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4 avril 1790 : mort de Jean-Baptiste-Charles-Marie de Beauvais, évêque de Senez et député des Etats généraux de 1789

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4 avril 1790 : mort de
Jean-Baptiste de Beauvais, évêque de Senez
et député des Etats généraux de 1789
Publié / Mis à jour le mercredi 3 avril 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Jean-Baptiste-Charles-Marie de Beauvais, né à Cherbourg en 1731, était fils d’un avocat, et non d’un chapelier, comme l’ont dit certains jadis. Conduit dès son enfance à Paris, où ses parents voulaient qu’il reçût une éducation soignée, il étudia sous le célèbre Lebeau. Son oncle, garde des archives du clergé, présida à son éducation. Le jeune Beauvais se sentant de grandes dispositions pour l’éloquence, voulut se faire jésuite ; le curé de Saint-André-des-Arcs , qui avait toute sa confiance, l’en détourna, et lui conseilla de se borner à prendre l’état ecclésiastique.

Cet état avait beaucoup d’attraits pour lui ; et quoique son oncle, qui lui destinait sa place, mît quelque opposition à ce désir, Beauvais céda à sa vocation, et reçut les ordres sacrés. Très jeune encore, il prêcha dans les églises de la capitale, où il obtint les plus grands succès. Mais l’époque où l’on considéra généralement l’abbé de Beauvais comme le premier prédicateur de son temps, fut celle où il prononça devant l’assemblée générale du clergé, le panégyrique de Saint-Augustin. Cette solennité n’avait lieu que tous les dix ans, et il y avait bien longtemps qu’on n’avait entendu un orateur aussi distingué. Ce discours méritait l’accueil qu’il reçut ; la doctrine de l’Eglise sur la Grâce est expliquée avec autant de justesse que de clarté, et les vertus de l’évêque d’Hippone y sont peintes d’une manière neuve et touchante.

Les qualités extérieures de l’abbé de Beauvais contribuaient à l’effet de ses discours. Un prédicateur célèbre de nos jours nous l’a peint dans la chaire et dans la société : « Une figure douce et noble, dit-il, une manière de s’exprimer facile sans être négligée ; je ne sais quel air de confiance qui n’était pas l’assurance, et qui n’ôtait rien à la modestie ; un air pénétré, garant de l’intime persuasion des vérités qu’il annonçait ; tout cela, dis-je, disposait son auditoire à l’écouter favorablement ; et dès qu’il paraissait en chaire, il avait tous les cœurs pour lui. »

Le même fauteur représente ensuite l’abbé de Beauvais dans le monde : « Une candeur presque enfantine, une âme aimante et communicative, beaucoup de bonté et d’indulgence, une gaîté agréable, mais toujours décente, une aimable facilité à se prêter à tout ce qui ne sortait pas des bornes de l’honnêteté, tel était le riche fond de son naturel. »

Cathédrale de Noyon au XVIIIe siècle

Cathédrale de Noyon au XVIIIe siècle

Quelque temps après l’assemblée générale du clergé, un ami intime de l’orateur, l’abbé de Broglie, fut nommé à l’évêché de Noyon. L’abbé de Beauvais le suivit dans son diocèse, et remplit près de lui les fonctions de grand-vicaire. Ayant eu le malheur de le perdre, après une longue maladie, il prononça son oraison funèbre, dans la cathédrale de Noyon : ce fut là qu’il déploya toute la sensibilité de son âme. Jamais l’amitié ne s’était exprimée avec autant de chaleur dans la chaire évangélique. Tout l’auditoire fondit en larmes à ces touchantes paroles qui terminent l’exorde :

« Doleo super te, flater mi Jonatha. Ainsi David exprimait sa douleur, à la mort d’un jeune prince qu’il chérissait comme son frère : Doleo super te, frater mi Jonatha, decore nimis et amabilis. O mon respectable ami, ô mon aimable frère, qu’il me soit permis de vous donner aussi ce tendre nom : l’amitié avait rempli l’intervalle qui nous séparait, Frater mi, decore nimis et amabilis ! Ce n’est point à une ombre vaine que j’adresse mes soupirs. Hélas ! mes yeux ne vous voient plus ; mais ma raison, mais ma foi m’assurent que vous vivez toujours dans une âme immortelle ; mais je puis croire qu’en ce moment vous nous voyez, vous nous entendez, et que votre âme est comme présente à vos obsèques. Regardez les personnes qui vous furent les plus chères, rassemblées autour de votre sépulcre ; recevez les hommages et les larmes que nous vous offrons en présence de votre peuple.

« O vous, dans qui j’existais plus que dans moi-même, vous dont la gloire et la vertu devaient faire le bonheur de ma vie, ô vous, qui m’avez donné jusqu’à la fin des témoignages si touchants de votre affection, vous que j’aimais comme David aimait Jonathas, comme une mère aime son fils unique : Sicut mater amat imicum filium, ita ego te diligebam ! un éloge funèbre ! Etait-ce là le monument que je devais vous dédier de ma reconnaissance et de ma tendresse ? Et comment ma voix pourra-t-elle prononcer ce déplorable discours ? Mon Dieu, vous ne condamnez pas mon trouble et ma désolation sur le tombeau d’un ami si cher ! Jésus lui-même a frémi : il s’est troublé, il a pleuré sur le tombeau de celui qu’il avait aimé. Mais daignez secourir ma faiblesse : ne permettez pas que j’oublie dans ma douleur la sainte constance qui doit soutenir toujours un ministre de votre divine parole. »

Louis XV, qui avait déjà entendu l’abbé de Beauvais à la cour, le nomma en 1773 à l’évêché de Senez. L’année suivante, le nouveau prélat prêcha devant le monarque, le sermon de la Cène. Ce discours est devenu célèbre par la prédiction étonnante dont l’accomplissement eut quelque chose de miraculeux. L’évêque de Senez, dans son élévation et dans sa faveur, n’oubliait pas ses anciens amis. A cette époque, il perdit le curé de Saint-André-des-Arcs, qui avait été le guide de sa jeunesse : il voulut prononcer son éloge funèbre. Ce témoignage de reconnaissance fit d’autant plus de bruit, qu’il était presque sans exemple dans l’église de France qu’un évêque eût rendu ce devoir à un curé. Ce discours d’ailleurs est une des meilleures productions de ce prélat.

En 1783, Beauvais donna la démission de son évêché, et s’attacha l’archevêque de Paris, M.&nbsp de Juigné. Voulant cultiver encore une partie à laquelle il devait sa gloire, et désirant de former les jeunes orateurs chrétiens, il entreprit une nouvelle Bibliothèque des Prédicateurs, c’est-à-dire une collection des plus beaux passages des Pères de l’Eglise, soit dans le dogme, soit dans la morale. Cet ouvrage utile n’a pas été achevé.

 
 
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