LA FRANCE PITTORESQUE
5 janvier 1801 : cent trente-trois individus sont condamnés à la déportation
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Publié le dimanche 15 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Deux conspirations manquèrent d’ensevelir Bonaparte au milieu de ses grandeurs militaires et civiles. « Ceracchi, Topino Lebrun et ses complices, dit un historien de la révolution française, portèrent la peine d’un crime douteux ; mais l’attentat du 3 nivôse (24 décembre) devint le prétexte d’un attentat plus monstrueux encore, s’il est possible. On ne connut pas d’abord les vrais coupables, et le premier Consul profita de cette ignorance pour accuser une foule de républicains, et pour dresser une nouvelle liste de proscriptions. A quelques terroristes justement odieux on associa d’énergiques patriotes, des hommes purs ; on les proscrivit sur un simple soupçon, et lorsque leur innocence fut prouvée par la découverte des vrais auteurs du crime, on ne les envoya pas moins mourir sur les sables brûlants de la Guyane. » (Léon-Thiessé).

D’après un premier rapport du ministre Fouché sur le complot du 3 nivôse an IX, et un avis du Conseil d’état, le Sénat autorisa la déportation de cent trente-trois individus, parmi lesquels on remarquait Rossignol, Félix Lepelletier, et quelques autres démagogues. Bonaparte cherchait toujours les auteurs des complots dirigés contre lui, parmi les républicains ; Fouché les voyait parmi les royalistes. Dans la soirée du 3 nivôse, tous les ministres se rendirent aux Tuileries. « Hé bien, dit le premier Consul en s’avançant avec colère vers Fouché, direz-vous encore que ce sont des royalistes ? » Fouehé répondit avec sang-froid : « Sans doute je le dirai, et, qui plus est, je le prouverai. » En attendant la preuve, qui finit par être acquise, les républicains furent sacrifiés.

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