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Histoire des Français. Couleurs nationales : évolution des étendards, oriflammes et drapeaux français

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Histoire des Français
L’Histoire des Français : systèmes politiques, contexte social, population, économie, gouvernements à travers les âges, évolution des institutions.
Couleurs nationales du drapeau :
étendards et oriflammes jadis
(D’après « L’Almanach de France et du Musée des familles », paru en 1880)
Publié / Mis à jour le dimanche 12 septembre 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
La réunion des trois couleurs sur le drapeau national de la France ne remonte qu’à la Révolution française. À cette époque nul de ceux qui adoptèrent la nouvelle enseigne ne songea à regarder en arrière, à rattacher l’enseigne de l’avenir à celle du passé ; c’est plus tard que l’on remarqua comment ce drapeau se trouvait résumer les anciens drapeaux français, comment le drapeau tricolore symbolise les annales de notre patrie.

Une tradition quelque peu contestée veut que les guerriers de Clovis combattant à Vouillé et à Tolbiac aient marché sous un étendard formé par le manteau ou chape bleue de saint Martin, l’un des évangélisateurs et des patrons de la Gaule, alors en grande vénération. Le premier drapeau des armées franco-gauloises fut donc une enseigne religieuse.

Il en fut de même de la bannière de Charlemagne, l’étendard de saint Pierre, que le roi des Francs reçut des mains du pape Léon III (795-816), en 795, cinq ans avant d’être salué du titre d’empereur d’Occident. Cette bannière fut appelée la Romaine ou, plus communément, la Montjoie, du nom de la colline, le mons Gaudii, sur lequel elle fut remise aux Francs. Dès cette époque, le nom de Montjoie devint le cri de guerre de nos aïeux. La bannière papale était une flamme bleue à trois pointes, chargée de six roses rouges.

Étendard de Louis IX (carte des éditions Barré et Dayez)

Étendard de Louis IX (carte des éditions Barré et Dayez)

Cette bannière fit disparaître celle de saint Martin, qui redevint la bannière seigneuriale de l’abbaye Saint-Martin de Tours ; elle resta étendard national pendant toute la durée du règne des Carolingiens (s’étendant de la fin du VIIIe siècle jusqu’en 987, date de l’avènement de Hugues Capet) et celui des premiers Capétiens, et fut remplacée à son tour par l’oriflamme, la bannière de saint Denis.

Le nouvel étendard parut sous le règne de Philippe Ier (qui régna de 1060 à 1108), quand ce prince, ayant réuni au domaine royal le comté de Vexin (1077), dont le dernier comte venait de mourir, eut hérité en même temps du titre et des devoirs de signer avoué ou protecteur de l’abbaye. La bannière de saint Denis était rouge ; sa forme se modifia suivant les époques. Les anciens vitraux et les missels nous la montrent tantôt rectangulaire, tantôt à cinq queues, allongée et fendue, portant gravé sur l’étamine ou étoffe : Montjoie et Saint-Denis, alliance du vieux cri des guerriers de Charlemagne avec celui des milices capétiennes. Son nom lui venait de sa couleur rouge vermeil, aux reflets de feu : l’auri-flamma, l’oriflambe ou l’oriflamme.

C’est en 1124 que les historiens signalent la première levée de l’oriflamme au tombeau de saint Denis. Le roi Louis VI le Gros (1108-1137) avait proclamé le ban de l’invasion étrangère ; la patrie était en danger. Comtes et barons, évêques et milices, répondant à son appel, s’étaient réunis sous la bannière royale, et devant cette démonstration de résistance, Henri V, empereur du Saint-Empire romain germanique, avait repassé le Rhin sans combattre. Sous Philippe-Auguste (1180-1223), à Bouvines (27 juillet 1214), toute la nation, encore une fois réunie sous l’oriflamme, repoussa le même envahisseur, mais, cette fois, après avoir remporté une mémorable victoire.

