevant au-dessus des eaux des espaces jusque-là submergés, tantôt submergeant au contraire des parties depuis longtemps découvertes, et déjà peuplées de plantes et d’animaux.

Le dronte ou dodo

Le dronte ou dodo

Ces diverses catastrophes ont non seulement amené la destruction d’un grand nombre d’individus, mais elles ont fait disparaître des espèces entières, qui n’ont laissé d’autres traces de leur existence que quelques débris enfouis dans les couches dont se compose l’enveloppe extérieure du globe. Ces débris, en général si incomplets, si insignifiants en apparence, et qui n’avaient été longtemps qu’un objet de stérile curiosité ou de folles conjectures, tombant enfin aux mains d’un homme de génie, ont été pour lui autant de précieuses médailles, à l’aide desquelles il a pu établir sur des bases certaines l’histoire des temps anciens, l’histoire des temps antérieurs à la naissance de l’homme.

Les Hollandais qui abordèrent les premiers à l’Ile-de-France, alors déserte, y virent un oiseau d’une très grande taille et d’une figure singulière, auquel ils donnèrent le nom de dronte ou celui de dodo. Plusieurs naturalistes du commencement du XVIIe siècle en parlèrent d’après les descriptions et les dessins des voyageurs, et firent connaître, outre ses formes externes, quelques points de son organisation intérieure.

En 1626, le dronte existait encore à l’Ile-de-France, et Herbert assure l’avoir vu à cette époque. « Cette île, dit-il, nourrit un grand nombre d’oiseaux, parmi lesquels il faut compter le dodo, qui se trouve aussi à Diego Roys (île de Rodriguez), mais n’a été vu, que je sache, en aucun autre lieu du monde. On lui a donné ce nom de dodo en raison de sa stupidité, et s’il eût vécu en Arabie, on aurait tout aussi bien pu lui donner celui de phénix, tant sa figure est rare.

Son corps est tout rond, si gras et si gros, que d’ordinaire il ne pèse pas moins de cinquante livres : cette graisse et cette corpulence sont dues à la lenteur de ses mouvements ; s’il n’est pas agréable à la vue, il l’est encore moins au goût, et sa chair, quoique ne rebutant pas certains appétits voraces, est un aliment mauvais et répugnant. La physionomie du dodo porte l’empreinte d’une tristesse profonde, comme s’il sentait l’injustice que lui a faite la nature en lui donnant, avec un corps aussi pesant, des ailes tellement petites, qu’elles ne peuvent le soutenir en l’air, et servent seulement à faire voir qu’il est oiseau, ce dont, sans cela, on serait disposé à douter.

Sa tête est en partie coiffée d’un capuchon de duvet noir, et en partie nue, c’est-à-dire seulement couverte d’une peau blanchâtre presque transparente. Son bec est fortement recourbé et incliné par rapport au front : les narines sont situées à peu près vers le milieu de la longueur du bec, qui, à partir de ce point jusqu’à l’extrémité, est d’un vert clair mêlé de jaune pâle.

Tout le corps est couvert d’un duvet très fin, semblable à celui qui revêt le corps des oisons. La queue est ébouriffée comme une barbe de Chinois, et formée de trois ou quatre plumes assez courtes. Les jambes sont fortes, épaisses, et de couleur noire ; les ongles sont aigus. »

Herbert donne une figure très grossière du dodo ; celle qui est placée en tête de notre article a été faite d’après une peinture appartenant originairement au prince Maurice de Nassau. Peu de temps après le voyage d’Herbert, les îles de France et de Bourbon devinrent le siège d’établissements considérables, formés par des Européens, et l’espèce du dronte en disparut complètement. On conçoit très bien comment cet oiseau peu agile, et trop volumineux pour se cacher aisément, n’a pu échapper aux poursuites de l’homme. Ce qu’il y a de certain, c’est que malgré les recherches très actives faites par les naturalistes, surtout au XVIIIe siècle, on n’a pu se procurer aucun renseignement à son égard.

Quelques auteurs ont été même jusqu’à prétendre que le dronte n’avait jamais existé, et que les descriptions qui en avaient été données se rapportaient au manchot et au pingouin ; mais cette opinion était tout à fait insoutenable, car, outre les figures dont nous avons parlé, et le témoignage de naturalistes qui parlaient de l’oiseau comme l’ayant vu, il en existait encore des restes bien reconnaissables, et dont l’origine était connue.

Ray, qui fit paraître en 1676 et 1688 deux éditions de l’ouvrage de Willughby, dans lequel se trouve une description et une figure du dodo, prises du livre de Bontius, ajoute en note qu’il a vu cet oiseau empaillé dans le cabinet de Tradescant. De ce cabinet, l’oiseau passa dans le Musée Ashmoléen d’Oxford, et il est porté sur le catalogue comme y existant en 1700. Il y resta jusqu’en 1755, où les inspecteurs le trouvant en trop mauvais état, le firent jeter, et l’on n’en conserva que le bec et une patte. Une autre patte, provenant des collections de la société royale, se trouve aujourd’hui dans le Muséum britannique.

C’était là tout ce qui restait du dronte, lorsqu’en 1830 notre Muséum reçut une collection de débris organiques, trouvés en Ile-de-France sous une couche de laves, et envoyés par M. Desjardins. Dans le nombre, figuraient quelques os d’oiseaux, consistant en un sternum, une tête, un humérus et un cubitus. Toutes ces parties furent reconnues par M. Cuvier, pour appartenir au dronte, et lui prouvèrent que cet oiseau devait être rangé parmi les gallinacées. Un voyage que cet illustre naturaliste fit peu de temps après à Londres, lui permit d’examiner le pied qui existe au Muséum britannique, et même les parties conservées au Musée Ashmoléen, les directeurs de cet établissement ayant bien voulu les lui envoyer d’Oxford. Le résultat de ce nouvel examen confirma la première détermination, mais montra en même temps qu’il avait dû exister une seconde espèce un peu différente de la première.

 
 
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