LA FRANCE PITTORESQUE
ALLIGNY-COSNE
Histoire de 1789 à 1820
(par Elie Jarreau)
Publié le lundi 7 avril 2014, par Redaction
Imprimer cet article

Chacun avait préparé à sa manière les élections municipales du dimanche qui suivit le jour de la Saint-Martin 1789 : les bourgeois par de nombreuses discussions avec les journaliers et les paysans ; les gens de château par quelques cadeaux, promesses et menaces ; le curé par des prônes appropriés. Si les esprits étaient échauffés et animés d’un grand désir de changement, rien, cependant, n’était modifié dans les habitudes sociales. Les citoyens actifs, c’est-à-dire ceux qui payaient en impôts au moins la valeur de trois journées de travail, élirent, dans l’église, Edme Chenal. Le curé Le Rasle entama une lutte contre les innovations et, en particulier, contre la municipalité, en refusant notamment de publier les décrets en chaire ou de retarder l’heure de la messe du 14 juillet pour faire de ce jour une fête à la fois civique et religieuse.

Malgré la nomination de son ancien bras droit, Étienne Mabilat, en tant que procureur, ses « discours incendiaires et inconstitutionnels » et son refus de prêter le serment prescrit par le décret de l’Assemblée nationale pour les ecclésiastiques fonctionnaires, eurent raison de lui. Le Rasle révoqué quitta le village en s’emparant du registre de la fabrique, de soutanes d’enfants de chœur et de quelques autres objets, et fut remplacé par Jean-Baptiste Vaudry, curé de Saint-Père. Le nouveau prêtre se plaignit d’abord d’insultes en paroles et en chansons, et de comportements irrespectueux. Mais, enthousiaste face à la Révolution et convaincu, comme d’autres personnalités de la commune telles que Roussel, les Chenal et les Denoireterre, que l’avenir du pays dépendait...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE