LA FRANCE PITTORESQUE
ATTIGNY (Coup d’oeil sur)
(par l’abbé L. Péchenart)
Publié le samedi 22 mars 2014, par Redaction
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Saint Liébaud, abbé de Saint-Aignan, près d’Orléans, avait hérité de ses ancêtres des biens considérables dont la terre d’Attigny faisait partie. En 638, il la céda au roi Clovis II, en échange du territoire de Fleury, dans le Loiret. Près de coteaux couverts de bois et de forêts giboyeuses, la terre y produisait des céréales en abondance, des vins agréables et d’excellents fruits. La voie romaine, toute proche, était le trait d’union entre les deux royaumes mérovingiens : la Neustrie et l’Austrasie. Aussi, les rois de France furent-ils incités à venir se reposer dans leur maison forte d’Attigny qui leur offrait sécurité et agrément. Il semble que très tôt le palais fut de grande importance et la vie de cour brillante. Pépin y tint une assemblée synodale après les fêtes de Pâques de l’an 765 et, à l’issue de sa longue expédition contre les Saxons, Charlemagne y reçut la soumission de Vitikind et d’Albion qui abjurèrent l’idolâtrie et se firent baptiser avec toute leur suite par l’archevêque de Reims.

Au début du IXe siècle, Attigny était à l’apogée de sa gloire et devint un centre d’études. Charles le Chauve, Louis le Bègue, Charles le Gros, Charles le Simple y séjournèrent fréquemment. Puis au Xe siècle, « âge de fer par la férocité des mœurs stériles en vertus, âge de plomb par l’excès effrayant des vices, âge de ténèbres par le défaut d’historiens », le pouvoir royal s’affaiblit de jour en jour et les seigneurs du royaume, maitres de vastes territoires, se rendirent peu à peu indépendants. Le domaine d’Attigny saccagé par les Normands puis complètement dévasté par les soldats d’Othon, resta dans l’ombre pendant de...

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