LA FRANCE PITTORESQUE
TRIGNY (Histoire de)
(par l’abbé V. Genet)
Publié le jeudi 3 avril 2014, par Redaction
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Lorsque Thierry, jeune seigneur, prit la décision de suivre son inclination pour la vie monastique, il obtint de l’évêque saint Rémy l’abandon d’une partie de la propriété que lui avait concédée Clovis et qui s’appelait le Mont-Or. Il s’agissait d’une montagne située sur le territoire de Reims, couverte de broussailles et de forêts, et jusqu’alors inhabitée. Au printemps de l’an 500, Thierry construisit une chapelle qu’il dédia à saint Barthélemy et jeta les premiers fondements d’un monastère qui entra ensuite dans la grande famille de saint Benoît. Malgré les pillages des Hongrois, notamment, les moines devinrent toujours plus nombreux et Charles le Chauve leur fit donation de la terre appelée Marzella, ce qui engendra la fondation définitive du village. Grâce à la richesse de son sol, cette nouvelle propriété prospéra à tel point qu’elle attira la convoitise des Normands qui l’occupèrent pendant 36 ans, jusqu’en 922.

Les calamités se succédèrent avant qu’une charte de Lothaire confirme, en 963, la propriété définitive du village dorénavant dénommé Trigny, aux religieux. Des terrains encore incultes furent défrichés et les plantations de vignes s’accrurent considérablement. Des échanges, des ventes, des donations et des abandons mutuels, concoururent à ce que le sol se couvre de propriétés enclavées appartenant soit au couvent, soit aux comtes de Roucy, soit aux habitants ; situation propice aux litiges de toute espèce. Lorsque les comtes de Roucy tentèrent d’établir des droits nouveaux, tels que les droits de justice, les tailles en argent, en froment et en vin, les habitants prirent les armes pour défendre leurs intérêts. Les forces n’étaient pas égales et les possessions des moines et des villageois...

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