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5 décembre 1791 : mort de Mozart

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5 décembre 1791 : mort de Mozart
Publié / Mis à jour le lundi 5 décembre 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 6 mn
 

Jean-Chrysostôme-Wolfang-Théophile Mozart naquit à Salzbourg le 27 janvier 1756. Il avait à peine trois ans lorsque son père commença à donner des leçons de clavecin à sa sœur, âgée alors de sept ans. Mozart manifesta aussitôt ses étonnantes dispositions pour la musique. Son bonheur était de chercher les tierces sur le clavecin, et rien n’égalait sa joie lorsqu’il avait trouvé cet accord harmonieux.

Jean-Chrysostôme-Wolfang-Théophile Mozart

Jean-Chrysostôme-Wolfang-Théophile Mozart

A l’âge de quatre ans il apprit, presque en jouant, quelques menuets et d’autres morceaux de musique. Il fit des progrès si rapides, qu’à l’âge de cinq ans il composait déjà de petits morceaux de musique qu’il jouait à son père, et que ce dernier avait soin d’écrire. Le goût de l’étude prit alors un tel ascendant sur lui, qu’il se livrait sans réserve aux occupations qui lui étaient prescrites ; ses progrès dans la musique n’en furent point ralentis. Mozart le père, revenant un jour de l’église, avec un de ses amis, trouva son fils occupé à écrire. « Que fais-tu donc là, mon ami ? » lui demanda-t-il. « Je compose un concerto pour le clavecin ; je suis presque au bout de la première partie. »

« Voyons ce beau griffonnage ? » « Non, s’il vous plaît, je n’ai pas encore fini. » Le père prit cependant le papier, et montra à son ami un griffonnage de notes qu’on pouvait à peine déchiffrer à cause des taches d’encre. Les deux amis rirent d’abord de bon cœur de ce barbouillage ; mais bientôt, lorsque Mozart le père l’eut regardé avec attention : « Voyez donc, mon ami, dit-il, comme tout est composé d’après les règles ! C’est dommage qu’on ne puisse pas faire usage de ce morceau, parce qu’il est trop difficile, et que personne ne pourrait le jouer. » « C’est un concerto, reprit le jeune Mozart : il faut l’étudier jusqu’à ce qu’on parvienne à le bien jouer. Tenez, voilà comme on doit s’y prendre. » Aussitôt il commença à jouer ; mais il n’y réussit qu’autant qu’il fallait pour faire voir quelles avaient été ses idées.

Lorsqu’il fut âgé de six ans, toute la famille Mozart, composée du père, de la mère, de la fille et du fils, se rendit à Munich : l’électeur entendit les deux enfants, qui reçurent des éloges et des applaudissements sans nombre. Pendant l’automne de cette même année (1762), les deux jeunes virtuoses furent présentés à la cour impériale. Le fameux Wagenseil s’y trouvait alors. Mozart qui savait déjà préférer à tout, l’approbation d’un grand maître, le demanda à l’empereur. « C’est lui qu’il faut faire venir, dit-il ; il s’y connaît. » François Ier fit appeler Wagenseil, et lui céda sa place au clavecin. « Monsieur, lui dit alors le virtuose de six ans, je joue un de vos concertos, il faut que vous me tourniez le feuillet. »

Jusqu’alors le jeune Mozart n’avait joué que du clavecin ; mais son génie devançait toute espèce de leçons. Il avait rapporté de Vienne à Salzbourg un petit violon, et il s’amusait avec cet instrument. Wenzl, habile violoniste, vint trouver Mozart le père pour le consulter sur six trios qu’il venait de composer. Le père devait jouer la basse, Wenzl, le premier violon , et Schachtner, le second ; mais le jeune Mozart insista tellement pour faire cette dernière partie, que son père consentit à la lui laisser jouer sur son petit violon. C’était la première fois qu’il l’entendait ; mais quel fut son étonnement, ou plutôt son admiration, lorsqu’il le vit s’en tirer à merveille !

Au mois de juillet 1763, par conséquent dans la septième année du jeune Mozart, sa famille entreprit son premier grand voyage hors de l’Allemagne ; et c’est alors que la réputation du jeune musicien fut répandue dans toute l’Europe. Il se fit d’abord admirer à Munich, et successivement dans toutes les cours électorales. Au mois de novembre il arriva à Paris ; il toucha l’orgue à Versailles, en présence de toute la cour, dans la chapelle du roi. Son succès à Paris, et celui de sa sœur, allèrent jusqu’à l’enthousiasme. On grava le portrait du père et des deux enfants, d’après un dessin de Carmontel. Ce fut à Paris que Mozart, âgé alors de sept ans, composa et publia ses deux premiers œuvres. Ce sont ses meilleurs ; mais on convient qu’ils furent retouchés par son père.

