Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 27 avril DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

Tremblement de terre les Pyrénées. Séisme, montagne, chaîne montagneuse colérique

Vous êtes ici : Accueil > L’Histoire éclaire l’Actu > Pyrénées (Les), chaîne montagneuse (...)
L’Histoire éclaire l’Actu
L’actualité au prisme de l’Histoire, ou quand l’Histoire éclaire l’actualité. Regard historique sur les événements faisant l’actu
Pyrénées (Les), chaîne montagneuse colérique ?
(D’après « Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des Pyrénées
et des pays adjacents », paru en 1815)
Publié / Mis à jour le jeudi 23 décembre 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Le 22 décembre 2010, peu après 23h, la terre des Hautes-Pyrénées tremble, à Argelès-Gazost notamment. Si de telles secousses agitent régulièrement la chaîne des Pyrénées au cours des siècles – l’obscurité des premiers temps et le défaut d’observation nous en ayant sans nul doute dérobé la connaissance d’un nombre important –, les accidents qu’elles occasionnent sont rares. Retour sur quelques témoignages du temps.

« Le 3 de juillet 1618, il y eut deux terribles tremblements de terre en Béarn, l’un entre cinq et six, et l’autre entre six et sept heures du matin. La grande cloche de l’église de Lescar sonna ; les tours du château de Pau branlèrent, quelques pierres même tombèrent du haut des croisées, et en d’autres lieux, il y eut des personnes qui en marchant tombèrent par terre. On remarqua que ce tremblement ne fut qu’en Béarn, et qu’il y eut en divers endroits plusieurs cheminées et murailles abattues. » (Mercure de France, 1618)

Le 21 juin 1660, un affreux tremblement de terre désola tout le pays compris entre Bordeaux et Narbonne ; voici ce qu’on écrivait de Bayonne : « Le grand tremblement qui s’est fait sentir en tant de lieux, s’est passé si légèrement dans cette ville, que nous n’en avons eu que la peur ; mais il a fait tomber la plupart des cheminées de celle de Pau ; et l’on nous mande de Bagnères en Bigorre, situé au pied des Pyrénées, que plusieurs maisons ont été renversées, et tous ceux qui étaient dedans écrasés ; que les montagnes, d’une hauteur excessive, s’étant ouvertes, une a été abîmée ; et que la vallée de Campan, voisine de ladite ville de Bagnères, et la plus peuplée de tout le pays, en a aussi été endommagée à tel point, et notamment le couvent des capucins de Notre-Dame de Medoux, fondé par la maison de Gramont, que les religieux qui en sont échappés, se sont vus réduits à se hutter aux environs de ce lieu-là ; mais ce qui est encore digne de remarque, les bains chauds qui sont en ladite ville de Bagnères, devinrent tellement frais, par la sortie des feux souterrains, que ceux qui y étaient furent obligés de s’en sortir. Ce tremblement de terre arriva la nuit du 21 juin 1660. » (Recueil des gazettes de France, n°85). Cette même secousse se fit pareillement ressentir à Pau. Voici ce que l’on écrivait de cette ville. « Le 21 juin 1660, sur les cinq heures du matin, on sentit ici un tremblement de terre, qui nous a donné une étrange alarme, pendant demi-heure ; et nous avons appris qu’il y en a eu un semblable en même jour et même heure, en divers endroits de la Navarre. » (Recueil des Gazettes, n°82)

Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées)

Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées)

« En juillet 1678, un tremblement de terre fit enfoncer une des plus hautes montagnes » des Pyrénées, qui fit sortir de l’eau avec violence par plusieurs endroits qui formèrent autant de torrents, entraînant rochers et arbres avec eux. L’eau qui avait le goût des minéraux jaillissait partout des flancs de la montagne ; la Garonne s’accrut si fort pendant la nuit, que tous les ponts et les moulins au-dessus de Toulouse furent emportés ; à la même heure, les rivières de l’Adour, du Gave, et autres qui sortent des Pyrénées, se ressentirent de ce débordement imprévu. Les canaux des jardins de M. l’évêque de Lombes, furent remplis d’un limon puant du débordement de la Save ; pendant huit jours, les chevaux et autres bestiaux n’en voulurent point boire. » (Bibliothèque des philosophes Tome 2, par Gauthier)

« Le tremblement de terre qui se fit sentir à Saint-Macaire en Guyenne, la nuit du 14 au 15 de mai 1750, se fit aussi sentir à Bordeaux le 24 à 10 heures du soir ; la secousse fut assez forte, mais dura trop peu pour causer du dommage ; il en fut, à peu près de même, à différentes heures à 12 lieues de Bordeaux, vers l’ouest, au nord-ouest dans le Médoc, à Pons en Saintonge, à 15 lieues de Bordeaux, et beaucoup plus loin, à Toulouse, à Narbonne, à Montpellier, à Rodez ; mais ce phénomène, d’autant plus surprenant, qu’il est rare en France, n’a nulle part été aussi redoutable que vers les Pyrénées ; voici ce que l’on en apprend par des lettres de Pau du 6 juin. Le 24 mai, vers les 10 heures du soir, on entendit dans la vallée de Lavedan, un grand bruit, comme d’un tonnerre sourd ; il fut suivi d’une secousse violente de la terre. A cette première secousse, il en succéda plusieurs autres, jusqu’au lendemain 10 heures du matin ; il y en eut encore quelques-unes, dans le même lieu, les jours suivants ; ce qui donne lieu de croire que le foyer de ces tremblements de terre était entre Saint-Savin et Argelès, où les ébranlements furent plus forts que partout ailleurs ; une pièce de roc ensevelie dans la terre, et dont il ne paraissait qu’une petite partie, fut déracinée et transportée à quelques pas de là ; l’espace qu’elle occupait fut à l’instant rempli par la terre, qui s’éleva de dessous ; un ermite, habitant d’une montagne du voisinage, a rapporté qu’il avait entendu des froissements de roches, qui s’entrechoquaient avec tant de bruit, qu’il avait cru que la terre se déboitait entièrement et que les montagnes allaient être englouties.

« L’alarme fut si grande dans ce canton, que les habitants allèrent loger sous des tentes en rase campagne. Ce fut surtout aux environs de Lourdes que l’on fut le plus alarmé. Il y a dans le château de cette ville une tour dont les murs sont d’une épaisseur immense, et qui fut lézardée d’un bout à l’autre ; la chapelle du même château s’écroula presque entièrement. Dans le village de Goncalès, qui n’est pas loin de là, plusieurs maisons furent renversées et quelques personnes périrent sous les ruines. Les voûtes du monastère et de l’église de l’abbaye de Saint-Pé, de l’ordre de Saint-Benoît, furent entr’ouvertes ; à Tarbes, depuis 10 heures du soir du 24 jusqu’au lendemain 10 heures du matin, il y eut quatre secousses toujours précédées de mugissements souterrains ; et la voûte de la cathédrale se fendit en divers endroits. Le 26, vers une heure après minuit, on sentit dans la même ville une cinquième secousse, qui renversa la moitié du mur d’une ancienne tour placée au coin de la place de Maubourguet ; il y en eut encore deux autres le même jour, entre quatre et cinq heures du matin. » (Gazette de France du 10 juillet 1750)

 
 
Même rubrique >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !