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23 juin 1305 : signature du traité d’Athis-sur-Orge entre la France et la Flandre

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23 juin 1305 : signature du traité
d’Athis-sur-Orge entre la France
et la Flandre
Publié / Mis à jour le vendredi 21 juin 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

En 1301, le roi Philippe le Bel déclara la Flandre confisquée pour crime de félonie, et vint lui-même, pendant l’été, avec un grand déploiement de pompe, s’y faire reconnaître comme comte et seigneur. Les Leliaerts, pour la plupart riches et nobles, lui firent à Gand et à Bruges une réception magnifique. Mais ces réceptions coûtaient beaucoup d’argent, et le peuple devait en faire les frais, ce qui ne tarda pas de faire naître du mécontentement. Ce fut bien pire encore, lorsque le roi était retourné en France, après avoir nommé pour gouverneur de la Flandre Jacques de Châtillon, oncle de la reine. Cet étranger, par sa dureté et ses manières impérieuses, acheva d’irriter les Flamands, et une réaction devint bientôt inévitable.

Philippe le Bel

Philippe le Bel

Deux habitants de Bruges, Pierre de Coninck et Jean Breydel, se mirent à la tête des mécontents, et osèrent entreprendre de chasser les Français de leur patrie. Ils appelèrent à leur secours Guillaume de Juliers, petit-fils du comte Guy, et formèrent en peu de temps le noyau d’une armée flamande, à laquelle se joignit un nombre de Gantois. Plusieurs villes ne tardèrent pas de se déclarer pour les patriotes, qui s’emparèrent du château de Maie, et passèrent la garnison française au fil de l’épée. Retournant ensuite à Bruges, ils eurent le déplaisir de voir que les habitants, craignant les vengeances de Châtillon, qui s’avançait avec une armée, avaient fermé les portes.

Les patriotes se retirèrent donc du côté de Damme, où ils furent rejoints par un grand nombre de Brugeois que la capitulation faite avec le général français avait obligés de sortir de la ville. Mais Châtillon entra à Bruges avec dix fois plus de forces qu’il n’avait été convenu, et répandit ainsi la terreur parmi les habitants. Ceux-ci s’empressèrent de rappeler les bannis, qui retournèrent effectivement la nuit suivante au nombre d’environ sept mille, et ayant a leur tête le fameux Pierre de Coninck.

En un instant ils eurent escaladé les murs et enfoncé les portes ; aussitôt ils se mettent à parcourir les rues en poussant de grands cris, et massacrant tous les Français qu’ils rencontrent. Tous ceux qui ne pouvaient prononcer les mots schild en vriend furent immolés sans pitié. Cet événement arriva le 25 mai 1302 ; il coûta la vie à près de 3500 Français. Châtillon, déguisé en prêtre, eut le bonheur d’échapper.

Après ce brillant succès, l’armée flamande, commandée par Guillaume de Juliers, soumit en peu de temps la plupart des villes, et en chassa les gens du Lys. Gand fut bientôt la seule ville de la Flandre flamingante, où ces derniers avaient encore le dessus. Le roi Philippe ayant reçu la nouvelle de ce qui se passait en Flandre, ne respira plus que vengeance, et jura d’anéantir jusqu’au nom même de Flamand. Il leva presque aussitôt une armée de 60 000 hommes, et en donna le commandement à son cousin Robert comte d’Artois, guerrier intrépide mais étourdi.

Cette armée, qui comprenait l’élite de la noblesse française, entra en Flandre avec ordre de ne rien épargner ; elle vint camper dans les environs de Courtrai, dont le château avait encore une garnison française. C’est là que le sort de la Flandre fut décidé : l’armée patriote y attendait l’ennemi ; elle était à peu près aussi nombreuse que celle des Français, mais elle occupait un terrain fort avantageux. Le fougueux comte d’Artois méprisait trop les Flamands pour tenir compte de leur position, et livra bataille le 11 juillet 1302. Il essuya une terrible défaite ; presque la moitié de l’armée française resta sur le champ de bataille ; mais la perte fut grande surtout dans les rangs de la noblesse. Outre Robert d’Artois, Jacques de Châtillon et plusieurs comtes souverains, il périt soixante barons et plus de onze cents chevaliers ou nobles.

