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Malédiction du Marientra au coeur du pays Lochois, en Touraine

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Légendes, Superstitions
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Malédiction du Marientra au coeur
du pays Lochois, en Touraine
(D’après « Revue de folklore français », paru en 1932)
Publié / Mis à jour le mercredi 21 septembre 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Près de la route qui va d’Esves-le-Moutier à Ferrière-Larçon, est un endroit appelé « Le Marientra ». Autrefois chaotique et désert, il a de nos jours bien perdu de son pittoresque, la route de Ferrière le traversant maintenant et l’exploitation des carrières ayant totalement modifié l’aspect des lieux. Une vieille et tragique légende conte à sa manière l’origine de son étrange appellation...

C’était « dans le temps », il y a longtemps, bien longtemps. Une noce avait lieu dans ces parages. Sur une pelouse, au bord du chemin, la « jeunesse » menait joyeux tapage dansant et chantant au son aigre d’une vielle.

Soudain, au milieu des chants et des rires, le tintement argentin d’une clochette se fit entendre. Sur le chemin, un vieux prêtre s’avançait portant le viatique à quelque moribond. L’un des jeunes gens dit alors : « Jeunesse, je vous prie, cessez de danser car Jésus va passer ». À ces mots, ses compagnons se mirent à railler et le marié s’adressant au « vielleux » lui ordonna de jouer ses airs les plus gais. Tout attristé d’une pareille attitude le jeune homme s’agenouilla et quand passa le prêtre, il se prosterna pieusement, indifférent aux sarcasmes et aux quolibets qui pleuvaient à son adresse.

Église de Ferrière-Larçon

Église de Ferrière-Larçon

Lorsqu’il releva le front un spectacle étrange s’offrit à ses yeux. Le prêtre avait disparu et l’on n’entendait plus la clochette argentine. Les « noceux » s’étaient reformés en cortège. Le « vielleux » en tête tournait avec frénésie la manivelle de son instrument dont il tirait les sons les plus étranges que jamais vielle n’ait donné. Les noceux suivaient en silence, bouches tordues, regards angoissés, tout leur être crispé comme s’ils eussent essayé d’échapper à l’emprise d’une main invisible et puissante.

Le cortège fantastique poussé par une force mystérieuse se dirigeait vers la masse grise des rochers voisins. Parmi les blocs enchevêtrés de ronces et d’épines, un trou noir béait. Le vielleux y entra le premier. Derrière lui, un à un les couples s’engouffrèrent. Sous les pierres sonores la vielle continuait de retentir. Cependant la musique endiablée s’assourdit et devint de plus en plus lointaine, comme si elle se fut enfoncée dans les entrailles de la terre.

Joueur de vielle et enfant jouant du pipeau et battant du tambour. Estampe gravée par Charles David (XVIIe siècle)

Joueur de vielle et enfant jouant du pipeau et battant du tambour.
Estampe gravée par Charles David (XVIIe siècle)

Brusquement tout bruit s’éteignit... alors dans l’inquiétant silence un ricanement formidable, effrayant, monta, se répercutant parmi les rochers qui tremblèrent : Satan recevait dans son infernal royaume la noce impie et maudite !

Le jeune homme que sa pieuse conduite avait sauvé des flammes de l’Enfer raconta l’étrange scène dont il venait d’être le témoin horrifié. L’endroit maudit reçut par la suite le nom de Marientra (ce qui donne en décomposant, le mari-y-entra). De cette légende, très ancienne assurément, plusieurs versions circulent. D’après l’une le jeune homme sauvé du châtiment était le garçon d’honneur, selon l’autre le vielleux lui-même. Celle que nous donnons est la plus connue.

Carrières d'Esves-le-Moutier

Carrières d’Esves-le-Moutier

Un vieillard racontait voici un siècle se souvenir d’avoir entendu chanter dans « sa petite jeunesse » une complainte du Marientra calquée sur la légende que nous venons de rapporter. Malheureusement cette complainte, œuvre sans doute plus curieuse que bien rimée de quelque poète local, n’a pu être reconstituée.

 
 
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