Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 1er mai DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

Histoire faune et flore : vipères trépassant au seul contact de la salive humaine ?

Vous êtes ici : Accueil > Faune, Flore > Vipères trépassant au seul contact de (...)
Faune, Flore
Arbres célèbres, vertus des plantes, croyances liées aux animaux. Faune et flore vues par nos ancêtres. Balade au coeur des règnes animal et végétal
Vipères trépassant au seul contact
de la salive humaine ?
(D’après « Des erreurs et des préjugés répandus
dans la société » paru en 1810)
Publié / Mis à jour le lundi 1er juillet 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Enracinée depuis plus de deux millénaires et relayée plus récemment par Voltaire, une opinion populaire répandue voulait que la salive humaine fît mourir les vipères...

Si vous avez des serpents ou des vipères dans votre jardin, consultez Aristote et Claude Galien, ils vous diront que rien n’est plus facile que de vous en délivrer. Il suffit de cracher dessus avant déjeuner ; Galien prétend en avoir fait l’expérience à la satisfaction d’un grand nombre de personnes qui en furent témoins. Suivant Avicenne, la salive de l’homme tue non seulement les reptiles mais tous les animaux qui portent aiguillon.

Varron et Pline attestent que de leur temps on a vu des hommes qui faisaient mourir des vipères avec leur salive ; plus proche de nous, Voltaire rapporte un certificat de son chirurgien Figuier, lequel dit : « Je certifie que j’ai tué, en diverses fois, plusieurs serpents, en mouillant un peu avec ma salive un bâton ou une pierre, et en donnant sur le milieu du corps du serpent, un petit coup qui pouvait à peine occasionner une légère contusion. »

Vipère attaquant un homme. Enluminure extraite d'une version du Xe siècle de Thêriaka et Alexipharmaka, par Nicandre de Colophon, médecin grec du IIe siècle avant J.-C.
Vipère attaquant un homme. Enluminure extraite d’une version du Xe siècle de
Thêriaka et Alexipharmaka, par Nicandre de Colophon, médecin grec du IIe siècle avant J.-C.

Le poète Lucrèce est du même avis que le chirurgien Figuier ; il affirme dans on quatrième livre : « Crachez sur un serpent ; en sa douleur extrême / Il se roule, s’agite et se mange lui-même. » Personne avant Lucrèce n’avait dit que les serpents se mangeassent eux-mêmes ; mais tout est permis aux poètes.

Voltaire observe à ce sujet qu’il est triste que notre mère Eve n’eût pas au connaissance de ce secret ; que de peines elle aurait épargné au pauvre genre humain, si au lieu d’écouter le mauvais propos du serpent, elle lui eût craché au nez.

La tradition affirme que le consul romain Marcus Atilius Regulus fut obligé de faire en règle le siège d’un gros serpent long de 37 mètres, qui menaçait son armée se dirigeant vers Carthage lors de la Première Guerre punique (qui se déroula de 264 à 241 avant J.-C.). Si Regulus eût seulement ordonné à ses soldats de cracher dessus, il n’aurait eu besoin ni de balistes, ni de catapultes, ni de toutes les machines de guerre qu’il employa pour le réduire.

Le savant Redi a voulu vérifier les expériences d’Aristote, de Galien et du chirurgien Figuier. Il a craché à jeun et dans un temps de rhume, sur une multitude de vipères que le grand duc de Toscane avait fait rassembler pour composer la thériaque ; mais à la grande confusion de ce savant, toutes les vipères se sont moquées de ses crachats, et pas une seule n’a fait semblant de s’en apercevoir. Il semble qu’on puisse tuer les vipères avec un peu de salive, pourvu qu’on ait soin d’y ajouter... un bon coup de bâton.

Il semble qu'on puisse tuer les vipères avec un peu de salive, pourvu qu'on ait soin d'y ajouter... un bon coup de bâton
Il semble qu’on puisse tuer les vipères avec un peu de salive, pourvu qu’on ait soin d’y ajouter...
un bon coup de bâton. © Crédit illustration Araghorn

Ce qu’on a prétendu de la salive de l’homme, on l’a également dit de sa transpiration. C’était une opinion populaire qu’un morceau de pain placé sous l’aisselle d’une personne en sueur devenait un poison mortel et qu’il suffisait de le donner à manger à un chien pour que celui-ci devînt aussitôt enragé. Mais la sueur de l’homme ne tue personne, pas plus que sa salive.

 
 
Même rubrique >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !