Les Affreux de l'Histoire, sous la direction de Bruno Fuligni

L’Histoire et la morale, c’est entendu, doivent être distinguées. L’historien n’est pas un procureur et il sortirait gravement de son rôle en cherchant à juger les grands hommes autrement que du point de vue tactique et stratégique. Mais à un stade d’immoralité, voire d’amoralité, il est permis de se demander s’il n’y a pas une forme objective de crapulerie, que ni le contexte ni les rapports de force politiques économiques ne sauraient justifier.

Il faut distinguer les affreux des horribles : fanatiques, possédés, sanguinaires, les personnages monstrueux de l’Histoire ont presque tout ce qu’il faut pour nous épouvanter, mais les plus horribles pourraient encore invoquer devant le tribunal de la mémoire cette pauvre raison que, dans leur fanatisme et leur délire de sang, ils étaient sincères.

Les Affreux de l’Histoire, sous la direction de Bruno Fuligni. Éditions First

Les affreux, quant à eux, ne croyaient en rien : versatiles et opportunistes, ils auraient pu être différents, si quelque chose les avait retenus dans l’utilisation des moyens. Crapules par choix autant que par méthode, ils laissèrent à la postérité le legs atroce consigné dans cet ouvrage.

Ceux que l’on trouvera dans ces pages furent en effet soldats comme César Borgia et Saint-Arnaud, magistrats comme Fouquier-Tinville, policiers comme l’inspecteur Bonny ou Lavrenti Beria, voire prêtres comme l’évêque Cauchon, l’abbé Dubois ou le pasteur gauchiste Jim Jones. Qu’importe la défroque ou la justification idéologique, tous profitèrent des faiblesses de leurs semblables pour les réduire à un état de servitude et d’avilissement extrêmes. Corrompus, cyniques et débauchés : voici les pires crapules de l’humanité, de l’Antiquité à nos jours.

Textes de David Alliot, Hélios Azoulay, Jean-Yves Boriaud, Christophe Bourseiller, Nicolas Carreau, Philippe Delorme, Philippe Di Folco, Matthieu Frachon, Bruno Fuligni, Bruno Léandri, Stéphane Mahieu, Nicolas Mietton, Clémentine Portier-Kaltenbach, Claude Quétel, Rodolphe Trouilleux et Pascal Varejka. Dessins de Loïc Sécheresse.