NEMOURS (Les rues de)

Il y a mille manières d’apprendre à connaître une ville ; Eugène Thoison (1846-1910) a choisi la meilleure : celle qui consiste à en arpenter les rues et à confronter toutes les observations qu’il faisait de vivo avec les informations qu’il puisait dans les archives. Badaud éclairé et promeneur infatigable, il a sillonné, pendant de nombreuses années, la ville de Nemours pour que les lieux lui deviennent familiers et qu’il puisse en percer tous les secrets. Le résultat de ces déambulations (et investigations), c’est l’ouvrage foisonnant de noms, d’anecdotes et de détails pittoresques que nous proposons ici.

Stimulé dans sa quête, à l’origine, par une vue de Nemours dessinée en 1611 par Joachim Duviert, « plus fidèle, disait-il, que toutes les vues anciennes connues jusqu’à ce jour », il s’est employé à retracer l’histoire des rues de la cité dont le charme et la qualité lui avaient été aussi joliment révélés. Il nous entraîne à sa suite à travers la ville, à partir de la grand’route (l’avenue de Paris), celle qui vient de Fontainebleau, jusqu’au canal qui lui permet de retrouver le pont de Paris, donc son point de départ, en passant par toutes les rues, les avenues, les places, les cours, les portes, les impasses, les faubourgs, les quais, les ponts, les boulevards qui constituent la voirie nemourienne et qui sont tous ici nommés et datés.

Étonnant voyage que ce périple de la mémoire et du coeur qui nous conduit au faubourg du Petit-Pont devant l’enseigne du Chien blanc qui gobe la lune ou, tout à côté, face à celle du cabaret A la Brunette des champs ; qui nous fait emprunter la rue de l’Égout, anciennement rue des Mauvais Garçons...