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6 avril 1815 : rétrocession de l'île Bourbon (La Réunion) à la France

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6 avril 1815 : rétrocession
de l’île Bourbon
(La Réunion) à la France
(D’après « Le Magasin pittoresque » paru en 1840
et « Notice historique, géographique et religieuse
sur l’île Bourbon ou de La Réunion » édition de 1863)
Publié / Mis à jour le mercredi 6 avril 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Découverte au XVIe siècle par des navigateurs portugais qui n’y implantèrent aucune colonie, la future île Bourbon devint possession du roi de France un siècle plus tard, et devint bientôt une étape incontournable pour les navires faisant route vers Madagascar

Située à l’ouest de l’océan Indien, à environ 700 km à l’est de Madagascar, L’île fut découverte, en 1545, par des navigateurs portugais, qui nommèrent MascarenhasMascareignes en français —, du nom de leur chef Pedro Mascarenhas, l’archipel formée par cette île, l’île Maurice, et l’île Rodrigues.

Cette île était déserte et ils n’y formèrent aucun établissement. Jacques de Pronis, agent de la Compagnie des Indes Orientales à Madagascar, prit possession de l’île en 1642, au nom du roi de France, et en 1649, Étienne de Flacourt, son successeur, prit de nouveau solennellement possession de l’île au nom du monarque, et changea le nom de Mascareignes, qu’elle portait alors, en celui de Bourbon.

Émission en 1965 d'un timbre célébrant le tricentenaire du peuplement de l'île Bourbon (1665) par vingt ouvriers français envoyés par la Compagnie des Indes Orientales

Émission en 1965 d’un timbre célébrant le tricentenaire du peuplement de l’île Bourbon (1665)
par vingt ouvriers français envoyés par la Compagnie des Indes Orientales

Pendant assez longtemps, l’île ne fut fréquentée que par des flibustiers de la mer des lndes ; mais en 1664, Louis XIV ayant concédé Madagascar et ses dépendances à la Compagnie des Indes Orientales, cette Compagnie envoya, dès l’année suivante, à Bourbon, vingt ouvriers français, sous les ordres d’un chef nommé Regnault. Le bien-être et la salubrité qu’y trouvèrent ces nouveaux colons attirèrent et fixèrent sur le territoire de l’île plusieurs matelots des bâtiments qui y relâchaient, et même quelques flibustiers.

Ce commencement de colonisation détermina le gouvernement à envoyer de France des orphelines pour être mariées aux habitants. Un petit nombre de Français de Madagascar, échappés aux massacres du fort Dauphin, vint encore, en 1675, accroître la population de l’île. Enfin, en 1688, les projets de colonisation de divers Européens y furent favorisés par la concession de vastes terrains. L’île Bourbon devint alors une des échelles de l’Inde, et les navires allant à Madagascar eurent ordre d’y toucher.

Vers 1710, là Compagnie des Indes, à qui la cession expresse de la propriété de l’île Bourbon avait été faite par le gouvernement, y établit une administration régulière. À cette époque, la population de l’île s’élevait à 2000 individus. Malheureusement Bourbon n’avait pas de port ; l’île de France (île Maurice) en possédait un excellent : cette colonie, que les Hollandais avaient occupée de 1640 à 1712 sous le nom d’île Maurice, devint, en 1755, le siège du gouvernement des deux îles. En 1764, elles furent l’une et l’autre rendues au roi, qui nomma pour les administrer un gouverneur et un intendant.

C’est au botaniste et agronome Pierre Poivre que fut due l’organisation complète de toutes les branches de service. Quand ce grand administrateur arriva à l’île de France comme intendant-général, le 14 juillet 1767, il trouva cette île et celle de Bourbon dans un anéantissement presque total ; l’agriculture, le commerce, tout avait été également négligé : il parvint à tout rétablir. Il s’occupa surtout de ranimer l’agriculture, et introduisit ou propagea à Bourbon beaucoup de végétaux précieux, tels que le giroflier le muscadier, le poivrier, le cannelier, le riz sec, le bois noir, etc. Le café avait été précédemment apporté de l’Yémen à Bourbon, et la culture du tabac, ainsi que celle des grains nourriciers et l’éducation des bestiaux, étaient depuis longtemps les principaux objets des travaux des colons.

