LA FRANCE PITTORESQUE
BEAUVAIS (Histoire de)
et ses institutions communales jusqu’au
commencement du XVe siècle
(par Léon-Honoré Labande)
Publié le vendredi 11 avril 2014, par Redaction
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Alors que les Mérovingiens ne voyaient en Beauvais qu’une cité de peu d’importance, au regard de la faible étendue de terrain qu’entouraient ses murailles, des faubourgs commencèrent à se grouper autour des fortifications, des monastères s’établirent à peu de distance de la ville et l’abbaye de Saint-Lucien fut fondée par Childéric Ier. Au cours des invasions normandes, les religieux, qui déposèrent le corps de saint Waast dans l’église Saint-Étienne, ne furent pas les seuls à y chercher refuge ; les assiégés du château de Pontoise, réduits par la disette d’eau, y trouvèrent également un abri.

La ville, consumée en partie par les flammes à plusieurs reprises, consolida ses murailles au cours du Xe siècle, reconstruisit ses maisons, augmenta sa population et se répandit en dehors de la cité pour former le bourg où devait prendre naissance la commune. Au commencement du XIe siècle, deux pouvoirs existaient à Beauvais : le comte, vassal du roi, qui n’y résidait presque jamais et dont la puissance s’affaiblissait ; et l’évêque, possesseur d’immenses propriétés foncières, reconnu comme juge par les rois et jouissant de droits de juridiction.

Par le diplôme de 1015, l’évêque devint prépondérant et c’est lui qui, plus tard dans l’histoire de Beauvais, revendiqua pour lui seul le titre de comte. En cette qualité, il était vassal direct du roi et, à ce titre, il était tenu à certains devoirs féodaux : le service militaire qui l’obligeait à entretenir une petite armée ; diverses prestations pécuniaires dont une des plus importantes était le gîte à Beauvais même et à Bresle, sa résidence habituelle, qui pouvait représenter des sommes exorbitantes ; et le service de cour. Cette dernière obligation qui consistait pour le vassal à assister de ses conseils et de ses lumières son suzerain...

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