LA FRANCE PITTORESQUE
PÉRONNE. Son origine
et ses développements
(par Georges Vallois)
Publié le jeudi 29 mai 2014, par Redaction
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Si l’origine de Sobotécluse fut gauloise, celle de Péronne fut mérovingienne. Lorsque les invasions normandes dévastèrent le pays, le palais et ses vastes dépendances n’occupaient que le sommet du Mont-des-Cygnes. Puis la villa fut relevée de ses ruines et une solide ceinture de murailles la transforma en castrum redoutable. Par la donation d’Othon, comte de Vermandois à Robert Ier, comte de Péronne, la cité eut ses seigneurs particuliers et jouit d’une ère de prospérité et de quiétude. La collégiale de Saint-Léger fut fondée pour le service du palais, des faubourgs se formèrent au dehors pour accueillir une population trop nombreuse et des églises nouvelles furent élevées.

Puis, la commune prit naissance, et lorsque Philippe d’Alsace fut tué le 1er juin 1191 au siège d’Acre en Syrie, Péronne appartint définitivement à la couronne, en vertu de stipulations antérieurement arrêtées par le comte de Flandre. Philippe Auguste promit alors aux habitants de conserver leurs droits et leurs coutumes. Ne pouvant laisser le Vermandois à la discrétion de toutes les entreprises de ses puissants voisins, les comtes de Boulogne et de Flandre, toujours tentés de lui disputer son nouveau domaine les armes à la main, Philippe Auguste décida la construction d’une seconde enceinte. Elle fut flanquée de nombreuses tours de petit diamètre et munie d’une forteresse tenant d’un côté au rempart et présentant, du côté de la ville, le formidable front de quatre tours crénelées.

Le vieux palais de sainte Radegonde perdit alors son utilité, le monarque ne songeant nullement à y demeurer ; un hôtel-Dieu fut donc édifié sur son emplacement. La ville s’agrandit considérablement. Sa situation, au milieu d’un marais infranchissable, lui donnait une importance exceptionnelle, pour barrer le passage aux envahisseurs venus du nord et lui valut...

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