En 1764, ils passèrent en Angleterre, où ils eurent le même succès, tant à la cour qu’à la ville. Les deux enfants commencèrent alors à jouer partout, sur deux clavecins, des concertos dialogues. On présentait au fils différents morceaux difficiles de Bach, de Haendel, d’autres maîtres ; il les jouait sur-le-champ avec toute la justesse possible, à la première vue et dans la mesure convenable. Pendant son séjour en Angleterre, c’est-à-dire à l’âge de huit ans, il composa six sonates, qu’il fit graver à Londres, et qu’il dédia à la reine.

Ils repassèrent en France en 1765, et ils se rendirent en Hollande, où Mozart composa un morceau de symphonie à grand orchestre, pour l’installation du prince d’Orange. A son retour en Allemagne, l’électeur de Munich lui proposa un thème musical à traiter sur-le-champ ; il le fit en présence de l’électeur, sans se servir de clavecin ni de violon : il le joua ensuite, et frappa d’admiration l’électeur et tous les assistants.

Revenu à Salzbourg vers la fin de 1766, le jeune Mozart se livra avec une nouvelle ardeur à l’étude de la composition. Emmanuel Bach, Hasse et Haendel furent ses guides et ses modèles, sans qu’il négligeât cependant les anciens maîtres italiens. En 1768, les enfants jouèrent à Vienne en présence de l’empereur Joseph II, qui chargea le jeune Mozart de composer la musique d’un opéra-bouffe ; c’était la Finta Simplice : elle fut approuvée par Hasse et Métastase ; mais elle ne fut pas jouée. Lors de l’inauguration de l’église de la Maison des Orphelins, il composa la musique de la messe, celle du motet ; et quoiqu’il n’eût que douze ans, il dirigea cette musique solennelle en présence de la cour impériale.

Au mois de décembre 1769, Mozart le père partit pour l’Italie avec son fils seulement, qui venait d’être nommé, quelques mois auparavant, maître des concerts de l’archevêque de Salzbourg. On s’imagine facilement que notre jeune virtuose dut être bien accueilli en Italie, où la musique et tous les arts sont généralement cultivés. Il ne put quitter Milan qu’après s’être engagé à y venir composer le premier opéra pour le carnaval de 1771. A Bologne, le célèbre P. Martini et les autres directeurs de musique étaient transportés de joie et d’admiration, en voyant le petit Mozart développer tous les sujets de fugue les plus difficiles, et les exécuter sur le clavecin sans hésiter, et avec toute la précision possible.

Après avoir fait à Florence la même sensation, il arriva à Rome dans la Semaine-Sainte. Le mercredi soir, il se rendit avec son père à la chapelle Sixtine pour entendre le célèbre Miserere, dont il était défendu, sous peine d’excommunication, de donner ou de prendre copie. Prévenu de cette défense, il écouta si bien, qu’en revenant chez lui, il nota la pièce entière. Le Vendredi-Saint on l’exécuta une seconde fois : il tint pendant l’exécution la musique manuscrite dans son chapeau : ce qui lui suffit pour y faire quelques corrections. Cette anecdote fit beaucoup de bruit à Rome. Il chanta ce Miserere dans un concert, en s’accompagnant du clavecin, et le premier soprano qui l’avait chanté dans la chapelle reconnut avec surprise que cette copie était aussi complète que fidèle.

Il se rendit à Naples ; et, à son retour à Rome, le pape qui voulut le voir, le créa chevalier de l’Eperon-d’Or. En repassant à Bologne, il reçut une distinction encore plus flatteuse. Après les épreuves requises auxquelles il satisfit avec une promptitude surprenante, il fut nommé, à l’unanimité, membre de l’Académie Philharmonique ; on l’enferma seul, selon l’usage, après lui avoir donné à composer une antiphone à quatre voix, dont le sujet était d’une difficulté proportionnée à l’idée qu’on avait de son talent : il la termina dans une demi-heure.

Son engagement le rappelait à Milan. Le 26 décembre 1770, deux mois après son arrivée, et n’ayant pas encore quinze ans accomplis, il y donna son Mithridate, opéra sérieux, qui eut plus de vingt représentations de suite. Pour juger de son succès, il suffit de savoir que l’entrepreneur fit aussitôt avec lui un accord par écrit, pour la composition du premier opéra de l’année 1773. Ce fut Lucio Silla, qui ne réussit pas moins, et qui eut vingt-six représentations de suite. Entre ces deux compositions, il avait fait en 1771, à Milan, Ascanio in Alba ; et en 1772, à Salzbourg, il Sogno di Scipione, pour l’élection du nouvel archevêque.