Cette fameuse victoire jeta la France dans le deuil et la consternation, tandis que la Flandre tout entière, même celle appelée gallicante, se soumit à Jean de Namur, fils du comte Gui, et nommé régent du comté jusqu’au retour de son père ou de son frère aîné. Partout les Français et les gens du Lys furent mis à mort ou expulsés du pays.

Cependant Philippe le Bel ramassa à la hâte une nouvelle armée plus nombreuse encore que la première ; dès le mois de septembre elle tint la campagne ; mais elle resta dans l’inaction, et bientôt les pluies d’automne la forcèrent de se retirer sans avoir rien fait. On conclut ensuite une trêve de huit mois. Pendant cet intervalle le comte Guy reçut la permission de retourner en Flandre, pour y négocier la paix. S’il ne parvenait pas à faire accepter les conditions proposées par le roi, il devait se constituer de nouveau prisonnier au printemps de l’année 1304, et c’est ce qui arriva. Les négociations n’eurent aucun résultat ; les esprits étaient encore trop montés pour admettre des conditions onéreuses ou contraires à l’honneur du pays : aussi à l’expiration du temps accordé par Philippe, le comte octogénaire fit ses adieux à son peuple et à sa patrie, et alla mourir dans sa prison de Compiègne.

Pendant la même trêve, les Flamands, dont le courage était sans bornes depuis la victoire de Courtrai, portèrent leurs armes en Zélande et en Hollande. Ces pays appartenaient alors aux princes de la maison d’Avesnes, qui régnaient sur le Hainaut, et dont la vieille haine s’était réveillée pendant les débats entre la Flandre et la France. Partout les Flamands furent victorieux : en peu de temps ils se rendirent maîtres de la Zélande à peu près tout entière et d’une grande partie de la Hollande.

Mais ce qui était arrivé aux Français en Flandre, arriva en Hollande aux Flamands. Les Hollandais eurent aussi leur de Coninck et leur Breydel, qui en moins de huit jours reconquirent le pays tout entier : et comme un malheur en amène souvent un autre, les Flamands perdirent un combat naval près de Zierikzee, le 10 août 1304.

Cet échec coïncida avec l’expiration de la trêve ; elle venait de finir le 24 juin, et déjà au commencement de juillet, Philippe le Bel s’était montré sur les frontières de la Flandre à la tête d’une nombreuse armée. Aussitôt qu’il eut appris la défaite de Zierikzee, il attaqua l’armée flamande près de Mons-en-Pévèle entre Lille et Douai, le 18 août 1304. La fougue de Guillaume de Juliers fut fatale aux Flamands, et leur fit perdre la bataille.

Ce nouveau malheur amena la paix : elle fut conclue sous la médiation du comte de Savoie et du duc de Brabant, le 16 janvier 1305. Toutes les villes devaient rester dans la jouissance de leurs privilèges ; le comte Guy devait rentrer en possession de son fief ; tous les seigneurs flamands captifs devaient être mis en liberté ; le roi ne pouvait exiger que 800 000 livres d’amende, dont le payement devait être réglé de commun accord, et garanti par la remise de Lille et de Douai aux Français jusqu’à parfait payement.

Cependant le roi ne voulait relâcher ses prisonniers avant que tous les articles du traité n’eussent été définitivement réglés ; aussi le vieux comte ne vit-il plus le jour de sa délivrance, car il mourut au mois de mars de la même année. Son fils aîné, Robert de Béthune succédait au comté ; mais Philippe ne voulut le mettre en liberté qu’après l’avoir contraint de signer le 23 juin 1305 une nouvelle convention à Athis-sur-Orge près de Paris, où il était dérogé à plusieurs articles du traité précédent, et qui contenait des conditions beaucoup plus humiliantes. Le comte Robert s’y soumit, mais les villes refusèrent d’y accéder, et il en résulta un long débat diplomatique qui ne se termina entièrement qu’en 1320.

 
 
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