LA FRANCE PITTORESQUE
CHEVREUSE (La vallée de)
(par E. Meignen, dessins G. Scott)
Publié le jeudi 22 mai 2014, par Redaction
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La vallée de Chevreuse, dont E. Meignen raconte la petite et la grande histoire et dont Georges Scott reproduit la beauté avec tout son célèbre talent, si proche de la capitale, a toujours été le séjour préféré des grands seigneurs. Après les folles terreurs inspirées par les prédictions de l’an 1000, ils y fondèrent ou dotèrent des prieurés et des abbayes, pour remercier le ciel d’avoir retardé la fin du monde. Si les monastères n’existent plus, les châteaux ont été réédifiés et de tous côtés de belles maisons de campagne ont été bâties. Les rois mérovingiens firent construire sur les pentes de la colline du Pays chatrais, un château non fortifié, Palatiolum, qui devint ensuite Palaiseau.

Clovis y reçut saint Rigomer du Mans et sainte Ténestine, accusés d’entretenir des relations coupables. Ils prouvèrent leur innocence par un miracle : en présence du roi, les cierges qu’ils tenaient à la main s’allumèrent d’eux-mêmes. En 1884, la statue de Joseph Barra fut érigée sur la place de la mairie. A treize ans, il s’était engagé comme tambour dans les troupes de Vendée. Prisonnier, il aurait pu être épargné à condition de crier « Vive le roi ! ». Il proclama « Vive la République ! » et tomba, percé de coups de baïonnette. Les ruines imposantes du château, les tourelles et les murs d’enceinte qu’on aperçoit au milieu des maisons rappellent le passé belliqueux de Chevreuse qui fut pendant longtemps une importante place forte.

Lorsqu’en 1204, Mathieu de Montmorency-Marly, seigneur d’Attichy, voulant rendre grâce à Dieu d’avoir conquis la Normandie sur les Anglais, donna à sa femme des sommes importantes destinées à des œuvres pieuses, celle-ci acheta le vallon de Porroy pour y établir une communauté de douze religieuses. Dix ans plus tard, la communauté fut érigée en abbaye soumise à l’ordre de Cîteaux sous le nom de Port-Royal. Après quatre cents ans d’existence, la discipline y avait été abandonnée, lorsque Jacqueline Arnauld en fut nommée abbesse alors qu’elle avait seulement onze ans. Elle rétablit...

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