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2 janvier 1801 : mort de Lavater

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2 janvier 1801 : mort de Lavater
Publié / Mis à jour le mercredi 11 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Jean-Gaspard Lavater fut pasteur et membre du consistoire de Zurich, où il était né le 15 novembre 1741 ; il avait une de ces âmes ardentes et avides d’émotions, que les vérités abstraites, lie sauraient satisfaire, et qui ne conçoivent le bonheur que dans une croyance passionnée ; qui aspirent sans cesse à l’union intimé, mais si difficile, de l’esprit et dii cœur. Sa mobile sensibilité, moins éclairée que vive, avait quelque chose de la mobilité de l’instinct et de la promptitude du pressentiment ; son imagination brillante et féconde s’abandonnait volontiers à tous les écarts de la superstition, et demandait sans cesse à sa raison des sacrifices dont celle-ci se montrait presque toujours prodigue envers elle. Cette disposition morale explique sa vie tout entière.

Comme il sentait bien plus souvent qu’il ne pensait, et que quand il pensait il croyait encore sentir, ses idées revêtaient pour lui l’apparence d’une sorte de révélation ; éprouvant sans cesse le besoin de céder à une conviction plus large et moins exigeante que telle qui résulte d’une démonstration rigoureuse, il devait se complaire dans les illusions de l’enthousiasme. Aussi les opinions les plus absurdes, les théories les .plus mensongères, les paradoxes les plus révoltants, tout ce qui pouvait exciter l’activité de ses rêveries et caresser son goût pour le merveilleux fut-il tour à tour, et quelquefois simultanément, l’objet de sa croyance. De là son faible pour les jongleries de Cagliostro, de Gassner et de Mesmer ; de là ses bizarres opinions sur les sciences occultes, les puissances invisibles, les miracles et divers sujets théologiques ; de là son penchant secret pour le catholicisme, dont les cérémonies pompeuses et imposantes devaient le flatter bien, plus qu’un culte austère et nu, qui dédaigne le luxe et la magie des beaux-arts ; de là son goût pour les romans où l’amour platonique est mis en action, et son indulgence extrême pour les femmes galantes, qu’il appelait mollement ses chères, pécheresses ; de là enfin les erreurs dans lesquelles il tomba chaque fois que le témoignage de ses sens était trop vivement influence par l’imagination ou parla passion, et qui auraient pu l’entraîner à des fautes, sans l’énergie du sentiment moral qui réglait sa vie et présidait à ses actions.

Les nombreux écrits qu’il a laissés ne méritent pas tous, à beaucoup près, le souvenir de la postérité. Lavater était trop enthousiaste pour attacher du prix à la renommée littéraire ; il ne visait qu’à un effet momentané, qu’à fixer sur lui l’attention de ceux dont les regards lui étaient nécessaires pour qu’il ne se persuadât pas qu’il était habitant d’un monde autre que celui-ci. Cependant il a laissé un recueil de chansons dont on ne peut faire un plus bel éloge qu’en disant qu’elles expriment le patriotisme helvétique avec tant de chaleur et d’énergie, qu’elles sont devenues populaires, et que chaque jour encore les échos de la Suisse en redisent les refrains chantés par les pâtres.

Mais le plus connu de ses ouvrages est un traité dans lequel il a voulu fixer les rapports des traits du visage avec les penchants impérieux et les habitudes de l’homme, et interpréter les traces profondes que l’expression muette des passions laisse quand elle est fréquente ou prolongée. Il y a quelque chose de vrai dans cet art, qui aspire à violer l’asile de la pensée et à dévoiler les plus secrets mouvements du cœur ; mais, quoi qu’ai pu dire Lavater, il ne saurait être applicable partout et toujours ; car on sait trop que chez les peuples courbés sous le joug du despotisme, et, parmi nous, chez les hommes qui approchent des dépositaires du pouvoir, les muscles de la face sont, pour employer l’expression pittoresque d’un écrivain célèbre, comme une gelée dans laquelle on chercherait aussi vainement une empreinte durable que des signes d’organisation dans un verre d’eau, ou que des vestiges des pas des voyageurs dans les sables mouvants du désert.— Jourdan.

 
 
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