Appelé depuis à Vienne, à Munich, à Salzbourg, il fit entre autres ouvrages, la Finta Giardiniera, opéra-bouffe ; deux grand’messes pour la chapelle de l’électeur de Bavière, et pour le passage de l’archiduc Ferdinand à Salzbourg, la cantate Il Re pastore : c’était en 1775. Il avait atteint le plus haut degré de son art : sa gloire était répandue dans toute l’Europe, et il n’avait que dix-neuf ans. Il fit en 1777 un second voyage à Paris avec sa mère ; il eut le chagrin de la perdre : ce qui lui rendit insupportable le séjour de cette ville, où d’ailleurs l’état dans lequel était la musique vocale, ne lui permettait que de composer pour les instruments. Après avoir donné une symphonie au Concert Spirituel, et quelques autres morceaux, il retourna auprès dé son père, au commencement de 1779.

Il composa la musique de l’opéra d’ldoménée, sous les auspices les plus favorables. L’électeur de Bavière la lui avait demandée pour le théâtre de Munich ; Mozart avait alors vingt-cinq ans. Ce qui l’inspira surtout, ce fut l’amour qu’il avait conçu pour la personne qu’il épousa depuis : l’amour et l’amour-propre du jeune compositeur, exaltés au plus haut degré, lui firent produire un ouvrage qu’il a toujours regardé comme un de ses meilleurs, et dont il a même emprunté souvent des idées dans ses compositions suivantes.

De Munich, Mozart se rendit à Vienne, où il entra au service de l’empereur auquel il resta attaché toute sa vie ; et quoiqu’il n’en reçût qu’un traitement très modique, il refusa constamment les offres avantageuses qui lui furent faites de la part d’autres souverains, et notamment de celle du roi de Prusse.

L’Enlèvement du Sérail fut représenté en 1782. Joseph II dit à Mozart : « C’est trop beau pour nos oreilles : il y a prodigieusement de notes ! » « Précisément ce qu’il faut », répondit l’artiste. Ce fut pendant la composition de cet opéra, qu’il épousa mademoiselle Weber, virtuose d’un mérite distingué. Il eut d’elle deux enfants. Joseph II chargea Mozart de mettre en musique le Mariage de Figaro qui triomphait alors sur tous les théâtres. Cette pièce occupa le théâtre de Prague pendant tout l’hiver de 1787. Mozart vint cet hiver-là à Prague, et composa pour les Bohémiens, l’opéra de don Giovanni, dont le succès fut encore plus brillant que celui du Mariage de Figaro.

Don Juan ne fut pas très bien accueilli à Vienne, lors des premières représentations. On en parlait un jour dans une assemblée très nombreuse, où se trouvaient la plupart des connaisseurs de la capitale, et entre autres, Haydn ; Mozart n’y était point. Tout le monde s’accordait à dire que c’était un ouvrage très estimable, d’une imagination brillante et d’un génie riche ; mais chacun y trouvait à redire ; tous avaient prononcé, à l’exception de Haydn. Enfin on le pria de dire aussi son opinion. « Je ne suis pas en état de juger cette dispute, dit-il avec sa modestie accoutumée ; tout ce que je sais, c’est que Mozart est le plus grand compositeur qui existe dans ce moment. » Mozart agissait de la même manière à l’égard d’Haydn. Il lui a dédié un œuvre de quatuors, qu’on peut regarder comme ce qu’il a fait de mieux en ce genre. Il disait lui-même : « Cette dédicace lui est bien due, puisque c’est d’Haydn que j’ai appris à faire des quatuors. »

Mozart mourut sans avoir atteint sa trente-sixième année ; mais, infatigable jusqu’au tombeau, il créa dans les derniers mois de sa vie ses trois chefs-d’œuvre : la Flûte enchantée, la Clémence de Titus, et un Requiem, qu’il eut à peine le temps d’achever. Il avait entrepris la composition de son Requiem à la demande d’un inconnu. Un jour qu’il s’entretenait à ce sujet avec sa femme, il lui avoua qu’il était persuadé que c’était pour lui-même qu’il travaillait, ajoutant qu’il croyait qu’on l’avait empoisonné. Sa femme, désolée de ne pouvoir dissiper une si funeste impression, parvint à lui soustraire sa partition. Il parut se remettre un peu. La partition lui fut rendue, et bientôt après il retomba dans sa mélancolie.

Le jour de sa mort il fit rapporter le Requiem sur son lit : « N’avais-je pas raison, s’écria-t-il, quand j’assurais que c’était pour moi que je composais ce Requiem ? » et des larmes s’échappèrent de ses yeux. C’était le dernier adieu qu’il faisait à son art. Après sa mort l’inconnu se présenta, reçut le Requiem, et on n’en eut depuis aucune nouvelle ; mais la veuve avait conservé la partition.

 
 
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