LA FRANCE PITTORESQUE
SERMOISE
Notice historiale
(par Louis Roubet)
Publié le mardi 8 avril 2014, par Redaction
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Rien n’est plus agréable qu’une érudition qui nous est distillée au fil de la plume, comme un ornement littéraire : celle d’un écrivain qui maîtrise parfaitement son sujet. Tel est le cas de Louis Roubet, historien de cette « petite contrée qui se nomme gentiment Sermoise ». Commençant par la rubrique Sermasia vetus (l’ancienne Sermoise) et quelques aperçus étymologiques, il en vient très vite aux origines de la seigneurie et à la période féodale qui se caractérise par des luttes permanentes entre les sires de Bourbon et les comtes de Nevers, dont les possessions ne reposaient pas sur des « titres fermes et estables ». Et que faire dans une paroisse qui a son quartier nivernais et son quartier bourbonnais ?

La différence d’appartenance à tel ou à tel lieu est sensible aussi dans le domaine des droits seigneuriaux, le village de Sermoise échappant aux conséquences de la main-morte, contrairement au village de Peuilly tout proche. Face à ces désordres et à ces inégalités, on signale un insoumis, Theobaldus dictus Frebertz, qui refusa, en 1295, d’acquitter la quête paroissiale, mais la plupart des Sermoisiens de l’époque se retrouvent unis autour de l’église et du château. La première, fort ancienne, rassembla les fidèles pendant des siècles, depuis l’époque romane jusqu’en 1793, date à laquelle elle cessa d’être un édifice voué au culte (remise en service et restauration en 1831) ; quant au second, construit sur une pièce de terre nommée autrefois la Ville-Neuve et orné de ces jardins et de ces bosquets que Née de La Rochelle déclarait être « de bon goût », il fut terminé en 1753 et conserva longtemps le privilège d’être l’un des plus fréquentés de la région, avant que le baron de Choiseul ne vienne s’y réfugier pendant la Révolution, les chevaux de son écurie ayant été réquisitionnés : « seul un âne lui était resté ».

Pour ce qui est du bourg, il attire volontiers les touristes, dès le XIXe siècle, avec ses anciennes demeures ; l’une d’entre elles, qui date du XVIe, porte cette devise sur l’écu d’une cheminée...

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