LA FRANCE PITTORESQUE
LONLAY-L’ABBAYE
(Histoire depuis les temps
les plus anciens)
(par H. Le Faverais)
Publié le mardi 15 avril 2014, par Redaction
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La ville de Lonlay (de Longiledum, Longolatum, Lonleium, puis Lonlaium), devenue par la suite Lonlay-l’Abbaye, a des origines très anciennes, puisqu’il y eut un habitat en ces lieux avant, et pendant, la période gallo-romaine, le territoire de l’arrondissement de Domfront ayant été occupé autrefois par trois peuples principaux : les Viducasses, les Osismiens et les Cénomans. Les traces du passage des Druides entre Lonlay et le Passais et celles du chemin mettant en communication Lonlay et la voie romaine de Jublains attestent de cette ancienneté.

La présence des Francs dans cette région (poterie de Ger) et son évangélisation dès le VIe siècle sont, elles aussi, bien antérieures à la construction de l’abbaye par Guillaume de Bellême (début du XIe siècle), contemporaine de l’érection du château et des églises de Domfront (indiquées dans la charte de 1017). Cependant, c’est à partir de cette fondation que le bourg de Lonlay, que l’on fit communiquer avec l’abbaye par trois portes (urbis porta, major porta et alta janua), allait réellement se développer. Lonlay sera constitué en baronnie, relevant directement du roi et les revenus de l’abbaye atteindront environ quarante mille francs. Outre les pouvoirs attachés à leurs titres de barons, les abbés favorisent l’industrie et le commerce (sur lesquels ils perçoivent des taxes) dans la cité, l’établissement des foires et des marchés, la création d’écoles, la pratique de la charité.

Malheureusement, les règles originelles (de saint Benoît) sont de moins en moins appliquées au fil des siècles, la communauté se défait peu à peu, le relâchement des mœurs et le goût du lucre vont de pair et quand l’abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses sont prononcées à la Révolution (décret du 13 février 1790), que l’on procède à la vente des bâtiments et des terres et que l’on brûle les titres de l’abbaye, on a plus le sentiment d’assister à une brutale remise en ordre politique et fiscale, et à un changement de propriétaires qu’à une entreprise sacrilège, même si on n’hésite pas à faire cantonner la troupe dans le presbytère...

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