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Confirmation de la présence humaine dans la Somme il y a 650 000 ans

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L’Histoire fait l’Actu
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Confirmation de la présence humaine
dans la Somme il y a 650 000 ans
(Source : France 3 Hauts-de-France)
Publié / Mis à jour le samedi 16 novembre 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Le Moulin-Quignon est l’un des sites archéologiques sur lesquels Jacques Boucher de Perthes a travaillé il y a plus de 150 ans. Ce site révèle la présence d’une population qui vivait là il y a plus 650 000 ans. Ce serait le plus ancien berceau de l’Acheuléen dans la Somme.

Maintenant c’est confirmé. Les premières traces d’occupation humaine dans la Somme remontent à plus de 650 000 ans. Le site de Moulin-Quignon, un quartier d’Abbeville, a livré cette information capitale pour les archéologues.

Des fouilles ont été menées en 2017 dans les jardins d’un parc de logements de la ville. Plus de 260 objets en silex dont 5 bifaces (haches taillées) ont été mis au jour dans des sables et graviers déposés par la Somme à environ 30 mètres au-dessus de la vallée actuelle. Ces objets datent d’il y a 650 à 670 000 ans.

Des fouilles du CNRS
L’Acheuléen est le représentant d’une civilisation de la Préhistoire. Son nom vient du gisement de Saint-Acheul, un faubourg d’Amiens, où les archéologues ont découvert un outillage (le biface, une pierre taillée) du Paléolithique inférieur qui correspond à la première période de la Préhistoire.

« Avec cette découverte de bifaces sur le site de Moulin-Quignon, on a maintenant la preuve de la présence d’Acheuléens dans la vallée de la Somme il y a plus de 650 000 ans. Il n’a pas été facile de trouver ce site dont on avait perdu la trace du fait des différentes opérations d’urbanisation. Il a fallu chercher et fouiller pour le mettre à jour. Quand on a effectué les sondages, on a eu beaucoup de chance de trouver ce site de Moulin-Quignon. Cette découverte permet de réhabiliter les travaux des anciens. II a été trop longtemps délaissé, alors que c’est un patrimoine très important », souligne Pierre Antoine, directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).

Haches taillées retrouvées en 2017 sur le site de Moulin-Quignon à Abbeville

Haches taillées retrouvées en 2017 sur le site de Moulin-Quignon à Abbeville.
© Crédit photo : Scientific Reports

Boucher de Perthes, l’un des fondateurs du concept de Préhistoire
On commence à parler du site de Moulin-Quignon lors de la deuxième moitié du XIXe siècle. Jacques Boucher de Perthes, directeur des douanes à Abbeville, est passionné par l’archéologie. En 1863, il annonce avoir découvert dans une couche géologique de la carrière de Moulin-Quignon à côté d’Abbeville des silex taillés et des ossements d’espèces éteintes. Mais pour les scientifiques de l’époque, ces découvertes ne sont pas concluantes. Certains avancent l’idée que seule la découverte d’ossements humains associés à des silex taillés serait la preuve d’une présence humaine sur le site.

C’est dans ce contexte de débats et de controverses qui marquent l’archéologie préhistorique en Europe que Boucher de Perthes découvre une mâchoire humaine associée à la couche archéologique sur laquelle il travaillait. Mais après examen, cette mâchoire est un ossement médiéval sans doute placé sur le site par un ouvrier qui voulait faire avancer les travaux de Boucher de Perthes. Une supercherie qui jeta le doute sur l’ensemble des recherches de l’archéologue abbevillois.

En 2015 et 2016, des scientifiques du CNRS ont décidé de reprendre les travaux menés sur les sites d’Abbeville. Les prélèvements effectués à la Carrière Carpentier, route de Doullens, ont montré qu’au moins une partie des découvertes de Boucher de Perthes dataient bien d’environ 600 000 ans.

Le témoignage le plus ancien au Nord-Ouest de l’Europe
En 2017, des équipes du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle ont entrepris de vérifier que ces pièces étaient bien ainsi les plus anciens témoignages d’une présence humaine dans la vallée de la Somme. Les nouvelles fouilles sur le site de Moulin Quignon ont permis de mettre au jour des objets fabriqués par l’homme et enfouis à plus de 4 mètres de profondeur. La revue Scientific Reports a publié le 11 septembre dernier une étude consacrée à cette découverte qui représente une avancée majeure dans l’histoire de l’Humanité.

Actuellement, Moulin-Quignon serait donc le témoignage préhistorique le plus ancien de la présence d’Acheuléens au Nord-Ouest de l’Europe. La datation des objets découverts en 2017 à Abbeville confirme que des hommes venus peut-être du continent africain ont séjourné dans la Somme. Avant cette découverte, les archéologues dataient le peuplement de l’Europe à environ 500 000 ans pour la période du Paléolithique supérieur.

Halima Najibi
France 3 Hauts-de-France

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