En 1789, la population de Bourbon se composait de plus de 60 000 individus, dont 10 000 blancs, 1 200 affranchis et 50 000 esclaves. Les effets de la Révolution n’eurent point d’influence funeste sur la prospérité de la colonie. Pendant treize ans, la colonie se gouverna elle-même, bien qu’elle suivît sous beaucoup de rapports le mouvement politique de la métropole : une assemblée dite coloniale avait remplacé le gouverneur.

Sept à huit années s’écoulèrent sous ce régime sans qu’il y eût d’ouragans, et la culture des denrées coloniales s’en ressentit avantageusement. L’île Bourbon, dont le nom avait été changé par le gouvernement républicain en celui d’île de La Réunion, s’enrichit aussi par les prises de ses corsaires, et par l’admission des navires étrangers dans ses rades. En 1801, la population de cette île s’élevait à 80 000 âmes.

Après la paix d’Amiens, le général Decaen fut nommé capitaine-général des établissements français au-delà du cap de Bonne Espérance. Un commandant particulier et un sous-préfet colonial furent établis à Bourbon, et l’assemblée coloniale cessa ses fonctions. En 1806, l’île Bourbon changea encore de nom, elle s’appela l’île Bonaparte. En 1806 et 1807, les récoltes manquèrent. Par suite de la guerre maritime, les croisières ennemies se multiplièrent, et toute communication à l’extérieur fut interceptée. Dans cette situation, les deux îles eurent beaucoup à souffrir, et bientôt elles tombèrent au pouvoir de l’ennemi.

Les Anglais s’emparèrent, le 8 juillet 1810, de l’île Bourbon, et le 5 décembre suivant de l’île de France, qui reprit depuis lors le nom de Maurice. L’île Bourbon fut rétrocédée à la France le 6 avril 1815, en vertu du traité de paix signé à Paris le 30 mai 1814 — traité qui fixait les limites de la France après l’abdication de Napoléon, exilé à l’île d’Elbe — ; le même traité céda l’île de France à la Grande-Bretagne.

Une division, sous les ordres du capitaine de vaisseau Jurien, composée de la frégate l’Africaine, et des flûtes la Loire, la Salamandre et l’Éléphant, fut chargée de porter le personnel de l’administration française à Bourbon ; à sa tête se trouvait le comte Bouvet de Lozier, maréchal-de-camp, commandant pour le roi, et Marchant, commissaire ordonnateur.

Carte de l'île de La Réunion, anciennement île Bourbon, en 1802

Carte de l’île de La Réunion, anciennement île Bourbon, en 1802

La division arriva à Bourbon dans les premiers jours d’avril 1815, mais ce ne fut que le 6 du même mois que les commissaires anglais, au nom de Georges III, leur souverain, remirent la colonie aux commissaires nommés par Louis XVIII.

Cette reprise de possession fut faite avec solennité sur la place d’armes de Saint-Denis, où les troupes françaises et anglaises s’étaient rangées en bataille. Au centre, étaient les commissaires et les officiers ; un grand nombre d’habitants s’étaient rendus sur la place pour assister à cette cérémonie. Le major William Carrol, ayant proclamé la remise de l’île Bourbon à la France, le pavillon de Sa Majesté britannique fut amené, et immédiatement le pavillon français fut arboré aux acclamations réitérées de Vive le roi ! L’un et l’autre pavillon furent salués par les batteries de terre et par les bâtiments en rade qui s’étaient pavoisés. Un Te Deum fut chanté, et le soir il y eut illumination au jardin public.

Le 12 juillet 1815, la nouvelle du retour de Napoléon en France arriva dans la colonie ; mais le gouvernement et les troupes se déclarèrent en faveur du maintien de l’autorité royale. Le 5 octobre suivant, une escadre anglaise tenta vainement de ressaisir l’île. Le 28 octobre 1815, la nouvelle de la rentrée de Louis XVIII à Paris arriva à Bourbon, et dès lors l’état de guerre cessa, l’agriculture et le commerce faisant des progrès considérables dans la colonie.

 
 
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