LA FRANCE PITTORESQUE
APT. Quelques aspects
de son histoire
(par Augustin Roux)
Publié le dimanche 1er juin 2014, par Redaction
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Est-ce « l’irrésistible attrait des sites primitifs » qui a poussé les Aptésiens à s’établir là où leurs plus lointains ancêtres s’étaient fixés, « dans cette vallée où les siècles ont déposé les alluvions du passé » ? Des nécessités pratiques ont dû (aussi) motiver ce choix, mais il est vrai que la Civitas Aptensium de l’époque gallo-romaine qui a succédé, dans la prospérité, à la capitale celto-ligure, s’est constituée sur les lieux mêmes où des hommes vivaient depuis le paléolithique moyen. Religion du sol ou commodité, l’habitat s’est perpétué ensuite, malgré les terribles invasions des Alamans et des Francs, des Burgondes, des Wisigoths et des Ostrogoths (IIIe et VIe siècles).

L’intensité de la vie religieuse (apostolat et constructions de saint Castor) cimenta la communauté et les invasions des infidèles (IXe siècle), aussi destructrices fussent-elles, ne la remirent pas en question. Le pouvoir comtal, qui s’affirma au XIe siècle, favorisa toutes les formes d’activité et Apt devint le catalyseur de l’économie régionale (XIIIe siècle), avec les foires de Saint-Michel et de la Pentecôte et son marché hebdomadaire, fixé le samedi, où l’on remarquait une grande affluence. A la même époque, les bourgeois de la ville acquirent (difficilement) des franchises et des libertés (1230, 1257, 1272).

Le siècle suivant sera plus agité, ponctué d’événements dramatiques : la peste noire en 1348, la présence de bande de routiers qui dévastent le pays (à partir de 1355) et les compétitions dynastiques accompagnées de violences ; pourtant, Raymond de Turenne qui assiège la ville devra se retirer devant l’attitude courageuse des Aptésiens, en 1396. Mais la cité, épuisée par tant d’épreuves, perd beaucoup d’habitants, et elle ne commencera à se repeupler qu’à partir de 1470 (lettres patentes du roi René). Toutefois, après un siècle de regain d’activité, Apt, d’abord fidèle au roi, puis favorable aux ligueurs, doit subir plusieurs sièges et une épidémie de peste (1588) et quand elle reconnaît Henri IV, sa situation financière est catastrophique. On assiste ensuite à un réveil du sentiment religieux...

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