LA FRANCE PITTORESQUE
RIPAILLE (Notice historique sur)
(par A. Lecoy de la Marche)
Publié le mardi 6 mai 2014, par Redaction
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L’expression « faire ripaille », vient-elle, comme certains l’ont prétendu (Voltaire entre autres), du luxe et de la magnificence qui entourèrent « la retraite » du duc Amédée VIII (1434), à Ripaille précisément, dans le nouveau château qu’il venait de faire construire ? Rien de moins certain, même si l’expression, ancienne et probablement liée au site évoqué ici - sans signification péjorative : faire ripaille, c’était jouir des plaisirs de la campagne - fut reprise par les ennemis du duc et utilisée avec malveillance.

Quoi qu’il en soit, le duc de Savoie (bientôt pontife) qui séjourna dans ce domaine, à partir de 1434, y avait déjà fondé le prieuré des Augustins depuis près d’un quart de siècle, transformant, du même coup, ce qui n’était auparavant qu’un rendez-vous de chasse (et quelques terres) en un domaine qui allait demeurer célèbre et prospère jusqu’en 1536 : à cette date, en effet, les Bernois envahirent les lieux et, soutenus par François Ier, s’en prirent aux possessions du duc Charles III, installant la violence dans la région, jusqu’à la paix de Lyon signée en 1601.

Par bonheur, François de Sales et ses disciples parvinrent à reconquérir (pacifiquement) le Chablais : sous l’autorité du duc de Savoie, on recensa les destructions dues aux faits de guerre, on restitua les cloches enlevées aux paroisses, on fixa les réparations urgentes et on rendit Ripaille aux chanoines augustins, « réduits presque au néant ». Cependant, il fallut bientôt leur substituer l’ordre puissant des chartreux et unir au couvent de Ripaille celui de Vallon pour que la prospérité...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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