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5 décembre 1722 : mort d’Anne-Marie de la Trémoille, princesse des Ursins

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5 décembre 1722 : mort
d’Anne-Marie de la Trémoille,
princesse des Ursins
Publié / Mis à jour le dimanche 2 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Fille de Louis de la Trémoille, duc de Noirmoutier, qui avait joué un rôle dans la Fronde, Anne-Marie épousa d’abord Adrien-Blaise de Talleyrand, prince de Chalais (1659), qui fut forcé de s’exiler à cause de son duel contre la Frette. Sa femme le suivit en Espagne, en Italie, où il mourut, et en 1675 elle se remaria au vieux duc de Bracciano, prince romain et du saint empire, chef de la puissante famille Orsini, ou des Ursins.

Suivant Saint-Simon, la princesse nourrissait une de ces ambitions vastes, fort au-dessus de son sexe et de l’ambition ordinaire des hommes. Son esprit, ses grâces et son luxe formèrent autour d’elle un cercle d’hommes distingués, dans l’ancienne capitale du monde. Elle fit quelques voyages en France : veuve une seconde fois, elle jouissait paisiblement de sa fortune et de sa haute influence à Rome, lorsque le roi d’Espagne, Philippe V, petit-fils de Louis XIV, épousa une princesse de Savoie (1701). Il fallait nommer à la reine une Camerera-major : on choisit Mme des Ursins, parce que, née en France, habitant l’Italie, ayant parcouru l’Espagne et le Portugal, elle appartenait à tous ces pays, sans être exclusivement d’aucun.

Mme des Ursins hésita d’abord à accepter sa nomination : les ordres de Louis XIV la décidèrent. Dès sa première entrevue avec la reine, elle avait établi sur elle l’ascendant qu’elle conserva toujours, et dont elle se servit pour assurer l’empire de la reine sur le roi. Deux partis s’offraient à Mme des Ursins : soumettre l’Espagne à la France, ou travailler à l’indépendance de l’Espagne. Tout porte à croire que ce dernier projet la séduisit ; Louis XIV l’en punit par une disgrâce (1704.). La conduite particulière de la princesse justifiait d’ailleurs cette mesure politique : on l’accusait d’entretenir des rapports intimes et même d’être mariée avec d’Aubigny, son intendant. La princesse ouvrit une dépêche, qui contenait ces diverses accusations, et écrivit en marge : pour mariée, non : c’était avouer tout le reste.

La Camereja-major se retira en Italie ; mais elle avait des appuis à Versailles ; Mme de Maintenon agissait en sa faveur. Louis XIV permit à Mme des Ursins de venir plaider sa cause, et elle la gagna : au lieu de répondante qu’elle se proposait d’être, dit encore Saint-Simon, elle crut pouvoir devenir accusatrice. Renvoyée en Espagne, où elle fut reçue avec des démonstrations de joie et des honneurs extraordinaires, elle changea de système : désormais pour elle la France fut tout, l’Espagne rien.

Dans les revers qui accablèrent Philippe V, elle se trouva en opposition avec le maréchal de Berwick, avec le duc d’Orléans, mais elle montra un courage, qui contribua à soutenir celui de ses maîtres. Quand la crise fut passée, Mme des Ursins persista dans les principes qu’elle s’était faits, et ne cessa d’être en butte aux tracasseries. Plus d’une fois, elle tourna les yeux vers une retraite ; on dit même qu’elle prétendit à une souveraineté dans les Pays-Bas, et que dans l’espoir de l’obtenir, elle empêcha quelque temps Philippe V de signer la paix générale. Louis XIV, qui s’était porté garant de son petit-fils, témoigna son mécontentement. En Espagne, le triste état des finances, de l’industrie, du commerce, excitaient de violons murmures.

Néanmoins Mme des Ursins conservait encore sa toute puissance, lorsque la reine Marie-Louise vint à mourir (14 février 1714). Trompée par Albéroni, la princesse se persuada que la nièce et l’héritière du duc de Parme, Elisabeth Farnèse, était la femme qui convenait au roi, et plus encore à elle-même, et qu’il n’y aurait qu’un nom de changé. Dans cette confiance, elle alla au-devant de la nouvelle reine à Xadraque, près de Madrid. A peine s’était-elle présentée, et lui donnait-elle, en vertu des prérogatives de sa charge, quelques avis sur l’étiquette, qu’Elisabeth, saisissant le premier prétexte pour se livrer à une colère préméditée, maltraita la princesse, la chassa de sa présence, et donna l’ordre formel de l’enlever et de la conduire hors du royaume.

Par un froid rigoureux, Mme des Ursins, en habit de cour, sans suite, sans vêtements, sans provisions, fut jetée dans un carrosse escorté de gardes, et traînée jusqu’à la frontière. Revenue de son désespoir, elle réclama, mais vainement : Philippe V lui répondit qu’il n’avait pu refuser aux instances de la reine le maintien de la mesure ; la reine garda le silence. La cour de France l’accueillit froidement : le règne de Louis XIV touchait à son terme ; la régence s’approchait, et Mme des Ursins se rappelait ses démêlés avec le duc d’Orléans. Elle quitta donc la France, et retourna à Rome : Philippe V avait assuré son existence, en lui conservant ses pensions. Telle fut la dernière faveur de ce roi pour son ancienne tutrice.

Malgré son grand âge, Mme des Ursins ne put se condamner au repos : elle s’attacha au prétendant, Jacques Stuart, et fit les honneurs de sa maison. C’étaient deux grandeurs déchues qui se rapprochaient. La princesse mourut à quatre-vingts ans passés.

 
 
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