LA FRANCE PITTORESQUE
Ecoles d’instruction primaire au XIVe siècle
(D’après « Femmes célèbres de l’ancienne France »,
par M. Leroux de Lincy, paru en 1848)
Publié le mardi 9 février 2010, par LA RÉDACTION
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Depuis le treizième siècle, il existait à Paris de petites écoles soumises à la juridiction du chantre de la cathédrale, où les enfants de tous les habitants de la ville étaient admis moyennant une rétribution fort légère.

Ces écoles, divisées en deux classes, celle des garçons et celle des filles, ne laissaient pas que d’être assez nombreuses au moi de mai de l’année 1380. Il y en avait quarante pour les garçons, et vingt pour les filles. On les nommait petites écoles ou écoles de grammaire, et l’instruction qu’on y donnait, restreinte qu’elle paraîtrait de nos jours, répandait jusque parmi les enfants du peuple les principes de l’éducation libérale. On y enseignait surtout la pratique de la religion catholique, apostolique et romaine ; on y préparait les enfants à faire leur première communion ; on leur apprenait à suivre convenablement les offices et à les chanter. Le nom des maîtresses qui dirigeaient les écoles de filles existant à Paris en 1380 est parvenu jusqu’à nous, et, autant qu’on peut en juger, ces noms appartiennent à la bourgeoisie (*).

(*) Voici quelques-uns des noms de ces institutrices :
Jeanne de Vienete, Jeanne Pelletier, Sersive la Bérangère, Marion de la Porte, Jeanne la Mercière, Perrette la Verrièré, Jeanne du Déluge, Martine la Thomasse, Jacquette la Denise, Jeanne la Morelle, Jeanne la Féronne, Edelète la Juiote, Marguerite la Choquette, Jeanne la Bourgeoise, Maheut la Bernarde, etc.

Il est difficile de savoir à quel degré ce que nous appelons aujourd’hui l’instruction primaire était porté dans ces écoles de filles ; il est probable qu’un peu de calcul se joignait à la lecture et à l’écriture.

Ce qu’il y à de certain, c’est que les petites écoles de filles de Paris prirent avec les accroissements de Paris un développement considérable. En 1665, on n’en comptait pas moins de cent soixante-six tant à Paris que dans la banlieue. A cette époque, l’écriture, la lecture, le calcul, la connaissance des prières latines utilisées dans les offices de l’église, composaient à peu près toute l’instruction primaire. Les maîtresses avaient aussi sur la moralité de leurs élèves une grande influence ; le promoteur de ces écoles leur disait à cet égard : « Deffendez les poudrez, tortillez..., et autres habillements mondains et braveries excessives. »

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