Étendard royal de Philippe-Auguste (carte des éditions Barré et Dayez)

Étendard royal de Philippe-Auguste (carte des éditions Barré et Dayez)

A côté de l’oriflamme, les rois capétiens eurent leur bannière particulière, la bannière de leur maison, la bannière seigneuriale, que l’on appelait bannière royale. Elle était bleue, semée de fleurs de lys d’or. On ne sait pas, au juste, ni pourquoi, ni à quelle époque les rois de France adoptèrent cette couleur. On sait seulement que Louis VII (1137-1180), puis Philippe-Auguste (1180-1223), eurent un étendard bleu fleurdelisé, porté à côté de l’oriflamme, dans toutes les entreprises militaires où furent engagées les troupes royales.

Au commencement de la guerre de Cent Ans, cet étendard bleu fleurdelisé était étendard royal, et, quand l’oriflamme disparut, on eut comme bannière de la nationalité française une bannière bleu uni, dite bannière de France. D’après ce que nous venons de rappeler, nous voyons que deux couleurs sont déjà acquises : le bleu de la bannière de saint Martin, de la Montjoie et de la bannière de France ; le rouge de l’oriflamme. A ces deux couleurs va se joindre le blanc, qui restera couleur royale et nationale pendant plus de quatre siècles.

Au milieu du XIVe siècle, les Anglais avaient déjà pour couleur nationale le rouge, et, sur leurs bannières, ils portaient la croix blanche des croisades. Lorsqu’ils eurent à combattre sur le continent, ils abandonnèrent la croix blanche pour adopter la croix rouge, tandis que les Français gardèrent la croix blanche adoptée lors des premières expéditions en Palestine, et conservée depuis.

Étendard de Charles VII (carte des éditions Barré et Dayez)

Étendard de Charles VII (carte des éditions Barré et Dayez)

Par le fait des circonstances, la croix blanche devint le signe de la résistance à l’envahisseur, le signe national arboré par la noblesse aussi bien que par le clergé et le peuple de France. Pendant cette longue et terrible guerre, elle fut le véritable signe de ralliement des partisans des rois Charles VI (1380-1422) et Charles VII (1422-1461), celui de tout seigneur qui embrassait leur cause, alors confondue avec celle de l’indépendance nationale ; également toute ville qui ouvrait ses portes à une armée française prenait la croix blanche.

Au commencement du XVIe siècle, la couleur blanche devint le signe de la délégation du commandement faite par le roi à un chef de corps ou à un commandant d’armée. Aussi furent-elles blanches les bannières que François Ier donna au colonel général de l’infanterie, et qui furent portées dans chaque régiment par la première compagnie appelée compagnie colonelle.

Pendant les guerres de religion, les deux partis conservèrent sur leurs enseignes la couleur blanche, qu’ils considéraient comme appartenant à tous les Français sans distinction de parti ; mais ce furent surtout les armées royales, catholiques par conséquent, qui eurent des étendards et des cornettes où dominait le blanc, et alors que, pour marques distinctives, protestants, catholiques et ligueurs avaient adopté des écharpes dont les nuances se modifiaient suivant les circonstances.

Après la mort du roi Henri III (2 août 1589), Henri de Navarre, devenu roi sous le nom de Henri IV, arbora immédiatement la cornette blanche, ce qui explique sa brève allocution à ses troupes, le jour de la bataille d’Ivry (14 mars 1590) : « Si les cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc. »

Drapeau national sous la Ière République

Drapeau national sous la Ière République

Indépendamment du drapeau blanc de la compagnie colonelle, chacune des autres compagnies de chaque régiment avait un drapeau particulier aux couleurs d’une province ou d’un colonel, portant des devises particulières pour chaque corps, devises qui souvent rappelaient des actions d’éclat, des faits d’armes particuliers, ou le don qui en avait été fait au régiment à la suite d’une brillante action militaire. Ces drapeaux étaient, de la part des troupes, l’objet d’un véritable culte. Aussi Richelieu, puis Louis XIV, éprouvèrent-ils une résistance devant laquelle ils durent céder, quand ils essayèrent de supprimer tous les étendards particuliers pour ne laisser à chaque régiment qu’un seul drapeau.

Telle était la situation au moment de la Révolution française, alors qu’allait apparaître le drapeau aux trois couleurs.


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