LA FRANCE PITTORESQUE
LA GAUBRETIÈRE
(Notes historiques sur la paroisse de)
1793-1815-1832
(par Paul Legrand)
Publié le mercredi 4 juin 2014, par Redaction
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En 1845, Mgr Soyer, évêque de Luçon, ayant à décider, au sujet d’un legs, quelle était la paroisse la plus héroïque et la plus catholique de la Vendée militaire, désigna celle de La Gaubretière. Quand on a lu l’ouvrage de Paul Legrand, on s’aperçoit que le prélat avait bien jugé.

En effet, dans ce livre qui n’est ni une épopée romanesque ni une oeuvre hagiographique, mais une étude historique étayée par des documents solides, la réalité que l’auteur nous restitue au plus près est grandiose : sans doute évoque-t-il tout d’abord les origines de La Gaubretière et les anciennes familles, son église et ses chapelles, mais il en arrive très vite à l’époque révolutionnaire. C’est alors que la couleur épique apparaît sous sa plume, mais sans effort ni intention particulière de sa part, sous la simple pression des faits. Il est vrai que, dès 1791, des troubles avaient éclaté dans le pays vendéen et qu’à La Gaubretière on supportait de moins en moins les vexations imposées aux prêtres qui étaient vénérés par la population. Aussi, lorsque, le 10 mars 1793, le notaire royal, Jacques Forestier, apprend que le tocsin sonne à tous les clochers et que les paysans marchent sur Montaigu, il court prévenir Sapinaud de la Rairie, vite salué par les insurgés aux cris de « Vive not’ commandant ! »

La coordination se fait avec les paroisses voisines et c’est une armée hétéroclite qui va affronter (souvent avec succès, à Tiffauges, aux Herbiers, à Cholet...) les troupes de la Convention. La grande guerre a commencé. La Gaubretière, épargnée au début, fut livrée ensuite aux colonnes incendiaires, mais elle demeura un lieu redoutable pour les Bleus, avec ses bois impénétrables et ses gorges sauvages et surtout grâce au soutien indéfectible qu’elle apporta toujours à la cause du roi. 32 prêtres s’y réfugièrent pendant les hostilités. La présence de d’Elbée sur ce terroir, avant qu’il ne gagne Noirmoutier, escorté par des Gaubretiérois qui périrent avec lui, préluda à d’épouvantables massacres dans le bourg : d’abord le 4 février 1794, ensuite le 27 du même mois, où l’on dénombra plus de 500 victimes et le feu dévasta tout. Les rescapés vécurent ensuite dans les bois jusqu’à la reconstruction du village au début du XIXe siècle. La paix était retrouvée, mais il fallait faire face à la conscription...

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