LA FRANCE PITTORESQUE
« Je les grignote... »
Champagne 1914-1915
(par Louis Guiral)
Publié le jeudi 3 avril 2014, par Redaction
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Louis Guiral décrit chronologiquement et avec un grand souci du détail, les stratégies et les actions militaires qui conduiront à la disparition complète des villages d’Hurlus, Perthes-les-Hurlus et Mesnil-les-Hurlus. Il s’attache aussi à reconstituer la vie et l’atmosphère dans les tranchées, donnant une dimension poignante à son récit.

Il évoque d’abord le doute qui s’installe dans les esprits, dès septembre 1914 : « Les officiers de troupe, raisonnant sur ce premier coup de boutoir allemand, se demandaient - en avance de trois ans sur les brillants brevetés des états-majors -, si toute attaque de front n’était pas vouée à l’échec de part et d’autre ». Très vite, le fossé se creuse entre ce que vivent les soldats dans les tranchées et les attentes de ceux qui sont restés à l’arrière. Une presse commanditée fait circuler l’image « de poilus perpétuellement insouciants et rigolards, de grands chefs humains, prévoyants, géniaux » ; image que les permissionnaires, meurtris au plus profond de leur chair, ne savent pas renverser.

L’auteur montre aussi à quel point le manque de coordination, de préparation et de moyens vouait à l’échec les offensives ou les contre-attaques. Le sort semble s’acharner sur ces malheureux combattants. Les conditions météorologiques détériorent inexorablement leurs conditions de vie. Ainsi, par exemple, lorsque le temps est au dégel, la craie forme une pâte qui, faute de caillebotis et de clayonnages, constitue un nouveau danger pour les blessés qui tentent désespérément de retirer leur chair sanglante de son emprise. « Parfois, à bout d’efforts et de résistance, vaincus par le ciel...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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