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17 août 1720 : mort de la philologue et traductrice Anne Dacier née Lefèvre

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17 août 1720 : mort de la philologue et
traductrice Anne Dacier née Lefèvre
Publié / Mis à jour le jeudi 16 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Fille du célèbre Tanneguy Lefèvre, madame Dacier n’était pas destinée par son père aux études, dans lesquelles il avait consumé sa vie. Mais le hasard lui ayant révélé les étonnantes dispositions de la jeune personne, il ne put se refuser au plaisir de les cultiver. En peu de temps, l’écolière passa de la lecture de Phèdre et de Térence à celle d’Anacréon et d’Homère. Celui que le destin lui réservait pour mari, commença par être le compagnon, l’émule de ses travaux. A défaut d’amour, une sympathie douce et solide naquit dans ces veilles scientifiques.

Quand Dacier épousa mademoiselle Lefèvre, on dit que c’était le mariage du grec et du latin. La dot de cette dernière se composait d’une réputation déjà brillante et fondée sur une édition de Callimaque. Il fallut vaincre sa modestie, pour la décider à travailler à la collection d’auteurs classiques, que M. le duc de Montansier faisait faire pour l’éducation du Dauphin. Bientôt parurent Aurelius Victor, Florus, Diclys de Crète, et Darès le Phrygien, commentés et interprétés par elle. Un grand nombre d’entreprises du même genre, plusieurs traductions, entre autres celles de Térence et d’Homère, telles furent en abrégé les occupations d’une longue vie entièrement consacrée à l’érudition.

Anne Dacier

Anne Dacier

Madame Dacier était née à Preuilly-sur-Claise le 5 août 1647. Nourrie dans le protestantisme ainsi que son époux, ils abjurèrent tous les deux en 1685, quelques mois avant la révocation de l’édit de Nantes. Trois enfants étaient issus de leur hymen : mais le fils, qui s’annonçait comme un nouveau Pic de la Mirandole, mourut à onze ans ; des deux filles, l’une mourut à dix-huit ans, l’autre se fit religieuse.

Modeste autant que savante, madame Dacier ne sortit qu’une fois de la réserve que lui imposaient son sexe et son caractère ; ce fut en prenant la défense d’Homère contre Lamothe. Alors il sembla que les rôles fussent intervertis : l’académicien ne cessa de disputer avec la grâce et la politesse d’un homme du monde, tandis que madame Dacier rappela l’aigreur et la grossièreté des anciens pédans. Du moins cette infraction aux règles de sa conduite fut la seule, et peut s’excuser par la vénération qu’Homère inspire à ses lecteurs, et, bien plus encore, à ses traducteurs.

On cite d’elle plusieurs traits d’une nature toute différente. Un seigneur allemand très instruit la priait un jour d’inscrire son nom sur l’album où il recueillait celui de tous les personnages célèbres qu’il rencontrait dans ses voyages. Après une longue résistance, elle céda, et traça son nom avec un vers de Sophocle, dont le sens est que « le silence est l’ornement des femmes. » Souvent pressée de publier les remarques qu’elle avait faites sur quelques parties de l’Ecriture sainte, elle répondait « qu’il convenait aux femmes de lire et de méditer l’Ecriture, mais de garder sur ces matières le silence que leur recommande saint Paul. »

Parmi les ouvrages de madame Dacier, celui que Boileau estimait le plus, c’était la traduction des poésies d’Anacréon et de Sapho. En général, il lui accordait plus de talent qu’à son mari : « Dans leurs productions d’esprit faites en commun, disait-il, c’est elle qui est le père. » La mort de cette femme distinguée laissa son époux presque inconsolable.

 
 
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